Absurdité Onirique

Le sénat galactique accueille toutes formes de débats politiques qui s'adressent à une importante partie des états de la galaxie. Il est situé dans le cœur du siège et comprend plus de cent salles.

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Sursum Corda
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Absurdité Onirique

Message par Sursum Corda »

Sursum Corda s’était installé depuis quelques jours dans une suite à proximité du siège de la Confédération.
Sa villégiature n’avait rien d’innocent car il savait que le temps d’y ouvrir une salle n’allait pas tarder à venir.
Il avait décrypté les menaces voilées, les mots cachées, les murmures de ceux qui transpiraient la peur et en répandaient l’encoprésique odeur.
Il attendait tranquillement que le prévisible se révèle, que l’injustifiable s’explique et savait bien sur que cela arriverait, l’expérience nous l’a, de tous temps, démontré.

C‘est donc avec un sourire amusé qu’il reçu la nouvelle.
Ses vieux amis allaient enfin cesser de se lamenter sur l’obsolescence de leurs bâtiments qui faisaient figure de reliques aux regards de ceux, flambant neufs, du Substratum et à la magnificence d’Agnosco sa capitale récemment reconstruite.

La nuit avait été émaillée d’attaques qui n’avaient rien d’oniriques, qui étaient bien réelles, lourdes de conséquences, portant leur poids de morts, portant leur lot de destruction.

Chez les procréateurs de combination, les pertes matérielles n’avaient que peu d’importance, ce qui endeuillait cette alliance c’était les chercheurs qui y avaient laissé la vie.
Que de connaissances et que d’intelligence gaspillée, il est clair que chez les brumes oniriques ce type de risque était réduit à la portion congrue.

Sursum se présenta donc au siège de la confédération pour demander l’ouverture d’une salle dont les débats allaient être des plus intéressants.
Il était impatient d’entendre les arguties lamentables et postillonnantes de chefs d’Etat sans honneur, qui hier étaient des seigneurs mais qui peu à peu s’étaient transformés en erreur, l’erreur galacticaine ou l’armée des coucous.

Sursum monta à la tribune de la salle 515, et attendit qu’elle se remplisse, ce qui ne tarda pas.

Bonjour à tous, je suis Sursum Corda Dirigeant du Substratum. J’appartiens à l’alliance des procréateurs de combination même si je n’y occupe aucune fonction officielle.
Le fait que j’ai pris un peu de distance avec la gouvernance me laisse le loisir de venir ici en être la voix faute d’en être le bras.

Notre alliance, mais devrai-je dire notre faction, a subi, nuitamment les attaques des Brumes oniriques et a perdu nombre de ses bâtiments.
Rien, mis à part quelques bredouillant murmures ne le laissait présager, rien ne peut sérieusement le justifier sinon une altération du jugement, une faiblesse d’esprit, une indigence morale qui se cache sous des mots sucrées parce que trop insipides pour être appréciés pour ce qu’ils sont c'est-à-dire peu de chose.

Je viens donc ici demander les explications qui manquent à cette lamentable attaque, car la seule chose que nous avons c’est un vague reproche de manque d’activité !!! Fourni par piètre un officier sans légitimité.

Il faut quand même que les brumeux comprennent enfin, s’il leur reste des neurones à connecter, que nous ne sommes pas dans la galaxie, pour l’animer afin de les faire sortir de l’ennui de leur existence morne parce que quand on fait fi des règles, ce qui pour d’autre est défi pour eux devient ennui et c’est une situation qu’ils ne doivent qu’à eux-mêmes, qu’ils aient donc l’honnêteté de l’assumer.

Mais que dis-je là ? L’honnêteté !!! Je me suis soudain pris à rêver !!!!
Veuillez m’en excuser je suis extrêmement confus !!

En fait j’ai le souvenir de ce qu’étaient les brumes en des temps très anciens et j’ai une perception nouvelle de ce qu’ils sont devenus.
Je sais que bien d’autres la partage.

Ils furent des seigneurs en des temps révolus, ils ne sont aujourd’hui que l’ombre du passé. Ils auraient pu être grands mais ils ont perdu leur bataille.
Certes ils ont gagné celle de cette nuit et ils en gagneront d’autres vu que leur puissance militaire n’a point d’égal !

Mais celle de l’honneur ils l’ont perdu, celle du courage, ils l’ont perdu, Celle du respect ils l’ont perdu aussi !
Et ce sont là des défaites dont on ne se relève pas ! On en reste éternellement consumés et salis aux yeux des autres.

De notre monde ils sont devenus les loubards, les racailles de cette galaxie, insultants et hâbleurs, fourbes, laches et menteurs.
Leur plus belle victoire est celle du mépris ! Ils ont en effet gagné celui de tout le reste de la galaxie !

Sur ces mots Sursum Coda alla s’assoir dans la salle en feuilletant un magasine sur la balnéothérapie.
Dernière modification par Kossnei le 29 mars 2009, 15:12, modifié 1 fois.
Raison : Majuscules au titre, c'est plus esthétique. :p
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Kossnei
Soulis de Kalyso
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Re: absurdité onirique

Message par Kossnei »

24 Vertan 3727, La Source.

— Nikki ! Enfin, depuis le temps que je vous cherche !
— Ah, Kami. Vous tombez bien, je viens de finir une expérience, j'aimerais que le Département Magique y jette un coup d'...
— Les Brumes Oniriques ont détruit la quasi-totalité des états-membres.


Karlina Meryne, les yeux soulignés par d'impressionnantes cernes d'un bleu presque noir, lâcha les dossiers qu'elle portait, et ceux-ci allèrent s'étaler au sol.

— Comment ?! Qui l'a permis ? Et quelles sont les pertes ?

Soucieux, Kami baissa la tête. Une lueur s'était allumée dans ses yeux, mais cette lumière, si puissante soit-elle, saurait-elle chasser la brume ?

— Nous n'avons encore aucun indice sur la provenance des ordres, mais il est ostensible que les Brumes Oniriques ont agi d'un commun accord. Concernant les pertes...

Il leva les yeux, et elle sut.

— Que l'on fasse préparer un chasseur. Et une escorte, également — vous savez combien les temps sont difficiles, actuellement.
— Vous comptez y aller ?
— Moi ? Bien sûr que non, j'ai du travail. J'enverrai Igor
, répondit Nikki d'un ton glacial.

Et Kami regarda la belle ramasser hâtivement ses dossiers puis cavaler d'un pas rapide... sans doute jusque dans ses bureaux. C'est le moment que choisit Dénozia pour surgir derrière son collègue.


— A-t-elle résolu de revenir ?
— On ne dirait pas, Dénozia. J'ignore ce qu'elle recherche dans son laboratoire, mais si c'est plus important encore que la survie de son alliance, il faudrait peut-être penser à...
— Hé hé, ce n'est pas un peu radical, pour notre meneuse ?
— La moitié des ressources du Département Magique part dans ses expériences, tu sais ?
— Hmm...


---

Le même jour, Accueil du Siège de la Corporation.

