La jeunesse
Modérateur : Modérateurs
La jeunesse
Sandra, fille de Lilou, déambulait dans les couloirs du palais de jade. Ses cheveux roux tressés la faisaient ressembler à une valkyrie.
Son fin visage donnait l’impression trompeuse de fragilité.
Elle était la fille de Pétrus, officier supérieur de la garde sacrée, les fameux Sandokars de Raven.
Arrivée dans la salle des pas perdus, elle croisa Cassandra, amie de longue date avec qui elle étudiait à l’académie des Beaux-Arts du Vertigo.
« Comment vas-tu ma belle ? »Demanda Sandra
« Très bien et toi sale conne ? hi hi hi hi »
« Ca va mon petit canard, un peu agacée par certaines choses, mais rien qui ne saurait gâcher ma journée »
Les deux jeunes femmes commencèrent à se diriger vers la sortie du palais afin de profiter des doux rayons du soleil vertanien.
« J’ai vu Kira ce matin, elle était littéralement morte de rire »
« Ah bon ? C’est un évènement. Et à quoi était due cette crise de fou rire ? »
« Ben si tu veux, il paraitrait que pour certains moralistes coincés du cul, hi hi hi hi, notre seigneur Anubis est un fourbe qui contrôle par son pouvoir psychique de nombreux dirigeants. Tu vois un peu l’histoire ? »
Sandra s’arrêta un moment pour contempler l’architecture du nouvel opéra de la capitale.
A ces mots, Cassandra ne put s’empêcher de faire résonner son rire dans le palais.
« HAHAHAHAHA ! Anubis, un fourbe. Ce n’est pas une nouvelle mais une évidence. Je dirais même plus un compliment »
« Et qui sont les clowns qui attribuent autant d’influence à notre suppôt de Raven ? »
Sandra laissa un temps de silence pour mieux marquer son effet.
« Disons que ces personnes ont plus l’habitude de se trouver le cul sur une chaise que l’arme à la main. hihihi, devine ! »
« Hum je me lance, Izumi ? »
« HIHIHIHIHI ! Bravo. Décidément, tu es toujours aussi vive d’esprit ma chère »
Les deux femmes franchirent la porte de sortie de l’édifice et se dirigèrent vers le monumental bâtiment des Beaux-Arts.
« Franchement Sandra, cela n’était pas difficile. Qui à part notre cher médecin céleste et son nouveau mentor font une fixation sur notre pauvre maître ? »
« Depuis un certain temps tu sais bien que la pauvre femme est plus préoccupée par sa prose venimeuse que par l’état de ses patients qui se languissent de ses pommades hihihihihihihi »
« HAHAHAHAHA ! Arrête Cassandra je vais faire pipi dans ma culotte »
Sandra s’arrêta un moment pour contempler l’architecture du nouvel opéra de la capitale.
« Tu sais, Sandra, notre maitre en a vu d’autres. Souviens toi de notre exil du Ravenian. Depuis ce jour, peu de choses parviennent à toucher la pierre qui lui sert de cœur »
« Il fut un temps ou il aurait bondi et déclenché une attaque éclair contre ces pestes de la plume. Mais le temps l’a assagi, ses responsabilités au sein de l’Oracle ne lui permettent plus de se consacrer à des choses aussi insignifiantes que l’opinion des pseudos moralistes qui prennent notre univers pour un cercle de poètes »
« Je suis de ton avis Cassandra, le maitre a des sujets de préoccupation bien plus importants qu’un praticien sur le retour hihihi »
« Laissons les penser qu’ils possèdent la vérité. Laissons les croire que leurs discours pompeux à souhait les rendent intouchables. Leurs certitudes sont leur plus grande faiblesse. Le jour où le maitre s’éveillera, les moralistes redeviendront ce qu’ils sont, des lâches qui viendront nous interpréter la fameuse scène de la victimisation devant les dirigeants de la galaxie »
« HAHAHAHA ! Gloire à toi Sandra, et mort aux penseurs du néant. Pressons nous j’ai envie d’une glace »
Les deux étudiantes poursuivirent leur chemin.
Son fin visage donnait l’impression trompeuse de fragilité.
Elle était la fille de Pétrus, officier supérieur de la garde sacrée, les fameux Sandokars de Raven.
Arrivée dans la salle des pas perdus, elle croisa Cassandra, amie de longue date avec qui elle étudiait à l’académie des Beaux-Arts du Vertigo.
« Comment vas-tu ma belle ? »Demanda Sandra
« Très bien et toi sale conne ? hi hi hi hi »
« Ca va mon petit canard, un peu agacée par certaines choses, mais rien qui ne saurait gâcher ma journée »
Les deux jeunes femmes commencèrent à se diriger vers la sortie du palais afin de profiter des doux rayons du soleil vertanien.
« J’ai vu Kira ce matin, elle était littéralement morte de rire »
« Ah bon ? C’est un évènement. Et à quoi était due cette crise de fou rire ? »
« Ben si tu veux, il paraitrait que pour certains moralistes coincés du cul, hi hi hi hi, notre seigneur Anubis est un fourbe qui contrôle par son pouvoir psychique de nombreux dirigeants. Tu vois un peu l’histoire ? »
Sandra s’arrêta un moment pour contempler l’architecture du nouvel opéra de la capitale.
A ces mots, Cassandra ne put s’empêcher de faire résonner son rire dans le palais.
« HAHAHAHAHA ! Anubis, un fourbe. Ce n’est pas une nouvelle mais une évidence. Je dirais même plus un compliment »
« Et qui sont les clowns qui attribuent autant d’influence à notre suppôt de Raven ? »
Sandra laissa un temps de silence pour mieux marquer son effet.
« Disons que ces personnes ont plus l’habitude de se trouver le cul sur une chaise que l’arme à la main. hihihi, devine ! »
« Hum je me lance, Izumi ? »
« HIHIHIHIHI ! Bravo. Décidément, tu es toujours aussi vive d’esprit ma chère »
Les deux femmes franchirent la porte de sortie de l’édifice et se dirigèrent vers le monumental bâtiment des Beaux-Arts.
« Franchement Sandra, cela n’était pas difficile. Qui à part notre cher médecin céleste et son nouveau mentor font une fixation sur notre pauvre maître ? »
« Depuis un certain temps tu sais bien que la pauvre femme est plus préoccupée par sa prose venimeuse que par l’état de ses patients qui se languissent de ses pommades hihihihihihihi »
« HAHAHAHAHA ! Arrête Cassandra je vais faire pipi dans ma culotte »
Sandra s’arrêta un moment pour contempler l’architecture du nouvel opéra de la capitale.
