La calme précède la tempête

Tout le role-play qui ne rentre dans aucune autre catégorie

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Stanford
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La calme précède la tempête

Message par Stanford »

Les Cinq se taisent et leur obscure litanie d’une clarté bleutée vient frapper mon cœur. Les chasseurs dans les cieux obscurcis dessinent dans un silence amer une voie du passé. Le futur s’y inscrit en doux effleurement et je n’en suis qu’un témoin vacillant. Ici et là des destins s’entrecroisent, ce n’est même pas le début d’un engagement à peine une caresse où le sang répandu n’est en fait qu’illusion.

Dans l’indicible souffle, tous sont effleurés comme au seuil d’un sacrilège. Oseront-ils ? Et s’ils osent l’impensable outrage auquel ils se forcent, réussiront-ils ? De stratagèmes en ruses, de fausses nouvelles en tentatives d’intimidation, de plans murement réfléchis en réactions impulsives, l’ombre étend son emprise, le silence s’embellit de décors compliqués pour mieux illusionner les esprits.

C’était ainsi hier, ce sera demain car c’est l’Histoire qui a repris la plume pour mieux s’appréhender en dehors des limites des esprits creux et infertiles.

Et déjà, on pense à demain, et déjà les futurs vaincus se comptent pour mieux se relever tandis qu’ils assistent immobiles à la montée de la révolte. Enfin elle est là celle q’uils ont appelés de leurs vœux, en leurs cœurs vaillants et indomptés. Au seuil de s’engouffrer dans l’ultime combat, ces géants aux larges desseins frémissent sous l’aiguillon de l’adrénaline. Enfin l’action se fera et s’ils n’en sortent vivants, il seront à jamais immortels.
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Dox
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Re: La calme précède la tempête

Message par Dox »

Les prémices d'une vague de chaleur se déshabillent de quelques pascales, ils font ainsi naître en leur antre une dépression. Sous les frissons bruyants d'une brise hivernale, le calme encore jeune et docile, s'éteint pour laisser quelques gémissements dessiner, à la manière des chasseurs dans la voie lactée, d'étroites routes entre chaque regard. Si joutes il doit y avoir, ce sera non sans pari, sans annonces et subterfuges. Tout a une provenance, évènement comme être ; tout a une histoire, pierres tombales comme nourrissons. Et c'est paralysé par l'ampleur de l'évènement, ou la grosseur du bébé que la mère ou la terre se font silencieuses. La douleur générée par les prémices est telle que les cris qui hantent les catacombes feront trembler la terre, vibrer les brancards et s'affoler les cœurs.
Mais... il faut préparer, tel un pâtissier qui dans le noir matinal, alors que même les oise*ux dorment, dessine de ses mains silencieuses ce qui portera bientôt les bougies d'une soirée, les flammes d'un évènement, le feu d'un artifice...

Stratèges comme voleurs s'immiscent en silence dans la crème de leur pâte à subterfuges, jonglant de l'acuité des uns, jumelant scélérats et malandrins ; ils créent ce qui sera bientôt une explosion de saveurs, de sentiments et d'humeurs. A l'instar des communs clowns, ils sillonnent les berges de leurs objectifs sans rire ni sous-rire, ils ne cherchent pas un sentiment précis, ne désire ni la joie ni les larmes, ils veulent un cocktail, ils veulent goûter la finalité de leur entreprise, sans baigner dans les méandres des sentimentaux, ils veulent les voir trembler et s'amuser sans participer ni même s'impliquer... Ils veulent voir leur plan aboutir. Alors ils usent de la plus belle des armes, la discrétion. Gracieux et talentueux, ils songent dans l'opacité du secret.

C'est toujours ainsi, que naissent les plus grands complots. Par l'absence d'untel à un endroit, son insolite présence ailleurs...
Ouzine Lullazhar, Président élu des Euliadoux.

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Lord Faust
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Re: La calme précède la tempête

Message par Lord Faust »

Les méandres de la technique. Facile technologie qui envenime, difficile et amère solidité de l'esprit dans les tensions des corps.