« Bonjour madame, je suis Igor Knilovir, représentant Atlisak des Affaires Etrangères. Je suis venu au nom des Procréateurs de Combination. »

L'hôtesse leva les yeux, sourit au vieil homme qui venait de lui parler, et lui indiqua qu'une salle venait d'être ouverte en leur nom, et qu'un intervenant y avait déjà énoncé un discours. Surpris par l'agréable nouvelle, Igor remercia la secrétaire, attrapa le plan qu'elle lui tendait, et s'engouffra dans l'arène.

Arrivé à destination, ses yeux sondèrent l'environnement. Le premier Diplomate Atlisak observa, longuement...


« Sursum... je vois », susurra-t-il. « Toujours aussi rapide. Je te soutiendrai donc, en cas de besoin. »

Et il alla s'asseoir, rabattant sur son visage blême le capuchon immaculé de sa blanche toge, afin de n'être reconnu. Le Sikhar Atlis avait très mauvaise réputation, actuellement. Que ce soit ici ou à la Source, d'ailleurs.
« Altea seit Ethel. Ton nom ne sera jamais oublié... » - Kami Raykovith
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Dox
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Re: absurdité onirique

Message par Dox »

Trois frappes pour deux sons, le marbre du banc des Grands Conseillers tremblait, annonçant les marches. En colimaçon, l'escalier qui mena Théran Azhar et sa canne de cristal jusqu'au micro était d'une pierre souple et donc silencieuse. L'archimage s'était avait retrouvé sa fougue, son pas souple et suintant, comme autrefois il se racla trois fois la gorge et respectueusement s'adressa tout d'abord à son interlocuteur.

" Vous confondez Sursum. Vous confondez saisir et marcher, avec mains et pieds.

Vous avez pensé, partagé avec quelques Stozecans et vous imaginez saisir la complexité de nos rites et rituels en vous basant sur quelques témoignages de trois jours d'âge. Vous êtes bien loin de ce qui forge une alliance telle que la nôtre, une communauté aussi crainte et recluse. Imbue d'elle-même assurément, mais aussi indépendante et intarissable. Peu nous importe le sort que nous réserve la galaxie, peu nous importe son avis sur notre cause, les faits sont là et vous en êtes las.

Qui de vous ou de nous se plaint de la situation actuelle ? Qui de vous ou de nous a l'indicible prétention de "permettre à la galaxie de changer de visage" ? Nous Stozecans n'avons jamais désiré ni prétendu mériter meilleur monde. Contrairement à vous qui alors que vous pataugez dans l'incompréhension et la faiblesse implorez la clémence des cieux pour vous soulagez de votre souffrance.

Vous nourrissez votre langue, qui se perd dans l'exclamation de sa rancœur et la douleur de l'inutilité, de blafards arguments. Vous pensez que l'on sauve un monde et sa taciturne façon de penser en marchant sur le tapis de diamants qu'il s'était lui-même tracé ? Vous voilà bien crédule. Tous les mondes ont leurs sphères, leurs patrons et leurs décisionnaires ; si vous pensez que c'est en marchant main dans la main avec ces entités que vous parviendrez à une révolution, vous êtes crédule. Si vous voulez planter la plus belle plante de l'Histoire, il vous faudra être le jardinier le plus sali de l'Histoire. Si vous désirez au contraire continuer à exprimer la voix des peuples mouton... Alors nulle bataille vous n'avez livré et il est plus onéreux d'habilement éviter un conflit inévitable que de le perdre en ayant eu foi en sa pensée.

Nous Stozecans ne feront point marche arrière. Car nous Stozecans, avons ouïe dire, des murmures divins, que bientôt notre sang coulerait. Et si un sol en ce monde devait voir notre sang s'y infiltrer, ce serait celui des éternels capricieux.

Voyez-vous, Procréateurs. Vous comptez dans vos rangs deux anciens membres de notre communauté. Ces mêmes qui, secrètement, se sont permis d'infiltrer nos quartiers afin de documenter l'ennemi. Vous avez abusé de notre considération et de notre amitié en l'utilisant pour nourrir des desseins bien chaotiques. Vous nous avez non seulement trahi, mais aussi profondément déçus. Il va de soit que notre frappe, aussi noctambule soit-elle, vous aura confirmé que vos choix ont été entendu et que les chemins que vous avez emprunté vous ont conduit à la même destiné que ceux qu'à nos côtés vous mépreniez autrefois.
Alors, au lieu d'user de vos neurones pour tenter d'approcher notre pensée afin de la traduire ; pensée qui d'après votre discours est encore à des parsecs de votre interprétation succincte ; vous feriez mieux de tenter de lire dans ces murmures et d'arrêter d'être bêtement surpris.

Enfin, Sursum Corda. Sortez de vos romances imprimées il y a six siècles. Aujourd'hui, notre galaxie est en permanence menacée par une magie et un monde dont nous n'avons aucune connaissance véritable. Notre galaxie est en danger. C'est la guerre, et il n'y a ni de place ni de temps pour l'honneur, le passé et les états d'âmes. Seul le présent, base de l'avenir, est louable de notre considération. "


L'archimage ne prit la peine de remonter les marches, et il alla s'asseoir aux côtés des autres Stozecans.
Ouzine Lullazhar, Président élu des Euliadoux.

Khyrhyle, Magister des Naïadimes
Hidaï Lévi, Ingénieur en Chef Saharidiste.
Fondateur des Columna Creationis et éternel membre de la Pléiade.
Lord Faust
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Re: Absurdité Onirique

Message par Lord Faust »

Accepter l'inacceptable, relever l'impossible, et regarder avec quelle main ferme et droite on lâche le tout dans un univers malsain, flexible, mobile, floue. Un univers humain. Un univers violente, des mots ou des gestes, qui nous amènent tous à réfléchir sur ce que nous valons. Et sur ce que vaux son prochain. Thylième s'assit doucement à côté de celui qu'il avait longtemps appelé son maître. Il regardait Théran avec ce même respect étonnant de hauteur. Petit chien à côté de son maître dirait-on. Mais non, dans son regard se lisait l'assurance du petit qui un jour, était devenu grand. Ce même enfant qui traînait sans cesse dans les pattes de l'artiste, et qui, n'ayant qu'éternellement des questions sans réponses, observaient. Et paradoxalement il apprenait.

Oh oui, cette longue cape noire, comme la précédente nuit où il rêvassait, nu, sur les immenses terrasses du palais qui bordait Tristana, la grande capitale du Xhimo, alors éteinte. Comme si le déluge avait été prévu, et que pour rien au monde on n'aurait privé de Faust, de Lilas, et de tous leurs sujets, d'un pareil spectacle. Trop loin pour être vraiment observé. Aucun son ne s'était échappé des larges avenues qui berçaient le centre du pays, et sur l'une des sept collines qui le bordait, Thylième étalait son amour avec une passion délectable. Il regarda le ciel, écouta attentivement le silence comme s'il allait lui révéler avec quelle réussite les flottes du Takalane et de l'Heiwa rasaient un à un chacun des sporadiques bastions de la misère et de la haine. La terre trembla doucement. Non, même sur Vertana, les Procréateurs, scientifiques et mages aboutis à une même cause, n'étaient guerre loin. Demain, les vents zéphyriens porteraient les suaves odeurs de la chaire morte, brûlée par les effluves radioactives.