« Tu sais, Sandra, notre maitre en a vu d’autres. Souviens toi de notre exil du Ravenian. Depuis ce jour, peu de choses parviennent à toucher la pierre qui lui sert de cœur »
« Il fut un temps ou il aurait bondi et déclenché une attaque éclair contre ces pestes de la plume. Mais le temps l’a assagi, ses responsabilités au sein de l’Oracle ne lui permettent plus de se consacrer à des choses aussi insignifiantes que l’opinion des pseudos moralistes qui prennent notre univers pour un cercle de poètes »
« Je suis de ton avis Cassandra, le maitre a des sujets de préoccupation bien plus importants qu’un praticien sur le retour hihihi »
« Laissons les penser qu’ils possèdent la vérité. Laissons les croire que leurs discours pompeux à souhait les rendent intouchables. Leurs certitudes sont leur plus grande faiblesse. Le jour où le maitre s’éveillera, les moralistes redeviendront ce qu’ils sont, des lâches qui viendront nous interpréter la fameuse scène de la victimisation devant les dirigeants de la galaxie »
« HAHAHAHA ! Gloire à toi Sandra, et mort aux penseurs du néant. Pressons nous j’ai envie d’une glace »
Les deux étudiantes poursuivirent leur chemin.
Re: La jeunesse
...
Dernière modification par flamme le 08 févr. 2009, 11:10, modifié 1 fois.
Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son
J'ai un autocollant "Soulis 4ever" sur ma voiture depuis 1897 !
J'ai un autocollant "Soulis 4ever" sur ma voiture depuis 1897 !
Re: La jeunesse
La galaxie plateau de jeu.
Un échiquier où s’entremêlent, s’entrecroisent et convergent, destins altérés et acculés, vies distraites, égarées et perdues, vendettas gratuites et vaines, Némésis indignes où l’âme se délite dans l’illusoire victoire et se perd à la fin.
Avanies, morgue, aversion, fiel, rancœur, terreur contre grâce, tolérance, espoir et amour.
Humiliations des défaites, peur des rasages, loi du talion, du plus puissant.
Les flottes pour tuer, frapper,et briser, les missiles pour soumettre les ultimes résistants.
Les mots ravageurs, malfaisants et brûlants; le mépris, la folie, la rancœur en exergue.
Quel dieu pervers et venimeux nous contraint à ces victoires d’opérette, à cette apostasie de nos cœurs. Comme un rappel lancinant ressouvenir de la loi oppressive du plus fort, si connue en d’autres lieux, en d’autres temps.
Les chiens hargneux aboient, mordent parfois, les chiens enragés quelquefois on les pique.
La manipulation, la désinformation, les rumeurs, les querelles absurdes pour un comportement, un mot, une histoire… Les plus grands chefs d’Etat, les plus grands chefs d’alliance alors sont ceux qui manient le mieux ces armes de lâches et d’animosité?
Ne se fier à personne, ne jamais se livrer.
Quelqu'un de bien informé m'a dit un jour que les plus grands chefs d'états de cette galaxie étaient ceux qui maniaient le mieux la manipulation, la désinformation, l’espionnage, les fausses déclarations d’amitié et parfois même se commettaient en faux.
Petite Cassandra, petite Sandra tout ceci vous fait rire, jeunesse ignorante et enviée mais les âmes battues de trop de défaites, de trop de combats d’avance joués blêmissent sous ces outrages répétés.
Pour en revenir à Anubis, mes belles, pour occuper la place qui lui revient aujourd’hui, Il a du manier les mêmes armes que ses ennemis... Effectivement il s’en amuse énormément, mais je vous confie un secret il y excelle beaucoup moins que dans cette prose qu'il renie tant il a peur de s'y livrer...
Alors tu crois que pour devenir puissant pour survivre, la haine est la meilleure conseillère?
NON ! Quand je serais la dernière et l’ultime à ce combat livrée je persisterai signerai et gagnerai.
Passent le temps, les haines et les rancoeurs et l’ultime vérité se révèle irréelle chancelante et pourtant lumineuse.
Et , maintenant, je sais.
Oui, je sais et J'aime.
Et pour toujours, mélodie gravée dans ma tête, mon corps et mon cœur tenu à bout de bras, j'atteins enfin le coeur de mon être, mon voyage peut enfin commencer avec pour me guider et éclairer mon chemin ma vérité enfin affranchie de toute paréidolie, de tous les faux semblants, semés ici ou là pour mystifier nos âmes endolories.
Car c'est ainsi que cela sera.
C’est l’amour et non la haine qui sera à la fin ;
Il vaincra les démons, aura raison des sordides abjections.
Et nous serons sauvés à jamais.
Que cette mélodie d’amour aux notes fragiles et persistantes touche le cœur de l’homme au lieu de son cerveau.
Un échiquier où s’entremêlent, s’entrecroisent et convergent, destins altérés et acculés, vies distraites, égarées et perdues, vendettas gratuites et vaines, Némésis indignes où l’âme se délite dans l’illusoire victoire et se perd à la fin.
Avanies, morgue, aversion, fiel, rancœur, terreur contre grâce, tolérance, espoir et amour.
Humiliations des défaites, peur des rasages, loi du talion, du plus puissant.
Les flottes pour tuer, frapper,et briser, les missiles pour soumettre les ultimes résistants.
Les mots ravageurs, malfaisants et brûlants; le mépris, la folie, la rancœur en exergue.
Quel dieu pervers et venimeux nous contraint à ces victoires d’opérette, à cette apostasie de nos cœurs. Comme un rappel lancinant ressouvenir de la loi oppressive du plus fort, si connue en d’autres lieux, en d’autres temps.
Les chiens hargneux aboient, mordent parfois, les chiens enragés quelquefois on les pique.
La manipulation, la désinformation, les rumeurs, les querelles absurdes pour un comportement, un mot, une histoire… Les plus grands chefs d’Etat, les plus grands chefs d’alliance alors sont ceux qui manient le mieux ces armes de lâches et d’animosité?
Ne se fier à personne, ne jamais se livrer.
Quelqu'un de bien informé m'a dit un jour que les plus grands chefs d'états de cette galaxie étaient ceux qui maniaient le mieux la manipulation, la désinformation, l’espionnage, les fausses déclarations d’amitié et parfois même se commettaient en faux.
Petite Cassandra, petite Sandra tout ceci vous fait rire, jeunesse ignorante et enviée mais les âmes battues de trop de défaites, de trop de combats d’avance joués blêmissent sous ces outrages répétés.
Pour en revenir à Anubis, mes belles, pour occuper la place qui lui revient aujourd’hui, Il a du manier les mêmes armes que ses ennemis... Effectivement il s’en amuse énormément, mais je vous confie un secret il y excelle beaucoup moins que dans cette prose qu'il renie tant il a peur de s'y livrer...
