Je pris conscience de mon être, mes poumons se remplissaient d’air, brulant chaque millimètre qui constituait mes conduits aériens : je venais de naître. L’air était gelé, mon corps parcouru de violents tremblements incontrôlables, mon rythme cardiaque augmentait, et une sensation désagréable m’envahit : j’avais froid.
Mes yeux s’ouvrirent sous une impulsion nerveuse que je contrôlais de façon hasardeuse. Je ne voyais rien, tout était blanc, je ressentais une forte gène ce à quoi je répondis par le plissement de mes paupières. Peu à peu, je commençais à distinguer des couleurs, puis des formes et enfin des traits. Au fur et à mesure que je prenais conscience, ma vision s’améliorait me donnant une image net de la situation.
Soudain, je sursautai. Quelque chose que je n’avais pas encore constaté venait rompre ma progression. Je me concentrai sur ce nouvel élément. Un bruit, voilà ce que je ne connaissais pas encore. Je venais de prendre conscience de mon ouïe. Ce n’était pas un bruit ordinaire, c’était des paroles, paroles prononcées par un homme que je n’avais pas encore remarqué.
Je le regardais à présent, me demandant s’il était conscient lui aussi, et m’interrogeant sur les raison de sa présence à mes alentours.
Je compris rapidement que j’étais dans un caisson fermé, en effet, j’avais pris possession de mes membres que je pouvais à présent déplacer. Mes bras se baladaient le long d’une paroi invisible à mes yeux, il semblait qu’elle soit parfaitement transparente. Ce qui me confirma sa présence était la bué qui se constituait là où mon souffle l’interceptait.
Une nouvelle fois j’entendis une voix, voix qui provenait de cet homme, c’est du moins ce que j’en déduisais puisque ses lèvres remuaient au rythme des sons que je percevais. Cet individu s’approcha de moi, et me regarda un sourire au lèvre. Il s’écarta de moi et j’entendis de petits claquements.
Soudain, le caisson dans lequel je me trouvais s’ouvrit, une douce chaleur envahit peu à peu mon environnement clos quelque seconde auparavant. Une sensation agréable m’envahit, un sentiment de bien être, de chaleur. L’air qui pénétrait dans mon corps ne me brûlait plus, ma respiration devenait presque un mécanisme agréable.
A présent, j’entendais plus clairement les bruits qui m’entouraient : des bips provenant des machines qui m’entouraient, une respiration autre que la mienne, des bruits de pas qui allaient en s’intensifiant.
Je me relevai en position assise dans un énorme effort. Je du apprendre à contracter chaque muscle permettant cette position, chose non aisée. Je manquai de retomber plusieurs fois en position allongée, mais je luttais. Cette lutte pris fin quand je ressentis une sensation encore inconnu dans mon dos. Je ressentis une chaleur localisée sur mon épaule gauche, curieux, je me retournai et vis la main de l’homme sur la peau qui recouvrait ma clavicule.
-Je suis heureux de vous revoir parmi nous.
C’était ce que j’avais entendu, ce que l’homme venait de prononcer. Je pensai alors qu’il s’adressait à moi.
-q….q…q...
J’essayais de remuer mes lèvres, mais je n’arrivais pas à prononcer ce que je pensais. Seul des balbutiement s’échappèrent de ma bouche. Cependant, ces quelques émissions sonores ravirent l’individu qui affichait à présent un sourire rayonnant.
-Ne vous en faites pas, les effets de la cryogénisation s’estomperont avec le temps, et vous retrouverez très rapidement vos capacités. En attendant, je vais vous administrer un somnifère puissant pour que votre cerveau se remette en fonction calmement, évitant ainsi quelques dommages potentiels que pourraient provoquer une activité trop intense.
Il me sourit, et je sentis mon corps devenir mou, mes paupières s’alourdissaient, je plongeai alors dans l’obscurité pour enfin perdre la conscience que j’avais pris quelques minutes auparavant.
Je ré-ouvrit les yeux aussi rapidement que je le pouvais, me releva aussi soudainement et scruta l’environnement qui m’entourait. Je ne sais pas comment, mais j’avais pris conscience de tout mon être, tout comme si je l’avais déjà fait, il y a très longtemps.
L’homme que j’avais vu auparavant apparut comme alerté par les bruits que je produisis en me relevant.
-Vous devriez vous calmer, me dit l’homme et posant ses mains sur mes épaules pour m’inciter à me rassoir.
Je chancelais, je fus plongez dans le noir quelque instant après m’être levé. Je retrouvai ma vue en quelques instants. Je tentai à nouveau de parler, et à ma grande surprise, je réussis.
-Ou suis-je ?! Interrogeais-je mon interlocuteur.
-Vous êtes dans mon laboratoire sous terrain. Je me prénomme Xilvius, et je suis chercheur dans diverses spécialités. Je vous ai trouvé dans un vaisseau de technologie inconnue lors de l’une de mes expéditions à but scientifique, et je vous ai ramené ici.
Soudain, des images m’envahirent : un homme frappant du poing sur la table ; une lumière rouge clignotante ; des jets de lumières produisant des étincelles ; une jeune femme magnifique qui touchait mon visage de ses doigts d’une douceur incroyable…
Je fermai les yeux, mon cerveau était engourdi par la masse d’images qui envahissait mon être.
-Qu’est-ce qu… qui m’arrive ?!