Deux mains fines et blanches longèrent ses côtes et enlacèrent son buste. Deux lèvres sucrées embrumèrent sa nuque. Deux corps se morfondaient pour n'en faire qu'un seul.

Demain, nous serons haïs.

Ne le sommes-nous pas déjà ? Elle déposa un peu de poussière d'ange sur sa peau et continua de caresser doucement sa peau lisse. Il ne sourit pas.

Demain, nous seront un peu plus haïs encore.

Assez pour toi ? Il acquiesça d'un lent hochement de la tête et enfin la vérité lui parut claire, et enfin la pointe de ses lèvres se dressa pour former un sourire satisfait. Un sourire noir et blanc à la fois, contrasté par la seule force de sa quête : celle de l'honneur, ce même honneur qu'on lui jetterait à la figure demain.

Demain, je serais enfin haï.

Il se retourna et l'embrasse langoureusement, comme si sa vie en dépendait. A vrai dire, oui.

Il ouvrit les yeux. Deux pupilles aux cadrants étrangement ronds s'y découvrirent. Deux noisettes bleutés, qui échappaient à la posture contrastée du jeune homme qui arborait fièrement ses vingt et un années. Déjà si lointaines les terres perdues de l'Arabiahne, les découvertes incessantes, les enseignements secondaires et les légendes amères qui faisait du lui, plus un personnage qu'un homme. Déjà oubliées les difficultés, les obstacles, les barrières que seuls les jambes pouvaient enfourcher pour continuer à se battre, pour continuer à vivre, et à courir, fuyant un danger dont on devrait être maître. Temps révolu. Place aux mots. Place aux maux. Sans aucun orgueil il sourit doucement à Théran qui s'assit dans son lourd siège de marbre, laissant Stozec décider du destin. A côté d'eux, dans la grande salle, chaque homme se drapait des étendards de son état. Nous n'en avions qu'un seul. Celui d'un dieu, celui d'un animal, celui d'une qualité, qualité d'hommes que nous sommes. Parmi les mots que jamais personne n'ose encore plus prononcé aujourd'hui. Mécène.

Hier au soir, l'espoir s'est envolé. Le nôtre, de voir le monde changer. Le vôtre, de nous croire pieu et heureux. Quelle illusion, Hommes des réalités que vous êtes. Il avala doucement, et se leva. D'un pas à la limite du majestueux, Thylième tremblait légèrement, de sa propre volonté, de son propre chef. Il était important qu'ils comprennent qu'il ne se prenait ni pour Stozec, ni même pour sa main, ou sa bouche. Le nécessité voulait qu'on le voit tel qu'il était, homme. Un homme rempli d'amour pour cette haine. Un homme qui ne se présentait que lorsqu'on le lui autorisait. Un homme farouchement attaché, non pas à des principes, mais bien à d'autres hommes.

Vous manipulez science et magie, vous cherchez des vérités et pour cela, vous, Procréateurs de Combination, vous développez quantité de moyens. Votre projet semble honnête, en vérité il ne nous intéressera uniquement lorsqu'il aurait une quelconque admiration pour nous. Et nous n'admirons que notre vie. Nos pas que nous soyons, tous, d'immondes et gras égocentriques. Mais bien qu'il vous faille comprendre que de la vie, il en va de la survie. Et qu'il ne nous ait pas autorisé de survivre.

Thylièrement chassa de ses pensées la jeune femme qui peuplait ses nuits et ses rêves. La seule qui soit. Autrefois, il aurait dit qu'elle n'était qu'une pure métaphore, une personnalisation d'instincts semblables à la mort, la peur, la haine, le courage. Aujourd'hui Chrysanthème était bien là, dans son lit, dans ses bras, sa bouche contre la sienne, ses seins nus contre son corps musclé. Il racla doucement sa gorge, et d'un oeil rapide se tourna vers Théran. Ta toge, mon brave, ta toge. D'une main souple et soyeuse il reposa doucement son grand manteau noir et blanc sur ses épaules, et laissa l'équivoque sensation qui émanait de sa personne, petite en vérité, se propager. Humble et calme, Thylième ne semblait pas être l'archétype du Lapin. Celui qui chacun de ses adversaires imaginaient dans leur tête. Une pensée bien noire.

Alors oui, vous qui cherchez la vérité par la réalité, nous qui ne sommes qu'en quête de vie, et non de survie, de cette équation, retirez l'honneur, le courage, et tout ce qui vous déplait et que vous idolatrez comme si il en était de votre droit divin. Nous ne croyons pas en l'homme, ni en ses conséquences, nous croyons en un Dieu, celui-là même qui ne nous promet pas la vie. Il haussa un sourcil, puis un fin sourire. Celui qui nous la donne.

A vrai dire, et en ma seule personne, je préfère de loin le déshonneur à l'hypocrisie. L'hypocrisie qui, sans vous paraître offensant Sursum Corda, de votre ton, vous rend offusqué. Or jamais la colère, le dégout, ou la haine que vous exprimez à travers votre impatience et votre phrasé vivant et engagé, jamais tout cela n'a su, à travers les temps, exprimer une réelle position. En fait, et peut-être n'est-ce pas le cas, en fait bien au contraire, elle vous emporte vers des champs que vous dites contrôler, mais qui n'est plus son aucune main. Je vous réponds avec quel calme et réflexion, laissez votre exclamation s'effacer, et vous verrez que notre débat n'en sera que meilleure. L'hypocrisie de croire que nous ne savons rien de vos agissements. Non, pas vos recherches quelconques qui vous tiennent à coeur, et j'en pense tout le plus grand bien ; pas ces agissements-là, mais bien ceux qui peuplent vos esprits, qui s'ancrent dans le réel par des institutions et des paroles dont nous savons beaucoup. L'hypocrisie de nous montrer du doigt, et de ne pas vous regardez vous-même. L'hypocrisie de ne pas comprendre.


Il déglutit doucement et se mit à croupis, sur le bout de ses pieds, les jambes pliés. Sa voix déjà fluette et chanteuse se fit murmure, douce flûte dont les doigts bouchaient sans bruit les trous afin de sortir le muet de son simple papier, où il écrit de notes noires et blanches. Oui, de notes noires et blanches...