Alors tu crois que pour devenir puissant pour survivre, la haine est la meilleure conseillère?
NON ! Quand je serais la dernière et l’ultime à ce combat livrée je persisterai signerai et gagnerai.
Passent le temps, les haines et les rancoeurs et l’ultime vérité se révèle irréelle chancelante et pourtant lumineuse.
Et , maintenant, je sais.
Oui, je sais et J'aime.
Et pour toujours, mélodie gravée dans ma tête, mon corps et mon cœur tenu à bout de bras, j'atteins enfin le coeur de mon être, mon voyage peut enfin commencer avec pour me guider et éclairer mon chemin ma vérité enfin affranchie de toute paréidolie, de tous les faux semblants, semés ici ou là pour mystifier nos âmes endolories.
Car c'est ainsi que cela sera.
C’est l’amour et non la haine qui sera à la fin ;
Il vaincra les démons, aura raison des sordides abjections.
Et nous serons sauvés à jamais.
Que cette mélodie d’amour aux notes fragiles et persistantes touche le cœur de l’homme au lieu de son cerveau.
Boostée par Dark-Angel et Spatouille. Comme promis ma flotte arbore leurs drapeaux.
Re: La jeunesse
Le duc Elegido suivi de son bouffon s’arrêta devant l’arche d’entrée du palais de jade. Son regard fut attiré par deux paumées mystiques qui déclamaient á qui mieux mieux dans cette immense salle voûtée oú les échos de leurs voix résonnaient comme autant de réponses perdues.
Les deux collégiennes le regardèrent entrer avec leur regard vicieux tout en asticotant leurs glaces á grands coups de langue.
Duc: <<Bouffon, arrêtons nous cinq minutes, le spectacle en vaut peut être la peine.>>
Le bouffon qui suivait, recroquevillé sur lui même et la langue pendante á la vue des collégiennes, n’émit pour toute réponse que de petits bonds entrecoupés de jappements de joie. Il en profita d’ailleurs pour uriner sur une des colones d’entrée.
Le duc s’avanca prestement pour mieux discerner les traits de ces deux femmes, toujours suivi de son bouffon qui n’en avait pas fini, tout en continuant á se tordre le cou pour pouvoir mieux reluquer ces deux pucelles en jupette.
Sans entrée en matière aucune, vu la situation, il commenca á déclamer á la suite de ces deux femmes.
D: <<L’amour, hum, mais c’est justement par lá que nous pouvons mieux vous manipuler. Qu’est ce donc sinon une chimère, un doux rêve de ménagère á l’enfance peuplée de princes charmants. Est-ce autre chose que l’espoir auquel on s’accroche désespérement après avoir traversé le néant de si longues vies déjà.>>
Et le bouffon se mit á geindre en plantant son regard successivement dans celui des deux femmes:
Bouffon: <<MEnagères. Hin Hin Hin. MénaGERES, avez vous oublié votre CABAS ? >>
D: <<Oui, la galaxie est un plateau de jeu mais la vie est-elle autre chose. Que nous proposez vous en dehors de vos sentiments fleuris. L’amour et la haine ne sont que les ficelles de votre dépendance que l’ont agitent de temps en temps pour vous faire remuer.
Ne voyez vous pas que tout cet acharnement á frapper, á piller, cracher, suer ne sont lá que pour nous rappeler á nos existences.>>
B: <<CraCHER Hé Hé Hé, CRAchez, CRAchons, CRAchez.>>
Et le bouffon, sans aucun humour, se mit á cracher en tout sens, expulsant toute la bave et la glaire que pouvait contenir son corps malingre.
D: <<Vous nous proposez le néant alors que nous sommes déjà des artefacts évoluant sur des courbes depuis bien longtemps oubliées. La victoire et la défaite ne sont pas plus illusoires que votre amour et votre haine.>>
B: <<Vous ETES des illusiooonns. Ceci est un bruuuiiit sourd et muet.>>
Il en profita, toujours avec aussi peu d’humour, pour lâcher ses intestins par en bas.
D: <<Et pourtant vous entendez raisonner la voix de mon bouffon. Oui, bouffon, ceci est une musique sans orchestre et la diva a manqué son rendez-vous.>>
B: <<Elle est seeeuuule...comme TOUJOURS la diva. Hin Hin Hin, peut être qu’elle n’a JAMAIS eu de rendez-vous.>>
D: <<Votre paréidolie est intérieure et l’éternité illusoire de votre chimère s’évapore avec l’usure quotidienne de votre chair. Fatiguée de combattre, votre paréidolie devient un refuge. Pourtant il n’en existe point, le temps vous traverse et vous assèche quelque soit le refuge imaginaire que vous pourrez vous construire.>>
B: <<PAREidolie jolie mes jolies.>>
D: <<La notre, celle que nous imposons et qui s’impose á nous, qui est faite de sang, de sueurs et de cris, savons que c’est la seule qui puisse revêtir une consistance á l’histoire. Oui ce temps qui nous échappe nous lui donnons une forme. Mais croyez vous que l’histoire s’en laisserait parer d’une autre.>>
B: <<A POOOOIIIILLLL, tout le monde á POOUUUAAAL, nous sommes tous des BEEETES.>>
Il s’échina, sans humour aucun, á exhiber son sexe, s’en servant comme d’un moulinet.
D: <<Il suffit bouffon, tu es aussi drôle qu’un clown.>>
Le bouffon, sans vergogne, se mit á quatre pattes et commenca á renifler comme un porc cherchant des glands sous une chênaie.
D: <<Voyez vous mes chères, cet Anubis, a gôuté au fruit défendu...>>
B: <<OH NOOON mes joliiiies paréidolies NOOONNN ... maaaaîîîîître...>>
D: <<... le pouvoir. Oui, celá doit vous paraître bien vil, mais le Leviathan commande ses gestes, ses actes et ses pensées, il n’est plus qu’une peau désincarnée. Mais a t’il été autre chose.
Au moins a t’il perdu vos illusions.
Loi du plus puissant dîtes vous, croyez vous qu’il existe autre chose. La loi et la justice ne sont que des songes pour niais, comme on enrobe une amande amère de sucre pour faire croire aux enfants qu’elle pourraît avoir un autre gôut.>>
B: <<Un sussucre pour mes JOlies ?>>
D: <<Et savez vous pourquoi l’homme est un animal domesticable ?
Je vais vous le dire.>>
B: <<Oh non MAAAIIIItre, c’est noootre secret...>>
D: <<Parce que les hommes ont peur.>>
B: <<AAAAAHHHHH LA PEUR.>>
A ce mot le bouffon se redressa sur ses ergots, se prit la tête á deux mains et commenca á courir en tout sens sans même regarder oú il allait.