Juste une précision, car jamais nous ne fondons, nos rimes sur de logiques déductions : un plus un, n'est pas toujours égal à deux. Dans le calme du Voile, des zigzags prétentieux des pieds sur le sable mouillé d'une rouge liqueur, attendons, que l'arythmie de la chose, se définisse d'elle-même dans les fils de la prose.

Ah femme.

Courbes aliénatrices, beauté dominatrice, les mains tendus, les yeux posés sur son décolleté. Tenter, refuser ? Ah, le défi est une addiction par l'adrénaline, l'amour, c'est un plaisir par l'hormones. Deux bouches qui se morfondent en un unique corps, deux âmes qui s'envolent. Les doigts dérapent, ils descendent, et là, transpiration, haleté, il peine, il fatigue ; l'ébat n'est jamais que l'ébauche de notre difficile condition de vie.

Ces lignes plates qui se dessinent au creux de main, ce sont ces frémissement dans le bout de mes doigts. J'ose ? A peine. Les conséquences de mes actes ne sont jamais celles que j'attends. Cela fait tant d'année que je rêve de cette soirée, elle sur mon baldaquin, ma main entre ses seins, et voila, de deux doigts nous nous touchons, mais cette pleine sérénité qui nous anime, combien de temps nous reposera-t-elle ?

Ah homme.

Tant de vices, tant de caprices, tant de faiblesses. Qu'importe l'équation, de mes lèvres sur ses hanches, je ne pourrais prédire. Ni l'orgasme crié. Ni la gifle méritée.
Stanford
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Re: La calme précède la tempête

Message par Stanford »

Un couple qui s'enlace et s'efface. Une porte qui s'entr'ouvre sur les autres, ils ont rejoint la bande, leur clan, leur famille.

Quelquefois la destinée d'une pirouette ironique s'attarde en parallèles absurdes. Ainsi pendant que Galactica sur le point de le perdre retenait son souffle, la césure n'affectait que les sphères suprêmes de l'univers. Seuls les dirigeants, les élites et les soldats, assemblage hétéroclite et ahurissant, percevaient dans le ciel bleu les funestes présages. La force d'esprits viciés par l'habitude?

Sur les Cinq la vie continuait, seulement un peu plus grave, un peu plus lourde, les carillons ne sonnaient plus aussi justes comme fêlés d'indicible appréhension. Mais qui y prêtait attention? Si par hasard un homme, vibrant sous l'impact d'une sensation étrange s'arrêtait un instant dans sa course quotidienne, bien vite il chassait de ses pensées cette obscure déraison.

Le destin les avait choisis, de son arbitraire index, ils ne pourraient s'y dérober. A peine 20 ans chacun, moins de cent à eux tous, ils avaient vécu d'avance toutes les vies avaient mordu à tous les fruits, l'espoir les soulevait, leur amitié les soudait. A la sagesse, ils opposaient leur appétit, leur gourmandise, ils voulaient déchirer leur avenir à leur avidité au lieu de le perdre à griser leur quotidien.

On les disait arrogants dans leur beauté, cruels dans leur distraction mais nul ne pouvait s'abstenir de les admirer. Issus de familles bourgeoises d'un état bien petit sur Desertica, ils voulaient vivre et non survivre. Rien à leurs yeux de trop dangereux s'il s'agissait d'assouvir leurs inextinguibles soifs.

Sebsat était le plus grand par la taille, ni le plus âgé, ni le plus imaginatif, ni le plus courageux, juste grand. C'est lui qui lança l'idée un soir de libations où ils s'étaient perdus à force de ne se trouver.

- Il nous faut de l'Or, beaucoup d'Or ! Moi, je sais où il y en a.

- Ouais, rigola Nestam, y'a qu'à demander alors !

- Sois sérieux deux minutes. A votre avis, où peut on en trouver ?

A son air impérieux, l'ironie s'enfuit, quatre conspirateurs suspendirent leurs humeurs à ses lèvres.

- La banque de la ville? souffla Liam la seule fille assez intrépide, sage et folle à la fois pour partager leurs idéaux et leur dispenser ses faveurs sans qu'aucun n'y trouve à redire.

- Non mieux nettement plus grand. On ne veut pas vivre en bourgeois mais en Princes.

- Mmm, allez vas-y accouche ! Le plus petit Seirg, mais le plus impatient et le plus avide.

- On va vider les coffres de la corporation.