Nous ne sommes que Lapins. Et comme tout autre être vivant, nous avons peur. Et devant la peur, jamais nous ne nous dérobons. Parce que c'est ce qui nous rend humain, et ce qui nous fait vivants. Dans la puissance, nous ne sommes pas grand chose, du moins pas plus que l'homme qui rassemble, qui joute et qui gagne. Dans l'hostilité, dans la crainte, nous sommes Lapins. Et à défaut de trouver de la terre pour y creuser notre terrier, nous agissons pour que cette peur s'efface dans nos oniriques brûmes. Le Lapin qui a peur attaque, donc. Il attaque intelligemment. Si vous suivez mon monologue, Sursum Corda, grand homme de lettre et de parole que vous êtes, vous devriez en trouver une conclusion. Une question. Un sourire sincère tira légèrement sa jeune peau. Pourquoi, avons-nous peur ?

Voulez-vous vraiment répondre à cette question ? Je ne pense pas. A vrai dire, je ne le ferais pas, mon plaisir s'arrête-là. Seulement, puisqu'une partie de notre monde nous écoute, et puisque vous, vous nous écoutez, sachez simplement qu'une nouvelle fois, vous nous ferez passer pour les ivrognes qui battent le monde sans aucune loi pour nous diriger. Nous suivons celle du coeur, les autres ne sont qu'artifices. Nous n'agissons jamais sans raison, cette fois-ci la raison me dit qu'il faut que nous soyons tous prudents. De qui devrions-nous avoir peur ?


Il se releva calmement et lentement reprit le chemin de son siège.

Peut-être de tout.

Il se rassit, et son sourire s'éteint.
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Sursum Corda
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Re: Absurdité Onirique

Message par Sursum Corda »

Après avoir attentivement écouté l’argumentaire de l’archimage et du Representant du Xhimo, Sursum Corda pensa qu’il serait courtois d’y apporter réponse.

Certes, il ne cachait pas sa déception devant l’indigence de ces peu glorieuses interventions et il avait pensé que peut être il restait quelques rhéteurs véritables chez les brumes oniriques mais force était de constater que non.

Il vint donc à nouveau prendre la parole.

Ha les brumes ! Vous ne changerez pas ! Répondre sans écoutez ou peut être écouter sans comprendre, je ne sais quel est le pire de vos travers.

Personne ne se plaint ici, nous sommes juste venus chercher des explications et nous constatons la légèreté de celles que vous nous donnez.
En fait personne n’y croit, pas même vous, tellement elles sont ridicules.

Alors reprenons, quelqu’un que vous connaissez à entendu dire par une tierce personne qu’elle avait appris inopinément par un inconnu particulièrement bien informé qu’il avait entendu dire qu’un danger menaçait les brumes oniriques ?
Et la conséquence immédiate d’une rumeur aussi solide et fondée est l’attaque des procréateurs de combination !! Bien … bien...

J’espère que vous vous rendez compte des inepties que vous proférez !
Parce que si la plus grosse flotte de la galaxie est entre les mains d’un chef tel l’archimage ici présent alors je ne peux que partager votre inquiétude.
Notre galaxie est effectivement en grand danger !

Mais bien sur je n’ai peut être pas tout compris de vos explications.
Il est vrai que mon intellect atrophié ne me permet pas d’approcher ni de comprendre vos rites et hormis vous, personne ne le peut, mais relativisons cette circonstance car en effet cela n’a rien de grave puisque je pense que l’on peut raisonnablement penser que tout le monde s’en fout !!

De mon point de vue les Brumes oniriques ne se comportent pas comme une alliance mais comme une secte où des membres béats travaillent d’arrache pied pour engraisser quelques gourous ventripotents.
Votre discours Thylième, viens conforter mes dires, il traduit l’endoctrinement, la négation de la logique et du raisonnement et vous porte aux confins de la folie.
En d’autres lieux et en d’autres temps on aurait appelé cela de l’esclavage, mais peut être nous parlerez vous d’organisation et nous en rirons ensemble.

Quant à ceux qui furent Brumeux et qui décidèrent de ne plus l’être et qui de votre point de vue sont devenus des traitres je pense qu’ils sauront vous faire connaitre leur positions sur la question mais quand on sait qu’il s’agit des dirigeants du Vaalor et du Sikhar Atlis, co-fondateurs des procréateurs de combination, cela n’étonnera personne qu’ils se soient éloignés des idéologies sectaires.

En conclusion je dirai que je ne suis pas étonné que vous fassiez fi de l’honneur et que vous le considériez comme une valeur désuète.
Comment aurait-il pu en être autrement ! J’y reste pour ma part attaché et n’en conçois aucune honte.

Mais je dois dire que je reste sur ma faim !
Donnez nous des raisons que nos pauvres cerveaux puissent enfin comprendre et des explications qui pourraient être crues. Cessez une bonne fois pour toute de nous insulter en essayant de nous faire prendre des prétextes pour des motifs !!

Sur ces mots Sursum regagna son modeste fauteuil dans l'attente d'un peu de consistance dans ce débat.
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Cerrsae
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Re: Absurdité Onirique

Message par Cerrsae »

Sur Galactica, un état situé dans l'hémisphère sud de la planète. Un être se tenait dans une salle, une salle des communications. Cerssae, Maître Absolu du Zylon, installé depuis quelques années à la tête de son état, était en contact avec le QG des Procréateurs de Combination, en particulier avec Alexandre, dirigeant de l'Abalcon.
Une fois cette communication terminée, Cerssae resta quelques temps dans cette salle, où il renvoya les agents pour la pause de midi. Ses pensées étaient ailleurs...


<<Maître...Maître....un rassemblement au sein de la Corporation a lieu en ce moment. Peut-être serait-il temps de révéler...>>.
Ainsi parla Agamemnis, 1er sujet du Maître, devenu sbire depuis des décennies, sbire de ισχύος, autrement dire, la force.

<<Tais toi! et prépare ma navette. Je t'emmène>>.

Le voyage ne dura pas bien longtemps, pratique que la Corporation soit située sur la même planète.

Arrivé dans cette salle, où bons nombres de personnes y siègeaient déjà, Cerssae s'installa avec son sbire sur un siège libre, non loin de ses frères. Cerssae avait sa tenue habituelle, une longue robe bleue/noire, finit par une capuche qui cachait totalement son visage. La seule chose visible: deux lueurres rouges qui firent office d'yeux apparemment. Il était accompagné d'un bâton plus grand que lui. A sa partie supérieure, une boule de cristal bleue.

Les différents discours des uns et des autres paraissaient intéressants et ennuyeux à la fois.
Sursum Corda finit son allocution. Cerssae se leva et fit mine de prendre la parole...

D'une voix d'outre-tombe....


Mesdames et messieurs,

je vous salue tous ici. Pour ceux qui ne savent pas encore qui je suis. Je me nomme Cerssae, Maître Absolu du Zylon.

Vous, les Procréateurs de Combination voulez savior pourquoi; en fait c'est simple mais commplexe à la fois et je pense que la réponse vous a été fournie déjà, mais celle-ci est quemque peu paraphrasée.