D: <<Regardez-le, la peur, cet animal sauvage qui vous possède.
Croyez vous que beaucoup soient capables de maîtriser et de domestiquer leur terreur.
Tiens celá me fait penser á un poème.>>
Le bouffon arrétant sa course s’exclama
B: <<OOOHH MAItre grand POEte.>>
Le duc lanca un regard assassin au bouffon, celui-ci couru se réfugier á toute volée dans les jambes de Flamme et de Stanford.
D’un air hautain et orgueilleux, la main sur sa poitrine le duc déclama:
D: <<Nous sommes les hommes creux.
Nous sommes les hommes empaillés
Penchés les uns vers les autres.
La tête pleine de paille hélas.
Nos voix sèchent chuchotent insignifiantes
Comme le vent dans l’herbe sèche.
Ou des pattes de râts sur le verre cassé dans notre cave.
Forme sans forme
Nuance sans couleur
Force paralysée
Geste sans mouvement>>
Silence
B: <<OOOHHH Brraaavvoooo MAItre, c’est booooô.>>
Et le bouffon se mit á applaudir á tout rompre comme un bouffon qu’il était.
D: <<Voyez cet arrivage régulier de bétail, la plupart trembleront vite sous les menaces assénées par les Anubis et consorts. Ils feront d’eux de vastes champs de blé oú ils iront se goinfrer á intervale régulier. Faites leurs peur et ils vous apporteront eux-même leurs récoltes. C’est ainsi, la peur est un instinct animal que bien peu dominent. Et avec celá vous pourrez leur ouvrir le cerveau et le leur manger.>>
B: <<VoyEZ regardez moa. Je mange le mien propre puisque mon MAAIIItre m’interdit de manger celui des AUtres.>>
Le bouffon inclina sa tête et montra une large cicatrice qu’il avait á la base du crâne.
D: <<Suffit bouffon, n’essaies pas d’effrayer ces dames, tu fais aussi peur qu’un épouvantail dégarni.>>
Le duc attrapa le bouffon par le col et le roua de coups jusqu’au sang. Les badauds qui avaient été attirés par les cris du bouffon étaient totalement surpris de la scène qui se jouait devant eux.
Le duc, avec cette intense activité physique, commencait á prendre des couleurs et l’excitation commencait á se lire dans ses yeux. Il semblait qu’il ne s’arrêterait plus.
D: <<Ah! Misérable chien puant, tu n’es qu’un esclave putride. Une bête en décomposition qui jouit de mes coups.>>
Et le bouffon glapissait de douleur ou de plaisir, on ne savait plus trop, sous les coups répétés du duc.
D: <<Ah bonté divine, voyez comme il est facile de choir.>>
Maintenant le duc criait
D: <<Vous tous qui me regardez avec vos airs ahuris, ne voyez vous pas que vos maîtres vous battent comme des chiens.>>
Le duc lâcha le bouffon qui s’écroula, gisant comme un gros tas de fumier et ralânt de douleur á en perdre les poumons.
D: <<Et vous croyez que vous valez mieux que mon bouffon. ESCLAVES.
Oui flamme vous voyez juste. Vous tous, demandez vous á quoi vous sert votre maître. Ne comprennez vous pas que celui-ci est juste lá pour vous faire croire á son savoir et á sa force.
Mais sans vous il n’est rien. Il n’est plus que le maître de son insondable solitude.>>
Le bouffon essayait de se ramasser sur ses quatre pattes tremblotantes, et dans un rejet de glaviot tout ensenglanté susurra:
B: <<Hin Hin Hin, Flamme la slameuse du dimanche...>>
Une chicot chut de sa bouche tuméfiée.
B: <<... et des jours de fêtes.>>
Sur ces paroles le duc envoya un grand coup de pied dans les côtes du bouffon, un bruit sourd se fit entendre de ses entrailles, il devait en avoir une de cassée maintenant.
D: <<RAAAAH Je suis l’élu, le redempteur celui par lequel la délivrance arrive. Montrez moi vos triiiipes.>>
Voilá que le duc commencait á parler comme le bouffon maintenant.
D: <<JE suis la sainte trinité ,
JE suis votre assassin,
JE suis votre prophète,
JE suis votre poète.
Et vous Anubissss, qui vous ECHInez á vous DEbattre, vous n’êtes qu’une virGULE déposée par une moooouuuuuche dans cette longue histOIre de l’univers. Vous n’êtes maître que d’uuunnnn TAS de FANTOMES.
Croyez vous que la POésie s’occupe de morale, mais elle la CONchie sombre aveugle.
Je suis le messager et je vous le dis,
il y aura toujours des taureaux de combat
Pour ravager votre bel ouvrage.
Douce utopie de jardinier.
DES AAAARMES, oui les mots sont des armes aussi glaciales qu’un pic gelé fiché dans votre oeil.
A côté de celá, les atomiques vous sembleront comme un doux suppositoire qu’on enfile un jour de fièvre.>>
Le bouffon se relevait en se tenant les côtes.
B: <<Hin, Hin, Hin un pic GLAcial dans votre oeIL que nous TOUillerons comme on REmue une vieiiiillllle casserole pleine de SOUpe.>>
D: <<Allez viens Hai’dhee, remets tes lunettes. Partons.>>
Sur ce le duc lui tendit une vieille paire de binocles que le bouffon s’enfonca jusqu’au fin fond de ses orbites caverneuses oú se cachaient ses petits yeux de belette.
En voyant le duc fendre la foule d’un pas décidé, tenant par la main son bouffon clodiquant, qui lui, se tennait les côtes, la foule pouvait se demander lequel des deux était le plus fou.
Les deux collégiennes le regardèrent entrer avec leur regard vicieux tout en asticotant leurs glaces á grands coups de langue.
Duc: <<Bouffon, arrêtons nous cinq minutes, le spectacle en vaut peut être la peine.>>
Le bouffon qui suivait, recroquevillé sur lui même et la langue pendante á la vue des collégiennes, n’émit pour toute réponse que de petits bonds entrecoupés de jappements de joie. Il en profita d’ailleurs pour uriner sur une des colones d’entrée.
Le duc s’avanca prestement pour mieux discerner les traits de ces deux femmes, toujours suivi de son bouffon qui n’en avait pas fini, tout en continuant á se tordre le cou pour pouvoir mieux reluquer ces deux pucelles en jupette.
Sans entrée en matière aucune, vu la situation, il commenca á déclamer á la suite de ces deux femmes.