- Mais on aura tout le monde contre nous?

- Bah ouais c'est ça qu'est rigolo...

Ils attendaient tous son avis, Leader incontesté, il n'exerçait son ascendant ni par de vaines paroles, ni par la force, simplement il était lui, Chan, et à le voir nul ne s'y trompait.

- Ca me va. Ce sera long, mais ça me dit bien. Au boulot, pas d'improvisation.

Ils ne savaient pas ceux là de quelle manière le destin joue avec les ambitieux, l'auraient-ils su qu'ils possédaient un trop grand orgueil pour s'y arrêter.
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Dox
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Re: La calme précède la tempête

Message par Dox »

De l'orgueil, il n'y en avait assez dans ces cinq plagiaires pour quantifier l'audace nécessaire à leur entreprise. A peine cette idée fut-elle poser à plat, les premières réactions spontanées et irréfléchies écartées puis oubliées, qu'ils s'assirent, dans le calme. La table qui accueillerait les premiers soupirs, sourires et l'étalage fantastique de leur démesure était tout de bois constituée, un bois verni et d'une simplicité presque miteuse. Personne ne sortit calepin ou autre ustensile usuel, dans ce genre de plans, à ce genre d'époque...l'argent, ne remplace point les phalanges et les crayons la mémoire. Il ne reste à des gens comme eux, que leur pensée qui soit seule image de leur volonté, s'ils venaient à y mêler un quelconque fait, le secret serait dévoilé, les Cinq condamnés.

Tous miraient les mêmes images, qui se dessinaient dans les effluves de l'incertitude qui planait maintenant sur la petite assemblée. Le silence est d'or, dit-on à une foule, ici il est sournois, traître et désordonne des esprits déjà bien feux follets. Il en fallait un pour ouvrir le bal, il en fallait un qui à l'image de tous se lève et saisisse cette idée qui lentement s'élevait, s'échappait, les quittait eux et leur potentiel, à tout jamais.

Ce qui serait bientôt une habitude, surgit de nouve*u. Libéré d'un quelconque poids, vif et grand, Sebsat, frappa la table de ses deux paumes. Les esprits évasifs de ses camarades avaient besoin d'un lasso pour les capturer, puis les enfermer dans une cellule qu'il s'était tous accordée à voir naître, à habiter.

- Bon.
Avant d'élaborer un quelconque plan. Les noms de code. On va prendre des noms d'archanges, légèrement modifiés. Facile à retenir, classe dans les journaux, bref, parfait.
- Samael, je serai Samael.

- Gabriel, for me.

- Raphael.

- Uzurielle,
souffla Liam en appuyant la dernière syllabe tirant un sourire à ses quatre comparses.

- Et moi, Michael.

- Okay, après les noms de codes. Un langage, un moyen de communiquer qui nous permettra de camoufler nos dialogues par l'intermédiaire de GOHBA (Générateurs d'Ondes Hertziennes Basse Fréquence). Le but sera de ne coder aucun de nos signaux, ce sera déjà un premier moyen de se cacher, se fondre dans la masse d'ondes de télécommunications qui inondent la Corporation.


- Doucement. Avant de s'attaquer à la phase finale de l'opération, nous devons visualiser notre objectif, nos moyens et ériger une première liste des nécessités. Les noms, c'est sympa, on en a besoin. Les GOHBA, on ne les a même pas, inutile de les coder. Nestam lorsqu'il osait un peu de sérieux, savait prendre les rennes, et d'un ton camarade prêcher la sage parole. Mais trop doux, son regard bienveillant rendait ses déclarations lentes, trop lentes pour qu'Adim, l'érudit de la bande, garde sa science pour lui.

- Un bon code est un code rapidement mémorisé. Donc un code rapidement utilisé. C'est comme les moyens mémo techniques, vous voyez ? Ils acquiescèrent tous, complétant leurs regards d'un visage très significatif. Dans le calme et la bonne humeur Adim se tut. Nestam reprit le flambe*u excusant tel un habitué amusé la remarque de son ami.