Comme je l'ai déjà dit à votre allié de l'Abalcon, tout a commencé il y a des années déjà. Notre alliance est jalousée et ne voyez pas une quelconque arrogance de ma part en disant cela, non, mais force est de constater que pour le moment, les Brumes Oniriques sont une alliance prospère et forte.
Je suis tout à fait conscient qu'un jour ou l'autre, cela sera du passé, comme toute chose ici-bas. Notre force est jalousée, car be*ucoup considère notre alliance comme L'ALLIANCE à abattre, car trop influente, car hégémonique. Mais nullement nous ne voulons l'hégémonie, et à force de la crier, nous le devenons à notre insu.
Nous avons deux guerres derrière nous, dont une fut une victoire à demi-teinte et l'autre une victoire écrasante. Depuis, nous vivons dans une guerre froide, sans réelle prise de position officielle et jusqu'à ce jour, nous luttons pour survivre.
Notre position dans cette univers nous force à de telles actions. Je vais revenir à la guerre qui nous opposa aux Amphyctions; pourquoi? Un manque de volonté de leur part de se rapprocher, de nous connaître, ils ont baffoué des accords passés, bref, vieille histoire.
Guernica? Pareil, mais en pire.

A présent, vous. Il n'y a pas si longtemps de cela, je m'étais présenté aux portes de votre QG et par des acrobaties diplomatiques, j'ai pu avoir des contacts avec certains des vôtres, dont vous Sursum.
Mais j'avais bien fait comprendre qu'une entrevue avec Dame Katarilis était la chose qui me tenait le plus. On m'a fait attendre, on m'a baladé à gauche, à droite et jamais j'ai pu la rencontrer et pourtant il aurait été de la plus haute importance que je la rencontre. Elle seule sait pourquoi, du moins, elle le saura.

Bref...voyez vous, vous parlez de respect, mais j'ai été traité irrespectueusment. Ô je vous rassure, ceci n'est pas la raison, pas le fait que je n'ai pu rencontrer Dame Karilis, non...mais l'irrespect. Les alliances nous jugent, nous briment, nous blâmes pour tous les maux dans cet univers, sans vouloir nous connaître, alors nous avons peur.
Thylième a bien cerné le mal. La peur. La peur est un sentiment inné chez l'Homme, un système de défense se met en place et quand cette défense ne suffit plus et que plus aucune autre alternative est possible, l'attaque fait place à la défense.
Vos recherches scientifiques sont un secret, lors de ma visite chez vous, on me l'a bien fait comprendre que ces recherches prenaient 100% de votre temps. Alors, je me suis dit que si pendant toutes ces années, vous ne faites que des recherches scientifiques et magiques, sans en éventer quoique ce soit, un danger planait sur nos têtes et soyez franche! tel est le cas.
C'est une raison supplémentaire.
Croyez moi, que mon état n'est pas favorable à cette confrontation, mais mes frères avant tout. Nous fonctionnons comme une entité unique, nous voyons non l'individualité, mais la collectivité. Si une partie de l'entité est menacée, toute l'entité l'est.


Cerssae regarda son sbire, lui fit signe de la tête. Agamemnis prit un appareil hors de sa poche, l'approcha de sa bouche et on put voir qu'il semblait parler dedans.
Cerssae lui, reprit son siège, et salua en passant Théran et Thylième.
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Neïdahra
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Re: Absurdité Onirique

Message par Neïdahra »

Le spectre du Silraèhn, voila comment on l'appelait. Pourtant son nom était connu... Neïdahra était à la corporation pour quelques affaires diplomatiques, essayant d'avoir un bout de tissu à moitié prix en bordure du commerce, son regard glacé se posa sur un homme filant à toutes allures. Il cru en reconnaître les traits de Sursum Corda, croisé aux quelques exactions passées. Il conclut rapidement le marché et se dirigea vers la salle récemment ouverte. Pour changer, c'était encore contre les Stozecans que le poison allait être versé.
Mais aujourd'hui était différent, il ne parlerait pas pour sa simple personne mais tenterait tant bien que mal de suivre les traces de Xanon et d'Aphraël. Vêtu de son habituelle robe émeraude,il écouta attentivement chacun des plaidoyers puis abandonna son siège auprès de ses frères et sœurs et s'arma de l'impalpable courage Stozecans. Arrivé devant l'assemblée, une boule obstrua sa tranchée translucide, il racla sa gorge d'un son roc et commença à parler avant la revenue impromptue de cette gêne.


Je ne vous dirais pas bonjour, ou toutes autres formes de politesses...

Un silence pensant se fit sentir.

Non pas que vous n'en valiez point la peine, mais aujourd'hui n'est pas un bon jour. Des morts, des morts et toujours des morts... Toujours plus, toujours plus atroces. Pourtant presque personne ne souhaite la mort, pourquoi donc ce fléau ce répandit il autant ? Elle n'est que conséquence, et tout dans cet univers est régit par la causalité. Et la mort... est le terrible résultat d'un enchevêtrement de rouages...

Il fixa Théran Azhar, le sondant du regard, ce dernier fit un bref signe d'approbation et Neïdahra joignit ses paumes. La température chuta, une étrange brume vint obscurcir les ouvertures. Quand elle fut suffisamment opaque pour plonger l'entière salle dans un noir profond, une étrange lumière se mit à scintiller derrière l'ectoplasme.

Imaginons ce point un rassemblement d'hommes forts et vaillants épaulés par de femmes exemplaires. Et imaginons... Une sphère cinq fois plus grosse que la précédente fit son apparition, miroitant une douce couleur orangée sur tous les murs. un autre rassemblement encore plus puissant. Les hommes appartenant au premier se voient ridiculiser alors qu'ils essayent de tout leur possible de faire valoir leurs droits. De ce sentiment tout à fait humain naît une haine envers l'autre, de cette haine nait des complots, de ces complots, naissent des fuites et des mensonges. Ces fuites, ou bien même ces mensonges arrivent aux oreilles du fort rassemblement. Ne sachant d'où provient la menace, la peur naît. Elle croît et ne se dérobe pas.

Neïdahra arrêta le sortilège et posa sa main bleutée sur le pupitre. Pas un seul nuage se faisait montre devant les fenêtres...

Je pense que vous avez tous compris l'analogie ici présentée. Bien que je dois revenir sur certains points... Sursum Corda, vous avez dit que c'est une personne que nous connaissions qui nous a mis dans cette posture. Lisez vous entre les lignes ? Avez vous une quelconque boule de cristal ? Jamais ô grand jamais nous avions mentionner un tel mensonge. Car, selon vos dires, malgré notre absent honneur, nous disons la stricte vérité. Ah non, ça non plus on y a pas droit... Alors je vais mentir, pour que vous compreniez nos phrasés.
Pourquoi on ne vous a point attaqué ? Mais parce qu'on aime les anciens alliés qui tente vainement de nous mettre du baume au cœur. Et qu'aux vues des vérités de couloirs, il n'est pas dit que tout Stozecans est un prétentieux, orgueilleux, vaniteux et toutes les plus belles qualités que l'on peut trouver.


Un nouve*u gêne se fit sentir dans sa gorge qu'il réexpédia au plus profond de lui par un raclement des plus forts.