D: <<L’amour, hum, mais c’est justement par lá que nous pouvons mieux vous manipuler. Qu’est ce donc sinon une chimère, un doux rêve de ménagère á l’enfance peuplée de princes charmants. Est-ce autre chose que l’espoir auquel on s’accroche désespérement après avoir traversé le néant de si longues vies déjà.>>
Et le bouffon se mit á geindre en plantant son regard successivement dans celui des deux femmes:
Bouffon: <<MEnagères. Hin Hin Hin. MénaGERES, avez vous oublié votre CABAS ? >>
D: <<Oui, la galaxie est un plateau de jeu mais la vie est-elle autre chose. Que nous proposez vous en dehors de vos sentiments fleuris. L’amour et la haine ne sont que les ficelles de votre dépendance que l’ont agitent de temps en temps pour vous faire remuer.
Ne voyez vous pas que tout cet acharnement á frapper, á piller, cracher, suer ne sont lá que pour nous rappeler á nos existences.>>
B: <<CraCHER Hé Hé Hé, CRAchez, CRAchons, CRAchez.>>
Et le bouffon, sans aucun humour, se mit á cracher en tout sens, expulsant toute la bave et la glaire que pouvait contenir son corps malingre.
D: <<Vous nous proposez le néant alors que nous sommes déjà des artefacts évoluant sur des courbes depuis bien longtemps oubliées. La victoire et la défaite ne sont pas plus illusoires que votre amour et votre haine.>>
B: <<Vous ETES des illusiooonns. Ceci est un bruuuiiit sourd et muet.>>
Il en profita, toujours avec aussi peu d’humour, pour lâcher ses intestins par en bas.
D: <<Et pourtant vous entendez raisonner la voix de mon bouffon. Oui, bouffon, ceci est une musique sans orchestre et la diva a manqué son rendez-vous.>>
B: <<Elle est seeeuuule...comme TOUJOURS la diva. Hin Hin Hin, peut être qu’elle n’a JAMAIS eu de rendez-vous.>>
D: <<Votre paréidolie est intérieure et l’éternité illusoire de votre chimère s’évapore avec l’usure quotidienne de votre chair. Fatiguée de combattre, votre paréidolie devient un refuge. Pourtant il n’en existe point, le temps vous traverse et vous assèche quelque soit le refuge imaginaire que vous pourrez vous construire.>>
B: <<PAREidolie jolie mes jolies.>>
D: <<La notre, celle que nous imposons et qui s’impose á nous, qui est faite de sang, de sueurs et de cris, savons que c’est la seule qui puisse revêtir une consistance á l’histoire. Oui ce temps qui nous échappe nous lui donnons une forme. Mais croyez vous que l’histoire s’en laisserait parer d’une autre.>>
B: <<A POOOOIIIILLLL, tout le monde á POOUUUAAAL, nous sommes tous des BEEETES.>>
Il s’échina, sans humour aucun, á exhiber son sexe, s’en servant comme d’un moulinet.
D: <<Il suffit bouffon, tu es aussi drôle qu’un clown.>>
Le bouffon, sans vergogne, se mit á quatre pattes et commenca á renifler comme un porc cherchant des glands sous une chênaie.
D: <<Voyez vous mes chères, cet Anubis, a gôuté au fruit défendu...>>
B: <<OH NOOON mes joliiiies paréidolies NOOONNN ... maaaaîîîîître...>>
D: <<... le pouvoir. Oui, celá doit vous paraître bien vil, mais le Leviathan commande ses gestes, ses actes et ses pensées, il n’est plus qu’une peau désincarnée. Mais a t’il été autre chose.
Au moins a t’il perdu vos illusions.
Loi du plus puissant dîtes vous, croyez vous qu’il existe autre chose. La loi et la justice ne sont que des songes pour niais, comme on enrobe une amande amère de sucre pour faire croire aux enfants qu’elle pourraît avoir un autre gôut.>>
B: <<Un sussucre pour mes JOlies ?>>
D: <<Et savez vous pourquoi l’homme est un animal domesticable ?
Je vais vous le dire.>>
B: <<Oh non MAAAIIIItre, c’est noootre secret...>>
D: <<Parce que les hommes ont peur.>>
B: <<AAAAAHHHHH LA PEUR.>>
A ce mot le bouffon se redressa sur ses ergots, se prit la tête á deux mains et commenca á courir en tout sens sans même regarder oú il allait.
D: <<Regardez-le, la peur, cet animal sauvage qui vous possède.
Croyez vous que beaucoup soient capables de maîtriser et de domestiquer leur terreur.
Tiens celá me fait penser á un poème.>>
Le bouffon arrétant sa course s’exclama
B: <<OOOHH MAItre grand POEte.>>
Le duc lanca un regard assassin au bouffon, celui-ci couru se réfugier á toute volée dans les jambes de Flamme et de Stanford.
D’un air hautain et orgueilleux, la main sur sa poitrine le duc déclama:
D: <<Nous sommes les hommes creux.
Nous sommes les hommes empaillés
Penchés les uns vers les autres.
La tête pleine de paille hélas.
Nos voix sèchent chuchotent insignifiantes
Comme le vent dans l’herbe sèche.
Ou des pattes de râts sur le verre cassé dans notre cave.
Forme sans forme
Nuance sans couleur
Force paralysée
Geste sans mouvement>>
Silence
B: <<OOOHHH Brraaavvoooo MAItre, c’est booooô.>>
Et le bouffon se mit á applaudir á tout rompre comme un bouffon qu’il était.
D: <<Voyez cet arrivage régulier de bétail, la plupart trembleront vite sous les menaces assénées par les Anubis et consorts. Ils feront d’eux de vastes champs de blé oú ils iront se goinfrer á intervale régulier. Faites leurs peur et ils vous apporteront eux-même leurs récoltes. C’est ainsi, la peur est un instinct animal que bien peu dominent. Et avec celá vous pourrez leur ouvrir le cerveau et le leur manger.>>
B: <<VoyEZ regardez moa. Je mange le mien propre puisque mon MAAIIItre m’interdit de manger celui des AUtres.>>
Le bouffon inclina sa tête et montra une large cicatrice qu’il avait á la base du crâne.
D: <<Suffit bouffon, n’essaies pas d’effrayer ces dames, tu fais aussi peur qu’un épouvantail dégarni.>>
Le duc attrapa le bouffon par le col et le roua de coups jusqu’au sang. Les badauds qui avaient été attirés par les cris du bouffon étaient totalement surpris de la scène qui se jouait devant eux.
Le duc, avec cette intense activité physique, commencait á prendre des couleurs et l’excitation commencait á se lire dans ses yeux. Il semblait qu’il ne s’arrêterait plus.
D: <<Ah! Misérable chien puant, tu n’es qu’un esclave putride. Une bête en décomposition qui jouit de mes coups.>>
Et le bouffon glapissait de douleur ou de plaisir, on ne savait plus trop, sous les coups répétés du duc.