- Je parlais d'une liste. Il nous faut de quoi aménager cette salle, notre QG. Il nous faut un matériel transportable, changer de réceptacle une fois par semaine, ne jamais sortir par le même endroit. Il nous faut donc aussi une liste des lieux s'échelonnant sur plusieurs mois. Revenir à un même lieu n'est pas une mauvaise idée, des actions aléatoires seront toujours moins louches. Il nous faut des CMFN (Combiné à Multi-Fonctions Numériques), deux chacun, à identifiants changeants. Nous prendrons des photos avec tous les moyens qui existent : image réelle, négatif, tamisé, nuit, infrarouge et thermique. Nous devons tout savoir sur notre objectif. Il nous faudra des véhicules discrets et un par personne, une personne avec plusieurs véhicules c'est suspect. Il faudra que l'on tourne, histoire que comme nos visages nos bécanes ne soient pas trop souvent ou fréquemment au même endroit...

Sa pensée exprimée, les premières pierres posées, le calme recouvra l'assemblée. Leurs regards retournèrent de par l'oubli, se divisant en deux groupes cette fois-ci : ceux qui y croyaient et préparaient déjà les étapes suivantes, et ceux qui sceptiques se repassaient en boucle la tournure des évènements. Et si l'un marchait en arrière alors que l'autre courait de l'avant, les deux étaient à la fois indissociable et indispensable. Une seule pierre de travers, et l'édifice s'effondre.
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Lord Faust
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Re: La calme précède la tempête

Message par Lord Faust »

Regarder le terres fines de l'avenir. Putain, vraiment, ce champagne-là n'était pas bien sérieux. Il remontait dans son estomac, un truc grave, un truc dingue. Un truc posé. Oh ouais, un truc posé. Saloperie d'alcool, foutue vie, noisette de beurre dans une casserole de petits poids. Crépite, s'agite, s'efface. Un gout amer, une odeur désagréable. Le feu est trop fort, le côté noirci des légumes dégagent une crasseuse fumée qui puait le brûlait.

- Merde !

Seirg s'agita comme un bébé dont on venait de pincer les fesses. Tu vas respirer oui ! Tu vas respirer !

- Qu'est-ce qu'il y a ? répondit Liam en se retournant rapidement, légèrement inquiète, alors qu'elle tapait encore sur les touches de l'ordinateur des noms affriolants de produits et d'idées dont la simple énumération reviendrait à mettre deux doigts dans sa bouche, et de tout gerber.

- Je me suis brûlé. Connerie de cigarette.

- Tu ne devrais pas fumer. Pas ici.

Le cadet poussa la fumée dans l'air, comme s'il lui faisait barrière. Salope, je demande des thunes, pas des conseils. Des conseils de grand-mère.

- Eh, Liam. Ca fait combien de temps que t'as pas fait l'amour ?

Il haussa un sourcil.

- Je ne m'en souviens plus. Pourquoi ?

Seirg tira doucement sur sa clope, écrasant légèrement le mégot avec ses doigts. Il sourit face à la grande vitre qui berçait l'extérieur des reflets de l'élégante jeune femme, juste derrière lui.

- Hmm ? Oh, pour rien.

Putain, trop longtemps que j'ai pas baisé. Tant d'amitié. Ca tuait l'amour ça. Ca tuait vraiment tout. Il écrasa le mégot dans le cendrier, encore vierge. Comme lui. Pas envie de parler, pas envie de regarder la pluie battante qui sonnait le glas de la défaite, une défait bien amère. Quelle merde. Etre riche, être plus riche que ce qu'ils ne l'étaient déjà, qui aurait pensé que cela serait facile. Sierg arbora un doux sourire ironique et malsain. Oui, si facile pour une bande de gamins qui n'avaient que faire du nombre de zéros qui précédaient leur grand Un. Pourquoi était-il là, lui ? Un vague concours de circonstances. Comme tous les autres d'ailleurs.

Petite banlieue fasciste, école captivante, études chiantes, et voila, un diplôme commun. C'était bien ce qu'ils avaient pour eux. Sinon la passion de montrer au monde que si les pauvres avaient un minimum de jugeote, eux aussi seraient riches. Admi déposait déjà toute sorte d'outils sur les différents bureaux. Personne ne voulais vraiment savoir à quoi ils serviraient. Peut-être parce que pour personne il ne leur était inconnus. Oui, il y avait toujours un chef, une main, et un bouffon. Allez savoir qui taillait la pipe de l'autre, le seul objectif, c'était le rendu.