Je vais m'arrêter là pour les quelques mensonges divertissants que vous nous demandiez de dire. L'autre point est que... votre regard est tourné vers le passé. Rien n'est perpétuelle, tout s'use, tout s'oublie. De la plus dure roche que s'érode au plus résistant des métaux qui s'émaille, seul le temps est infini. Arrêtez de regarder les avènements passés, et ouvrez vous à l'avenir, forgez votre propre passé plutôt que d'être le témoin de celui des autres...

Il prit une légère pause, marquant ainsi la finitude de sa harangue.

Et quant à l'allusion burlesque de nos neurones, je ne ferais qu'une remarque qui en dira long sur ma pensée. Vous dîtes que nous ne sommes pas comme les anciens des brumes, et en même temps, vous dîtes que l'on ne changera pas... J'apprends donc de vous, de votre logique pour pouvoir un jour, espérer vous comprendre, mais je crains que la venue de ce jour est vaine.

Il en avait fini, il ne s'était pas emporté comme à l'accoutumée. Il reprit donc place sur son siège, près des siens. Laissant vacante la place qu'il occupait l'instant d'avant.
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Sursum Corda
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Re: Absurdité Onirique

Message par Sursum Corda »

Enfin se dit Sursum, enfin un peu de consistance.
Le fait que cette consistance provienne d’un ectoplasme l’amusa et ses lèvres s’étirèrent sur un sourire carnassier.
Un frémissement de la capuche blanche d’Igor et il comprit qu’il n’était pas seul à gouter l’ironie de la situation.

Le regard vert du Dirigeant du Substratum n’avait pas quitté les étranges mouvements de la boule qui allait et venait dans la gorge translucide de Neidahra, le personnage était manifestement charismatique mais Sursum ne succombait pas facilement aux chants de sirènes.

Voici venir enfin l’évocation des mystérieux rouages de la causalité, peut être allons nous savoir ce qui causa le drame.
Rouages mystérieux, mécanismes délicats des choses et des circonstances qui s’emmêlent et s’enchevêtrent pour former un amas de vérités contraires, de mensonges inversés, image même du paradoxe.

Neidahra venait de tirer le premier fil de l’écheveau.

Faisant claquer ses mains sur ses jambes, Sursum se leva à nouveau et gagna la tribune.
Il prit quelques secondes pour examiner l’assistance de plus en plus nombreuse. Le silence se fit.

Des rumeurs et de la peur. Voila donc les réponses que vous nous apportez ?
Ce sont là deux choses éminemment humaines que nous pouvons comprendre.

Les rumeurs, il sourit, les paroles cachées, les bruits de couloir, les secrets dévoilés, les vérités masquées sont autant de petites lâchetés qui sillonnent nos existences, qui vérolent nos volontés, qui gangrènent notre univers.

Ce n’est pas pour rien que j’ai ouvert cette salle, je l’ai ouverte pour les paroles cachées deviennent des paroles publiques, qu’elles soient entendues de tous et qu’elles puissent être discutées, affirmées, niées ou contestées et peut être aussi assumées mais après tout peu importe !

Elles doivent être prononcées pour sortir d’une opacité où, vous brumeux, vous vous complaisez dans les méandres de vos terriers.

Nous Procréateurs de Combination, nous déclarons les rumeurs nulles et superficielles. Nous n’acceptons que les faits, ceux qui sont prouvés, ceux qui sont réels, ceux qui sont palpables.
Ne nous opposez pas votre ésotérisme, nous n’y sommes point sensibles et jamais il ne résistera à notre implacable logique et à la clarté de nos dires.

Sursum s’interrompit et bu lentement une gorgée d’eau.

Maintenant venons en à la peur.
La peur qui tenaille, cette boule au ventre, ces mains qui tremblent, qui vous fait sursauter au moindre bruit ou à la moindre rumeur devrai-je dire.

Qui ne la connaît pas ? Que celui qui n’a jamais eu peur le dise ! Je mets au défi quiconque de n’avoir jamais eu peur.

Ainsi la peur dicte vos actes. Soit !
La peur se combat, encore une bataille que vous avez manifestement perdue !
Si vous, qui vous enorgueillissez d’être l’alliance la plus importante de la galaxie, tremblez de peur que devrions nous dire, nous les petits, les faibles, les solitaires ?

Comment osez-vous vous justifier par un tel discours devant nous ?

Les Brumes oniriques ont détruit l’alliance des Procréateurs de Combination parce qu’elles avaient peur d’eux !

A n’en point douter, cette information va beaucoup amuser tout le monde.

Sursum reprit sur un ton plus bas.

Nous avons posé une question sérieuse et nous étions en droit d’attendre une réponse qui ne l’était pas moins, force est de constater que nous en sommes loin, très loin …mais peut être que certaines choses ne sont pas faciles à dire à cette tribune et ceci je veux bien le concevoir.
Alors cessons avec les rumeurs et la peur des complots !
D’ailleurs je lance un appel !

Que ceux qui accusent les procréateurs de fomenter un complot contre qui que ce soit viennent donc s’exprimer ici ! Nous les attendrons de pied ferme ! Les idées se présentent, je combats les idées quand les hommes viendront je combattrai les hommes.

Sursum Corda redescendit de la tribune et regagna son siège parmi les autres Procréateurs.

(kami tu me dois une tournée au bar de l'alli)
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Kossnei
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Re: Absurdité Onirique

Message par Kossnei »

« Moi, ce que je pense... c'est qu'il y a eu incompréhension. »

Les lèvres enfin s'étaient déliées, et il avait fallu que Sursum pose les dernières pierres d'un édifice fragile, celui d'une réaction fondée mais peu partagée, pour qu'enfin celui qui avait été le Diplomate officiel des Procréateurs ne s'impose de prendre le relais.
A présent, la quasi-totalité de l'amphithéâtre avait les yeux rivés sur le Premier Conseiller de Sikhar Atlis, ce vieillard d'une taille imposante bien qu'accompagnée d'une carrure assez fine ; cet homme qui, de sa propre main, avait contribué à la naissance de la Charte des Procréateurs.

Aussi, c'est en pleine connaissance de son sujet qu'il entreprit de prolonger et d'achever ce qu'il avait entamé.


« Mesdames, Messieurs, Brumes et Procréateurs, vils orateurs et public que par les mots l'on consume, je me nomme Igor Knilovir. Ma nationalité a peu d'importance, soyez simplement assurés que je représente aujourd'hui, et de façon officielle, l'alliance des Procréateurs de Combination. »

Ses yeux gris fixaient Théran Azhar, mais c'est envers la totalité des Brumes Oniriques qu'il entama son monologue apologétique.

« Messieurs des Brumes ici présent, je vais répondre aux derniers discours formulés, en commençant par le dernier intervenant.