D: <<Ah bonté divine, voyez comme il est facile de choir.>>
Maintenant le duc criait
D: <<Vous tous qui me regardez avec vos airs ahuris, ne voyez vous pas que vos maîtres vous battent comme des chiens.>>
Le duc lâcha le bouffon qui s’écroula, gisant comme un gros tas de fumier et ralânt de douleur á en perdre les poumons.
D: <<Et vous croyez que vous valez mieux que mon bouffon. ESCLAVES.
Oui flamme vous voyez juste. Vous tous, demandez vous á quoi vous sert votre maître. Ne comprennez vous pas que celui-ci est juste lá pour vous faire croire á son savoir et á sa force.
Mais sans vous il n’est rien. Il n’est plus que le maître de son insondable solitude.>>
Le bouffon essayait de se ramasser sur ses quatre pattes tremblotantes, et dans un rejet de glaviot tout ensenglanté susurra:
B: <<Hin Hin Hin, Flamme la slameuse du dimanche...>>
Une chicot chut de sa bouche tuméfiée.
B: <<... et des jours de fêtes.>>
Sur ces paroles le duc envoya un grand coup de pied dans les côtes du bouffon, un bruit sourd se fit entendre de ses entrailles, il devait en avoir une de cassée maintenant.
D: <<RAAAAH Je suis l’élu, le redempteur celui par lequel la délivrance arrive. Montrez moi vos triiiipes.>>
Voilá que le duc commencait á parler comme le bouffon maintenant.
D: <<JE suis la sainte trinité ,
JE suis votre assassin,
JE suis votre prophète,
JE suis votre poète.
Et vous Anubissss, qui vous ECHInez á vous DEbattre, vous n’êtes qu’une virGULE déposée par une moooouuuuuche dans cette longue histOIre de l’univers. Vous n’êtes maître que d’uuunnnn TAS de FANTOMES.
Croyez vous que la POésie s’occupe de morale, mais elle la CONchie sombre aveugle.
Je suis le messager et je vous le dis,
il y aura toujours des taureaux de combat
Pour ravager votre bel ouvrage.
Douce utopie de jardinier.
DES AAAARMES, oui les mots sont des armes aussi glaciales qu’un pic gelé fiché dans votre oeil.
A côté de celá, les atomiques vous sembleront comme un doux suppositoire qu’on enfile un jour de fièvre.>>
Le bouffon se relevait en se tenant les côtes.
B: <<Hin, Hin, Hin un pic GLAcial dans votre oeIL que nous TOUillerons comme on REmue une vieiiiillllle casserole pleine de SOUpe.>>
D: <<Allez viens Hai’dhee, remets tes lunettes. Partons.>>
Sur ce le duc lui tendit une vieille paire de binocles que le bouffon s’enfonca jusqu’au fin fond de ses orbites caverneuses oú se cachaient ses petits yeux de belette.
En voyant le duc fendre la foule d’un pas décidé, tenant par la main son bouffon clodiquant, qui lui, se tennait les côtes, la foule pouvait se demander lequel des deux était le plus fou.
Dernière modification par Elegido le 19 mai 2008, 22:59, modifié 1 fois.
Re: La jeunesse
...
Dernière modification par flamme le 08 févr. 2009, 11:13, modifié 1 fois.
Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son
J'ai un autocollant "Soulis 4ever" sur ma voiture depuis 1897 !
J'ai un autocollant "Soulis 4ever" sur ma voiture depuis 1897 !
Re: La jeunesse
Gotama avait été rejoint de toute urgence sur son lieu d’ascèse, plusieurs jours avaient été nécessaire pour le trouver.
Une escouade entière avait été dépêchée pour le localiser. Il ne portait rien sur lui, si ce n’est un pagne, des sandales et quelques armes rudimentaires qu’il avait pu se confectionner durant son long exil de trois années passé loin de sa famille et de ses amis.
Il avait été apercu méditant dans une anfractuosité d’une paroi verticale d’un des plus hauts sommets du désert de Bodgaya, le plus aride et étendu de Désertica.
Une épaisse barbe recouvrait déjà son jeune visage et l’extrème dureté des éléments avait creusé deux petits sillons á chacune des extrémités extérieures de ses yeux.
Son temps n’était pas fini, il savait qu’il n’était pas allé au bout. Mais si il avait été décidé d’interrompre sa formation, c’est qu’un évènement de première importance avait dû se produire.
Il pensait de suite á une vacance du pouvoir, pourtant il sentait son père toujours vivant.
Dans le transport qui le ramenait de toute urgence vers Sidarta, il essayait de se préparer mentalement au retour á la civilisation, aux regards des autres, á leurs jugements et á leurs attentes.
En face de lui un soldat oscillait au grès des turbulences aériennes, son regard imperturbable fixant la paroi de la carlingue á laquelle Gotama faisait dos.
Les hommes de rang ne connaissaient pas en général les buts et fondements de leur mission, celá était bien trop risqué en cas de capture. Bien souvent on leur inculquait de fausses données justement pour dérouter l’ennemi sur les informations qu’il pourrait soustirer par la menace et la torture.
Pour ces soldats, il n’était peut être qu’un mendiant ou un de ces devins qui parcourent parfois les vastes étendues solitaires de Désertica.
Ils n’étaient que de petits rouages interchangeables d’une vaste machinerie toute entière élaborée en vu de la survie d’un état et de son peuple. Pourtant cet homme devait peut être avoir une vie heureuse, une famille, une femme qui l’accueillerait avec un sourire quand il rentrerait de mission ce soir. Il devait peut être même retirer une certaine fierté auprés de ses amis et d’un bon verre, de servir dans l’armée de Sidarta.
C’est cette simplicité qu’il avait touché du doigt durant son exil qu’il allait devoir conserver, comme un bien précieux, maintenant qu’il allait pénétrer les cercles du pouvoir.
Déjà les premières lueurs de Sidarta percaient á travers les incessantes tempêtes de sable qui balayaient la region et s’abattaient sur les murailles de la ville.
Gotama fut conduit auprès du Dr Jeh’Khil qui semblait pensif derrière l’imposant bureau en bois d’amarante du salon de commandement ducal. En voyant Jeh’Khil assit á la place de son père Gotama sut qu’il lui serait arrivé quelque chose. Jeh’Khil avait le regard masqué par une sombre paire de lunettes malgré les douces lumières tamisées qui éclairaient la pièce.