L'érection de l'âme. Orgasme de l'adrénaline. Merde, que c'est bon ! Nestam prit la parole.

- Nous allons constituer deux binômes. Il réfléchit quelques secondes puis reprit. Seirg, tu iras accompagné de Liam en reconnaissance. Nous avons ici tout le matérial adéquat. Liam, tu iras ouvrir un compte directement là-bas, afin que notre venu ne soit considéré comme une sporadique entreprise bourgeoise.

- Ah, l'interrompit le plus jeune, ce n'est pas le cas ?

Aucun ne répondit, mais les sourires qui se dessinaient sur leur rictus de gamins en disait long. Chan, voyant son équipe distraite, prit le flambeau. Ils se turent. Tous.

- Une oreillette pour vous deux, directement connectée au serveur que nous entretiendrons ici. Liam, tes deux boucles d'oreilles seront équipées de sorte à avoir une vue la plus large possible des premiers lieux. D'abord l'accueil, les comptoirs, le chemin direct avec les coffres. Enfin, les coffres. Surtout ne pousse pas le destin, ne cherche aucune caméra et ne regardent pas celles que tu trouveras sur ton chemin. Seirg, tu la suivras, dans un premier temps. Je veux ton rapport sur les moindres détails de la salle principale, nombre de garde, caméras, points d'accès. Tout, compris ?

- Tout, compris.

Nestam s'avança et continua.

- Liam, tu ne fais qu'ouvrir le compte. Tu auras une pochette avec de l'argent en liquide. Pas grand chose. Juste assez pour ne pas être considéré comme des merdes, pas trop, afin de ne pas attirer l'attention. Vous recevrez tous deux les consignes par vos micros. Une fois cela fait, vous sortez tous les deux. En décalage. Dehors, le premier repère un lieu. Cette nuit, il faudra s'aviser des rondes, de tout ce qui est utile. Et surtout de ce qui ne l'est pas. Adim et moi.. on va aller faire quelques courses.

- On se retrouve ici. Liam, une heure. Seirg, une heure et demi. Adim, deux heures. Nestam arriva une demi-heure plus tard. Pas de gaffes.

Ils ronchonnèrent, et Seirg sortit. D'un rapide coup d'oeil à Chan, Liam le suivit et prit deux manteaux. Elle le rattrapa facilement et posa le parka sur ses épaules déjà trempées. Le quartier n'était pas bien actif, pourtant elle lui prit la main et sourit. Un espèce de sourire hypocrite tellement bien joué que Seirg se demandait s'il l'était vraiment. A dix-huit ans, c'est fou ce qu'on fantasme. Personne, pourtant deux amoureux paraissaient tellement plus discret.

Et si jamais on les interpellait, pour une raison ou pour une autre, il la collerait contre le mur et il poserait violemment, d'un amour presque sincère, ses lèvres sur les siennes. Eh papy, passe ton chemin, tu vois pas que je suis occupé ?!
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flamme
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Re: La calme précède la tempête

Message par flamme »

Un regard d’ambre, un froncement de sourcil amusé, il l’avait sentit !
Son flair ne le trompait jamais lui qui était tout et qui était partout, lui qui traquait les failles des hommes pour les complaire dans leur imperfection, lui qui s’amusait de leurs rêves tant il savait la chute douloureuse, l’ombre de l’orgueil l’avait attiré là comme le vautour sur sa proie.

Effluves angéliques et sinistre trépas, sons qui se cascadaient comme grelots d’eau fraiche avaient pour lui des parfums appétant qui caressaient son cœur presque comme un amant.
Il serait l’ombre fraiche de ce joyeux amas de consciences futiles et de pauvres ébats, il ne serait pas seul a rester là discret car face à l’angélique il y avait l’infernal et de cette armée là il était Général.
L’onde claire des sentiments humains s’écoulait de leurs mains traçant des lendemains qui viendraient de Belial attiser le brasier et d’Asmodeus abreuver le phrasé.
Tous se réjouissaient d’une aussi bonne aubaine ! Trouver en un seul lieu, fut il caché, scellé, tant de sombres pensées mais à l’œil du Maître rien ne peut échapper.
Il entend les désirs, décrypte la luxure, il se rit doucement du souffle de l’impure, mais même en étant doux son rire est un éclair précédé d'un tonnerre qui prélude l’enfer.
Il sent avec humour poindre une gourmandise qui se complaira aux limites du vice jusqu’à trouver sa fin dans l’avarice de ceux que l’effort rebute et qui s’enorgueilliront du plaisir narquois de trouver un lit fait par un autre que soi.
Il est le contrepied, il sourit et il veille à ce que les agapes ne restent pas vénielles.
Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son