Mais, avant tout, sachez que j'ai bien saisi qu'en l'inaudible réside la clef de vos oniriques interventions, comme l'entendait Sursum. J'entends par-là que ceux qui ici présents seront n'y comprendront pas nécessairement l'essentiel. Nous pourrions, à la fin de cette entrevue, entériner la paix que nous autres, rhéteurs aguerris, y comprendrions une explosion de haine. Mais peu sont ceux qui, Procréateurs, s'y laisseraient berner : nous ne détenons l'absolue connaissance, mais n'ignorons guère. Aussi prenez garde à ne point trop vous terrer dans la certitude de l'incompréhension : nous y gagnerions assurément davantage.

Maintenant que cela est clair, nous pouvons, je pense, passer à la suite.

Au vu de la politesse dont vous nous gratifiez, je me permettrais d'appeler cette personne
il montra du doigt Neïdahral'intervenant mystère numéro 2, et ce monsieuril se tourna vers Thylièmel'intervenant mystère numéro ... »

Igor laissa un instant de flottement, mais la foule ne répondit pas.

« Ahem... donc, je disais. Oui, je vais vous répondre à tour de rôle.

Intervenant mystère numéro 2, donc. Vous me paraissez le plus sensé de ces hommes, je vous le dis franchement. Si la peur dont vous nous faites part dans votre histoire suscite l'étonnement chez mon ami Sursum Corda, je dois vous avouer que vous m'avez damé le pion.
C'est en effet par-là que je comptais commencer, aussi posons donc comme vraie cette hypothèse pour la suite du débat, d'autant plus qu'aucun de vos collègues n'a jugé bon de la démentir.

Néanmoins, même s'il s'avère que nous partageons cette pensée, je me dois de vous contredire sur un point, et d'en étoffer un autre.

Premier point donc. Vous nous reprochez de vivre au passé, mais quels sont vos arguments, intervenant mystère numéro 2 ? Nos yeux sont rivés vers le futur qui chaque jour nous soucie davantage, nous n'avons jamais daigné toucher autrui qui aurait compté parmi d'anciens ennemis des nôtres ; enfin ajoutons à cela que nous sommes des scientifiques, et votre argumentaire déjà peu valable s'en voit amoindri. Si je trouvais votre démonstration intéressante, il est ostensible que votre manière de mener un débat directement à l'encontre d'une personne est un peu trop virulente pour être crédible.

Second et dernier point, découlant du fait que vous ayez mis le doigt sur un important fait : la haine envers les Brumes Oniriques.
Savez-vous, monsieur, que nous ne sommes — comme Karlina s'acharnait encore à le faire comprendre à Ayàt il y a peu — qu'une sorte d'Amphictyonie, nous aussi. Je m'explique : les Procréateurs ne sont une alliance conventionnelle, à considérer que convention il existe, fait que l'on admettra vrai, étant donné la similitude évidente de nombreux regroupements.

Non, les Procréateurs de Combination sont... une entreprise. Nos esprits inventifs se rencontrent, forcent le développement, nos mains habiles mettent en œuvre des méthodes dont l'ingéniosité surpasse de loin vos stéréotypes de réactions, et mettent à bas de nouvelles technologies. Si les temps sont durs, nous les revendons, et les bénéfices sont reversés à nos chercheurs. Sinon, ce sont les états membres qui renflouent l'impôt dont vous, Stozécans, vous engraissez en nous menant une guerre injuste. Je ne suis pas aussi bien informés que vous — ce semble être une dérisoire histoire, mais rien que la vérité ne réside pourtant entre les lignes de mon discours —, mais s'il arrivait qu'un Procréateur détestât, pour une raison ou une autre, un membre des Brumes Oniriques, ou l'entièreté de leur regroupement, alors, quoiqu'il arrive, les hautes instances de l'alliance n'auraient RIEN à y voir ! et les Stozécans seraient ainsi exempts de toute menace.

A ce propos, pensez-vous vraiment que nous serions encore neutres à votre égard, si nous souhaitions à ce point votre destruction ?

Voici, intervenant mystère numéro 2, ce dont je souhaitais vous parler. Cette précision qui devait tout changer, si vous en aviez été informés.

Mais, non, au lieu de préférer le dialogue, vous avez mené une expédition préventive et non punitive, chose que vous ne devriez être en droit d'exécuter, au vu de votre rang au sein de cet univers. Peut-être le déplorerez-vous une nouvelle fois, mais force est de constater que, même dépendant d'un dieu dont l'égoïsme surpasse assurément l'entendement, vous êtes un symbole. Et un symbole, souvenez-vous en, a des devoirs impératifs. »


Il reprit son souffle, harassé qu'il était par le discours qu'il venait de produire. S'accordant dix secondes de répit, et se tournant ensuite vers Cerrsae. Il l'observa, tentant vainement de le dévisager, et son visage s'enticha d'un sourire.

« Cerrsae, je vous salue. Votre discours n'était pas sans animosité, certes. Mais il était vrai, et fondé.

Je ne suis pas de ces hommes qui derrière le dos de leur maître font acte de félonie, mais il faut bien admettre que vous êtes dans le vrai. Oui, vous détenez la vérité, car cela fait des mois que Karlina Meryne, l'ex-Directrice du Département Magique des Procréateurs de Combination, ne sort que par intermittences de son laboratoire. Nous ignorons quelles expériences elle mène, mais elle est allé jusqu'à dissoudre la Commission des Finances, dont elle était la Coordinatrice, pour éviter que nous ne coupions ses fonds de recherche. Aussi, comme nul ne peut s'autoriser un accès dans le laboratoire d'un fondateur, nous ne pouvons nous avancer davantage.

D'autre part, et même si vous me voyez désolé de vos mésaventures, les Procréateurs ne méritent pas d'être qualifiés d'irrespectueux. Vous avez, je crois, été traité avec égards successifs par Sursum Corda et Alexander, et si l'on ajoute à cela que le contrôle de notre ex-meneuse nous échappe, je ne pense pas que nous ayons quelque fois été en possession de moyens plus avancés pour vous ouvrir ses portes.

Enfin, quant à vos soupçons sur la finalité de nos recherches, il vous faudra les chasser. Je vais vous éclairer, et c'est là-dessus que je compte rebondir pour tarir les factices arguments de notre cher intervenant mystère numéro 1. »


Thylième avait relevé la tête, et les deux hommes à présent se faisaient face, à une dizaine de mètres l'un de l'autre.

« Intervenant mystère numéro 1, commença Igor, votre raisonnement est clair, bien que peu partagé, à mon sens. Néanmoins, chacun est en droit de façonner sa vie à sa guise, usant du passé comme patron, et de l'intelligence comme glu.
Ceci dit, cette réalité ne s'applique que dans l'optique où, nécessairement, le respect de l'autre est présent.

Voyez-vous, l'insinuation que vous formulez, selon laquelle nous croirions en l'homme, est fausse. Et c'est de là, je pense, que débouchent nos querelles. Laissez-moi vous l'expliquer.