<<Gotama, tu as toujours ce même regard interrogateur que je te connaissais quand tu n'étais encore qu'un enfant. Je suis désolé de ne pas te montrer le mien, mais soit assuré de la loyauté de celui ci envers la famille Elegido.>>
<<Peu importe Jeh’Khil je n’ai pas besoin d’observer ton regard pour pouvoir m’en assurer. Mais tu dois m’expliquer sans délai, l’absence de mon père de la place que tu occupes.>>
Observant Gotama les mains jointes pendant quelques secondes, Jeh’Khil se leva et dit:
<< Bienvenu chez toi Gotama. Si j’ai interrompu ta méditation tu dois bien te douter que quelque chose de grave est arrivé.
Ton père a été rapatrié depuis l’hôpital de la Corporation il y a de ca quelques jours, il est actuellement sous traîtement psychiatrique. Autant dire qu’il ressemble maintenant á un légume.>>
<< Pourquoi ne l’a tu pas fait rapatrier sur Sidarta avant?>>
Avec ce que le petit venait d’encaisser, Jeh' Khil était sidéré de ne pouvoir lire aucune émotion sur le visage de Gotama. Ce long isolement devait l’avoir coupé de tout sentiment affectif, il serait donc devenu aussi froid que son père...
<< Gotama, j’étais moi même en déplacement et n’ai pu rentrer que trois jours aprés cet événement. C’est ce que j’ai fait dès que j’ai appris la nouvelle. Mais de toute facon il était trop tard.
Ton père a été arrêté alors qu’il venait de prendre á parti avec le bouffon, quelques chefs d’états. Il a été victime de représailles, c’est un coup monté, nous ne savons pas par qui mais ton père est désomais inapte au commandement et rien ne pourra y changer.>>
<< Je ne doute pas que tu aies fait au mieux pour le duché.>>
Gotama s’était déjà retourné et s’apprétait á sortir.
<<Gotama! Son bouffon a été retrouvé trois jours après dans un container á poubelles, non loin de l’hôpital. Il avait l’oeil gauche crevé, et de l’eau baignait son orbite. Par chance la partie du cerveau qui a été touché n’était pas vitale. Les médecins ont dit qu’il avait recu un pic de glace dans l’oeil.
Toute cette affaire est un attentat, avec pour objectif de déstabiliser le duché...>>
Gotama glissait maintenant dans l’hôpital endormi de Sidarta. Il savait ce qu’il avait á faire, ce n’était pas cela qui le troublait, c’était que cela soit arrivé si vite.
Il se demandait ce que son père avait bien pu dire, ou ce qu’il s’apprêtait á faire pour mériter un tel châtiment. En général quand il partait s’amuser avec son bouffon, c’était celui ci qui servait de fusible au cas ou.
Les couloirs déserts lui facilitaient la tâche, aucun garde ne surveillait la porte de son père. Jeh’Khil avait certainement laissé des instructions...
La pénombre de la chambre était entrecoupée des scintillements des divers appareillages qui maintenaient ses fonctions vitales.
Les traîts de son visage n’avaient pas encore été modifiées par son alitement. Ainsi s’achevait le règne et la vie de son père.
Un bouquet de fleurs séchées ornait la table de chevet.
Il l’observait maintenant depuis cinq bonnes minutes, il lui caressa la joue et lui prit la main.
L’homme qu’il aurait dû affronter en combat singulier quand il l’aurait eu jugé nécessaire n’avait pas trop changé au cours de ces années.
Ainsi était la loi des Elegido, un seul homme pour les diriger tous, le pouvoir ne pouvant être partagé en Sidarta. A chaque instant celui qui incarnait la fonction de duc devait être le plus apte et quand le successeur sentait le pouvoir friable, il se devait d’intervenir et de prendre la relève en prenant la vie de son géniteur en un combat parricide. Pourtant Gotama ne se sentait pas près et il n’avait pas imaginé son retour ainsi.
Il se mit á chuchoter.
<<Papa, si mère ne t’avais pas abandonné ainsi tu aurais cru en autre chose que l’unique et obsédante arridité de Sidarta. Avant que je partes tu n’étais déjà plus qu’un de ses fakirs imperméable á toute sensation. A chacune de tes phrases on avait l’impression que du sable brûlant emplissait ta gorge et que tu marchais continuellement sur des braises. Tu étais devenu étranger á tout sentiment, capable de momifier ton interlocuteur par la seule brûlure que pouvait infliger tes paroles.
Mon départ n’a pas dû t’arranger mais il devait en être ainsi et tu le savais.>>
Gotama s’étonna qu’une larme puisse couler le long de la joue de son père. Aucune étincelle de vie n’était pourtant venu éclairer son regard absent, ce devait être un reflexe.
Gotama approcha sa main libre des commutateurs magnétiques qui commandaient les divers appareillages.
Il les débrancha, aussiôt les lumières cessérent leur clignotement régulier, le léger bourdonnement électrique auquel on ne prêtait pas attention habituellement laissait place á un silence abyssal maintenant. Les courbes et chiffres qui tentaient de maintenir cet être en vie s’étaient effacés des écrans.
Une bourrasque de vent arride pénétra par la fenêtre ouverte, il semblait que quelques grains de sable avaient réussi a passer les formidables défenses de la ville pour venir se déposer sur son visage.
Une escouade entière avait été dépêchée pour le localiser. Il ne portait rien sur lui, si ce n’est un pagne, des sandales et quelques armes rudimentaires qu’il avait pu se confectionner durant son long exil de trois années passé loin de sa famille et de ses amis.
Il avait été apercu méditant dans une anfractuosité d’une paroi verticale d’un des plus hauts sommets du désert de Bodgaya, le plus aride et étendu de Désertica.
Une épaisse barbe recouvrait déjà son jeune visage et l’extrème dureté des éléments avait creusé deux petits sillons á chacune des extrémités extérieures de ses yeux.
Son temps n’était pas fini, il savait qu’il n’était pas allé au bout. Mais si il avait été décidé d’interrompre sa formation, c’est qu’un évènement de première importance avait dû se produire.
Il pensait de suite á une vacance du pouvoir, pourtant il sentait son père toujours vivant.
Dans le transport qui le ramenait de toute urgence vers Sidarta, il essayait de se préparer mentalement au retour á la civilisation, aux regards des autres, á leurs jugements et á leurs attentes.
En face de lui un soldat oscillait au grès des turbulences aériennes, son regard imperturbable fixant la paroi de la carlingue á laquelle Gotama faisait dos.
Les hommes de rang ne connaissaient pas en général les buts et fondements de leur mission, celá était bien trop risqué en cas de capture. Bien souvent on leur inculquait de fausses données justement pour dérouter l’ennemi sur les informations qu’il pourrait soustirer par la menace et la torture.
Pour ces soldats, il n’était peut être qu’un mendiant ou un de ces devins qui parcourent parfois les vastes étendues solitaires de Désertica.