-Quand je vous ai trouvé, vous étiez dans un état de cryogénisation avancé, et j’ai tenté depuis des années de vous réveiller dans l’espoir de vous rencontrer et c’est enfin chose faite.
De nouvelles images, plus nombreuses, plus effroyables encore apparaissaient devant mes yeux.
Je portai alors mes mains à chacune de mes tempes, appuyant de toutes mes forces espérant faire cesser la douleurs que provoquaient ces images. J’ouvris les yeux, je me rappelais à présent de tout.
-Où est mon vaisseau, du moins ses restes !
-Vous vous rappelez ?! Vous vous rappelez n’est-ce pas ?! S’enthousiasma mon interlocuteur, ses yeux s’ouvrirent entièrement lui confèrent un aire dégenté.
-Où est mon appareil ?! Répétais-je avec une certaine agressivité dans ma voix.
-Il…il est dans mo hangar, juste à côté, répondit-il.
- Conduisez-moi, lui demandais-je.
Il m’aida à me lever, et me conduit hors de son laboratoire. Mon vaisseau était là, dans un piteux états. En effet, je m’étais mis en stase suite à un voyage qui avait endommagé la coque rendant l’intégrité de l’appareil incertaine.
Devant l’air interrogateur de Xilvius, je me décidai à lui raconter une bride de mon histoire :
« Je me nomme Mysterius, je viens du futur.
Je suis revenu dans le passé dans le but de réaliser une mission de première importance. »
Le regard du savant s’illumina, je me détachai de lui, et m’approcha du vaisseau.
« Le saut dans le passé a endommagé mon appareil dans une mesure que je n’avais pas prévu, j’ai donc dû me mettre en stase pour espérer arriver à mes fins. »
Je levai les bras sur la carlingue endommagée, et ouvrit une soute secrète dont on ne distinguait pas les contours fondus dans la masse.
« En quelle année somme-nous ? »
-Nous sommes le 2 Volcan 3728, me répondit-il sans attendre.
« Je suis en retard alors… ce n’est pas grave, je vais quand même pouvoir réaliser ma mission. »
Je plongeai mes mains dans la soute que je venais d’ouvrir et en retira un appareil portant le symbole de la CI.
« Je dois me rendre au siège de la corporation dans les plus bref délais. Mais avant je devrais revêtir des vêtement, en avez-vous ? »
Xilvius acquiesça d’un signe de tête. En effet, depuis ma décryogénisation, mon corps était dévêtu de tout vêtement que ce soit.
J’optai pour porter une longue cape noire comportant une capuche majestueuse.
« Je dois prendre un de vos vaisseau, je vous remercie de votre aide, je ne vous oublierais pas Xilvius, on se reverra, soyez en certain ! »
Je lui avais adressé ces quelques mots en m’approchant d’un de ses appareil. Je pris les commandes d’un chasseur et me rendit sans attendre au siège de la corporation.
Je posai l’appareil gracieusement prêté sur l’un des spatioport après un voyage sans encombre aucune.
Je me fis confier une salle rapidement et me rendit dans cette dernière.
Je la nommai rapidement « Conitas Infinitas » et attendit que la salle se remplisse.
Je n’attendis pas plus longtemps et décida de commencer.
« Mesdames, messieurs, mes je ne sais pas trop quoi, bienvenue.
Aucun d’entre vous ne me connais, mais ça ne saurait tarder !
Je me prénomme Mysterius, humble représentant de ma personne, cela suffit.
En effet, je ne suis rapporté à aucun état quel qu’il soit, aucune attache physique, aucune opinion politique… je ne suis que moi, tout simplement moi : un homme d’une trentaine d’année, plutôt mignon -je souris-.
Bien trêve de plaisanterie, je ne suis pas ici pour cela –je repris un air aussi sérieux que cela m’était donné de l’être-
Si je suis venu en ce lieu, après un incroyable voyage d’ordre épique, c’est pour vous mettre en garde.
Oui, je vous mets en garde contre un ennemi puissant, plus puissant que les forces armées, plus puissant que les discours. Un ennemi qui vivait jusqu’alors avec vous, en silence !
Cet ennemi n’est autre que…-je pris une profonde inspiration- l’obscurantisme !
Il est tant de réagir, les ignares gagnent du terrain, remettent en cause l’ordre établie, s’attaquent à quiconque présente le moindre brin d’une quelconque intelligence.
Et c’est dans le but de lutter contre l’ignorance, de rétablir l’importance que mérite la connaissance, de parcourir les vastes étendus de l’inconnu inconnu que la fondation de la Conitas Infinitas ouvre ses portes !
Ce groupe d’initié sera garant de la lumière apporté par la recherche de nouvelles connaissances ! Faites abstraction de tout mouvement et idéologie politique, ce comité n’a pas vocation d’avoir une réalité politique concrète, nous sommes au dessus de ce genre de regroupement futile !
La connaissance est une source de lumière inépuisable dont on ne fait qu’effleurer les frontières !
Luttons ensemble contre l’obscurantisme, luttons pour la connaissance, pour l’avancée de notre savoir !
Devenez initiés !
Gloire à la conitas, gloire à l’Infinitas, gloire à la conitas Infinitas ! »
J’avais fini, j’étais essoufflé, le message était passé…
Je projetai alors le symbole de la fondation dont je venais de semer les graines dans le passé que je venais de gagner.
La conitas Infinitas avait un réel avenir, puissent-ils prendre conscience de l’importance de ce mouvement.