Vous croyez en un dieu, vous lui vouez un culte, il vous rend la pareille en vous apportant satiété et joie de vivre, reclus dans les volutes de vos Brumes. S'il était vrai que nous, Procréateurs, croyions en l'homme, alors assurément nous n'existerions pas. Paradoxe, n'est-ce pas ? Et pourtant, paradoxe si simplement soluble : nos recherches, intervenant mystère numéro 1, Cerrsae, ont pour but d'amener la paix entre ces hommes qui, par leur nature, ne peuvent amener une solution à la situation actuelle.
Nous avons en la science basé nos espoirs, non en l'humanité.

Or le fondement des fondements à notre situation est le suivant, vous en conviendrez : science et religion ont toujours oeuvré de leur côté, car ce sont deux entités que tout oppose. La douceur due à l'espoir qu'un rêve entérine, face à la dure réalité des choses, tantôt porteuse d'une adrénaline des plus fortes, tantôt... annonciatrice de malheur.

Si vous vivez au-delà de ce malheur, messieurs, nous ne saurions vous le reprocher. Mais admettez qu'il serait désolant qu'à ces fins vous vous permettiez d'amener ce dernier chez les autres.

Une coexistence pacifique, ainsi qu'une grande confiance, entre ces deux entités n'est absolument pas utopique. Ce sont ceux qui pensent cela qui ont donné naissance à l'incompréhension dont je parlais, que notre ami l'intervenant numéro 2 a démontré, et qui forme la causalité énoncée.

Je vous l'annonce, et c'est une réalité évidente, les Procréateurs peuvent se tenir garants de votre bonheur tant que vous serez garants de celui de l'univers.
Si votre vision de l'éradication de ce qui vous tenaille réside en la guerre, alors menez-la contre ceux qui fomentent les complots, formulent les menaces, forgent la peur, cette peur vous a menés bien trop loin. Mais, soyez-en assurés, notre organisation n'existe que trop loin de ce genre d'actions et pensées.

A présent, l'unique façon de reculer serait de reconnaître vos torts. Je ne plaiderai qu'à ces fins : des excuses publiques, ainsi que votre promesse de ne plus éradiquer quiconque sur des faits non établis par une vérité certaine.
Je ne vous le demande en tant que Procréateur de Combination, mais bien en tant que citoyen de Galactica.

J'attendrai votre réponse. »


Si le Diplomate Atlisak était conscient du point où il en était arrivé, il savait également que nulle autre solution ne pourrait garantir plus longtemps que le friable mur séparant l'univers d'un chaos total ne soit abattu par quelques sombres soupçons. A tel point qu'il était prêt à y vendre tout : son poste, Karlina Meryne, et même... Sikhar Atlis.
« Altea seit Ethel. Ton nom ne sera jamais oublié... » - Kami Raykovith
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Aetherya
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Re: Absurdité Onirique

Message par Aetherya »

Elle apparut soudainement, ou peut-être était-elle dans la salle depuis le début, peut-être pas? Nul ne pourrait affirmer ou infirmer cette prose. Quoiqu’il en soit le silence dont elle s’affligeait, avait terminé par ronger ses dernière lueurs de patience:

« Toujours la même ritournelle! Les mêmes murmures! Les même images de gémissements insipides! Je retrouve au sein de vos mots d’éternelles odes criantes, douces bises à l’effleurement carnassier que nous représentons à vos yeux aveugles. Vous n’êtes que de pauvres pantins, pantins d’une fatalité qui vous semble implacable mais si exergue qu’elle paralyse vos souffles, vos espoirs… Nos troupes lèchent de leurs flammes abrasives vos contrées et alors? Venez déverser vos lichens corrosifs dans ces lieux si cela vous permet d’exorciser vos remords et expier vos morts! Crachez sur mon alliance aussi puissamment que vous le souhaitez! Cependant sachez que mon sourire aussi narquois qu’il vous paraisse, ne s’érodera jamais face à de piteuses larves larmoyantes de votre espèce! Vous n’êtes certainement ni les initiateurs ou précurseurs d’un tel mouvement ni les derniers représentants de celui-ci. De tout temps les faibles, au lieu de s’arguer d’armes plutôt que de filets rhétoriques, se sont empressés tels des paons en chaleur, de venir parader face éblouissante bombée, devant la galaxie. Et au final pourquoi? Des excuses? Pathétique. Révoltant. Aucune allégation n’écorchera mes lèvres pour vos minois Procréateurs! Nous vous avons châtié avec la grâce de notre force de frappe, et recommenceront encore si d’autres vents nous poussent à en faire autant. Commença-t-elle

Vous vous vantez de vos mains habiles, si elles sont comme vous le prétendez, vous n’aurez guère de mal à reconstruire vos flamboyantes Cités? Nous vous avons brûler les ailes… Donc? Devons-nous vous baiser…Les pieds ou un autre organe? A moins que vous ne préfériez les sucettes? Oh! J’oubliais vos batiments sont déjà sucés… Sourit Pandora.

"Le passé ne se change, l’avenir est fugace et ne s’attardera point sur ce présent enivrant pour nous, mais déroutant pour vos croupes usées. La sélection naturelle… Des scientifiques dignes de vos rangs doivent savoir plus que quiconque ce qu’elle symbolise? Certainement que oui… Les faibles sombrent les forts scintillent! Alea Jacta Est! Même la Nature vous donne tort. Amusant non, un adversaire qui joue avec vos propres armes? Roh et mon cher Igor, religion et science sont scindées? Laisse moi rire! La Science est une religion à part entière!! Au même tire que les maîtres des arcanes ou d’autres idéologies divines. A ceci près que les premiers ont foi en des suites de chiffres, les seconds en des tours magiques et les derniers en des Dieux impalpables. En conclusion, qu’est-ce qui nous différencie? Rien si ce n’est nos convictions profondes et propres.

Parlons de la vérité! Engageons-nous sur ce chemin aussi périlleux qu’étourdissant! En quoi réside-t-elle? Ébloui- moi de ta lanterne enfumée! Je serais exquisément enchantée d’embraser mes connaissances des tes lumières. Est-ce le fait de ne point mentir? Non! Réponse bien trop simple n’en n'est-il? Même d’innocents enfants pourraient répliquer ainsi! En conséquence avise-moi plus explicitement de tes certitudes!

Quand à l’argument que vous rongez comme des chiens affamés…Celui de l’écho d’une peur quelconque qui batifolerait dans nos cœurs… Sachez qu’aucune once de ce sentiment ne baigne mes songes…

…Contrairement à certains lapins »
susurra-elle.

« Bref, je pense que nous perdons tous notre temps! Procréateurs vous courrez après d’illusoires chimères dont jamais vous ne pourrez capter l’essence. Si d’aventure des pénitences vous obtenez des Oniriques, un jour prochain, c’est que je ne serais plus là pour veiller aux bons soins de ce qui tend à s’inscrire dans la légende. Celle d‘une symphonie plus retentissante qu‘un orage tonitruant. Peut être, certainement même, tomberons nous un jour… En attendant cet instant salvateur pour nombre d’entre vous, targuez-vous plutôt d'enterrer votre haine venimeuse hors de ces salles tant souillées par nombre d'Hommes tels que vous! »
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