J'ai un autocollant "Soulis 4ever" sur ma voiture depuis 1897 !
Stanford
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Re: La calme précède la tempête

Message par Stanford »

Quel poncif qu’un jeune couple qui se tient par la main, spectacle assurément rassurant dans son émouvante banalité, les rares passants effleurés de la pointe d’un souvenir se feront complice de leur travestissement. Mais interprètent-ils ces amoureux ou à ce rôle l’un des deux ou même les deux ne seraient-il sur le point de brûler. A cet âge la chair est tendre mais le cœur plus encore.

Des Cinq la plus fragile d’apparence, une grâce légère, un physique d’elfe, longue, brune et typée, un mélange de races énigmatique qui sous les quolibets racistes avait érigé sa fierté, exacerbé son orgueil et modelé ses appétits. Elle portait beau et nul jamais ne saurait ce qui se cachait derrière le regard flavescent des yeux en amandes étirés vers les tempes. Nul jamais ne verrait la petite fille isolée dans la cour de récréation, les mains crispées sur son cri intérieur, et toute la haine qui se déversait sur elle.
Elle cherchait l’occasion, le prétexte prit la forme d’une rombière au coin de la rue. Son œil pétillant détailla l’usure conventionnelle sous la silhouette tenue en laisse, l’âme flétrie par trop d’abdication sous l'allure orgueilleuse et dédaigneuse.
Liam drapait sa révolte sous une apparence calamiteuse, elle ne ressemblerait jamais à sa mère, ne laisserait pas étouffer ses idéaux par les infâmes dieux qui imposent des règles pour mieux vous entraver. Les convenances, la religion et les belles apparences, elle s’en foutait, elle suivrait ses propres canons et tant pis pour ceux qui y trouveraient à redire, et tant pis s’il fallait en mourir. Plutôt pute que soumise c’était sa devise.


Un sourire découvrant deux incisives l’embellit d’une prestance carnassière. D’un geste vif, elle plaqua Seirg contre un mur et sous cette couverture idéale, deux souffles se mêlèrent, deux fièvres montèrent sous l’aiguillon de l’adrénaline. Car ceux là étaient trop jeunes et bien peu expérimentés pour ne confondre le désir et l’appétit, le frisson du danger et celui de leur libido.

Liam, l’œil en coulisse était assez femme pour maitriser cette situation, les cœurs s’accélèrent, les langues se mêlent, un corps se plaque sur un autre pour mieux éprouver son empire et asseoir sa domination. Subitement, elle s’écarte et sourit :

J crois que notre couverture est au point. Tu vois la rombière là-bas ? Jamais elle n’ira se demander ce que nous foutons ici, elle se répandra plutôt en rumeurs sur notre immoralité. C’est ça qui nous arrange non ? Tu me files une clope ?

C’est ma dernière ! Le ciel se referme sur ce qui aurait pu être.
L’instant de grâce passé elle redevient son amie, autant d’attraits que Chan. A nouveau plus que la femme, la pote des délires, celle avec qui se montent les plans imprévisibles, celle dont les éclats de rire ponctuent ses jeux de mots, qui n’est jamais la dernière à relever un défi de peur qu’en sa féminité on ne trouve une faiblesse. Les Cinq avaient de leur amitié fait un cadre qui leur était doux puisqu’il en avaient bâtis eux-même les contours, eux dans leur cocon, le monde à l’extérieur, leurs lois étaient leur credo, les seules obligations qu’il se donnaient.

Leurs mains s’étaient séparés pendant que l’objectif se rapprochait et que leurs esprits reprenaient le contrôle de leurs corps. Une trouée de bleu dans le lourd manteau de nuages, la pluie avait cessé. Les trottoirs luisaient, les micas semblaient autant de gemmes colorés d'irisations nacrées, le ciel lui-même paraissait relavé de tendre ; et rien ne semblait plus éphémère que la beauté printanière, au regard de leurs envies de puissance.

L’édifice était impressionnant, la souveraineté de l’or s’y étalait en volutes ciselées au gré de l’égo imbécile de ceux qui ne savent que paraître.

Les lourdes portes semblaient d’airain, elles s’ouvrirent à leur passage anticipant un futur qui se plierait à leurs caprices. Ils les franchirent avec l’ardeur de l’inconscience, Ils viendraient ici se servir, du droit des plus aventureux .
Ils furent dirigés par une potiche déguisée en femme vers un bureau où trônait un homme à la componction héritée de lignées de banquiers enrichis aux fastes du grand capital. La quarantaine, la bedaine avantageuse et satisfaite.

C’était un défi, elle le releva. Papillonnant des cils et flûtant la voix.

Bonjour monsieur, je voudrais ouvrir un compte.

Sous le regard courroucé de Seirg, elle poursuivit en se penchant en avant, inconsciente en apparence du geste mit en valeur deux jeunes fruits fermes et verts et fixa l’attention du banquier sur d’autres lignes que celles de ses livres de compte.

Finalement c’était facile. Avec l’assurance que procure l’argent, il croirait s’enorgueillir d’une conquête facile.

Mais rien de plus facile, très chère Mademoiselle un regard expectatif sur le jeune homme, Madame peut être ?

Un coup de coude à Seirg pour qu’il profite de la distraction du pingouin.

Mademoiselle Mon frère m’accompagne toujours, les rues ne sont pas sûres savez-vous, on y peut faire tant de mauvaises rencontres.

Comme vous avez raison.

C’est aussi pour cela que j’aimerais louer un coffre


Les mains tremblantes cherchent une contenance en brassant des papiers Elle sait la faiblesse de celui-ci et va s’en faire une arme.

Car voyez vous ce collier qui me vient de ma grand mère détachant une lourde chaine de son cou, j'aimerais mieux le savoir en sécurité chez vous plutôt qu’exposé à la convoitise. J’y tiens énormément.

Vous pouvez faire confiance à nos systèmes de sécurité Mademoiselle.

Le regard qui s’allume une langue qui passe sur des lèvres sèches elle connaissait la chanson, il ne restait qu’à ferrer le poisson.

Mais j’ai toute confiance ne pas s’appesantir le laisser mordre à l’hameçon, la pièce se jouait depuis qu’elle avait 13 ans. D’ailleurs je VOUS fais confiance pronom légèrement appuyé, sourire incurvé et voix de velours. Vous avez tant de chance de faire un si beau métier, je me perdrais au milieu de toutes vos alarmes, voyez-vous, je ne connais rien à la technologie.

Seirg s’énervait en pianotant sur le comptoir. Putain, la garce, l’allumeuse, même si c’était pour la bonne cause, il avait du mal à na pas la prendre par l’épaule pour la trainer dehors et la violer pour lui apprendre les bonnes manières.

Juste quelques formalités pour ouvrir votre compte. Un dépôt en espèces parfait. Vos parents font-ils partie de notre clientèle?

Elle laissa son vrai nom. C’était plus sûr en cas de contrôle et une fois le coup fait, il serait impossible de revenir en arrière.

Une petite signature, voilà merci. Bien je vais vous accompagner en salle des coffres.

Il y avait un sas bien sûr, il s’effaça pour lui en laisser l’accès, elle le frôla dans un sourire les yeux pudiquement baissés. Seirg avait tout noté l’air excédé et les yeux au plafond du type qui en marre de jouer les chaperons. Dans sa tête déjà, le plan se dessinait avec les caméras et les accès. De toute façon c’était bien inutile : quand ils sortirent, Mademoiselle était conviée à diner.

T’as vu comme je l’ai attrapé celui-ci ? Nul doute qu’avant le dessert je saurai tout de tous leurs systèmes de sécurité.

Les yeux allumés, une gamine qui vient de jouer un bon tour et qui a gagné la partie. Dieu que les filles sont fatigantes pensa Seirg dépassé
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