Ils n’étaient que de petits rouages interchangeables d’une vaste machinerie toute entière élaborée en vu de la survie d’un état et de son peuple. Pourtant cet homme devait peut être avoir une vie heureuse, une famille, une femme qui l’accueillerait avec un sourire quand il rentrerait de mission ce soir. Il devait peut être même retirer une certaine fierté auprés de ses amis et d’un bon verre, de servir dans l’armée de Sidarta.
C’est cette simplicité qu’il avait touché du doigt durant son exil qu’il allait devoir conserver, comme un bien précieux, maintenant qu’il allait pénétrer les cercles du pouvoir.
Déjà les premières lueurs de Sidarta percaient á travers les incessantes tempêtes de sable qui balayaient la region et s’abattaient sur les murailles de la ville.
Gotama fut conduit auprès du Dr Jeh’Khil qui semblait pensif derrière l’imposant bureau en bois d’amarante du salon de commandement ducal. En voyant Jeh’Khil assit á la place de son père Gotama sut qu’il lui serait arrivé quelque chose. Jeh’Khil avait le regard masqué par une sombre paire de lunettes malgré les douces lumières tamisées qui éclairaient la pièce.
<<Gotama, tu as toujours ce même regard interrogateur que je te connaissais quand tu n'étais encore qu'un enfant. Je suis désolé de ne pas te montrer le mien, mais soit assuré de la loyauté de celui ci envers la famille Elegido.>>
<<Peu importe Jeh’Khil je n’ai pas besoin d’observer ton regard pour pouvoir m’en assurer. Mais tu dois m’expliquer sans délai, l’absence de mon père de la place que tu occupes.>>
Observant Gotama les mains jointes pendant quelques secondes, Jeh’Khil se leva et dit:
<< Bienvenu chez toi Gotama. Si j’ai interrompu ta méditation tu dois bien te douter que quelque chose de grave est arrivé.
Ton père a été rapatrié depuis l’hôpital de la Corporation il y a de ca quelques jours, il est actuellement sous traîtement psychiatrique. Autant dire qu’il ressemble maintenant á un légume.>>
<< Pourquoi ne l’a tu pas fait rapatrier sur Sidarta avant?>>
Avec ce que le petit venait d’encaisser, Jeh' Khil était sidéré de ne pouvoir lire aucune émotion sur le visage de Gotama. Ce long isolement devait l’avoir coupé de tout sentiment affectif, il serait donc devenu aussi froid que son père...
<< Gotama, j’étais moi même en déplacement et n’ai pu rentrer que trois jours aprés cet événement. C’est ce que j’ai fait dès que j’ai appris la nouvelle. Mais de toute facon il était trop tard.
Ton père a été arrêté alors qu’il venait de prendre á parti avec le bouffon, quelques chefs d’états. Il a été victime de représailles, c’est un coup monté, nous ne savons pas par qui mais ton père est désomais inapte au commandement et rien ne pourra y changer.>>
<< Je ne doute pas que tu aies fait au mieux pour le duché.>>
Gotama s’était déjà retourné et s’apprétait á sortir.
<<Gotama! Son bouffon a été retrouvé trois jours après dans un container á poubelles, non loin de l’hôpital. Il avait l’oeil gauche crevé, et de l’eau baignait son orbite. Par chance la partie du cerveau qui a été touché n’était pas vitale. Les médecins ont dit qu’il avait recu un pic de glace dans l’oeil.
Toute cette affaire est un attentat, avec pour objectif de déstabiliser le duché...>>
Gotama glissait maintenant dans l’hôpital endormi de Sidarta. Il savait ce qu’il avait á faire, ce n’était pas cela qui le troublait, c’était que cela soit arrivé si vite.
Il se demandait ce que son père avait bien pu dire, ou ce qu’il s’apprêtait á faire pour mériter un tel châtiment. En général quand il partait s’amuser avec son bouffon, c’était celui ci qui servait de fusible au cas ou.
Les couloirs déserts lui facilitaient la tâche, aucun garde ne surveillait la porte de son père. Jeh’Khil avait certainement laissé des instructions...
La pénombre de la chambre était entrecoupée des scintillements des divers appareillages qui maintenaient ses fonctions vitales.
Les traîts de son visage n’avaient pas encore été modifiées par son alitement. Ainsi s’achevait le règne et la vie de son père.
Un bouquet de fleurs séchées ornait la table de chevet.
Il l’observait maintenant depuis cinq bonnes minutes, il lui caressa la joue et lui prit la main.
L’homme qu’il aurait dû affronter en combat singulier quand il l’aurait eu jugé nécessaire n’avait pas trop changé au cours de ces années.
Ainsi était la loi des Elegido, un seul homme pour les diriger tous, le pouvoir ne pouvant être partagé en Sidarta. A chaque instant celui qui incarnait la fonction de duc devait être le plus apte et quand le successeur sentait le pouvoir friable, il se devait d’intervenir et de prendre la relève en prenant la vie de son géniteur en un combat parricide. Pourtant Gotama ne se sentait pas près et il n’avait pas imaginé son retour ainsi.
Il se mit á chuchoter.
<<Papa, si mère ne t’avais pas abandonné ainsi tu aurais cru en autre chose que l’unique et obsédante arridité de Sidarta. Avant que je partes tu n’étais déjà plus qu’un de ses fakirs imperméable á toute sensation. A chacune de tes phrases on avait l’impression que du sable brûlant emplissait ta gorge et que tu marchais continuellement sur des braises. Tu étais devenu étranger á tout sentiment, capable de momifier ton interlocuteur par la seule brûlure que pouvait infliger tes paroles.
Mon départ n’a pas dû t’arranger mais il devait en être ainsi et tu le savais.>>
Gotama s’étonna qu’une larme puisse couler le long de la joue de son père. Aucune étincelle de vie n’était pourtant venu éclairer son regard absent, ce devait être un reflexe.
Gotama approcha sa main libre des commutateurs magnétiques qui commandaient les divers appareillages.
Il les débrancha, aussiôt les lumières cessérent leur clignotement régulier, le léger bourdonnement électrique auquel on ne prêtait pas attention habituellement laissait place á un silence abyssal maintenant. Les courbes et chiffres qui tentaient de maintenir cet être en vie s’étaient effacés des écrans.
Une bourrasque de vent arride pénétra par la fenêtre ouverte, il semblait que quelques grains de sable avaient réussi a passer les formidables défenses de la ville pour venir se déposer sur son visage.
Re: La jeunesse
Les bruits sur la mort du duc couraient dans toutes les rues de Sidarta, les journaux supputaient á tout va sur les causes du décès.
Les forains délaissaient leurs boutiques pour pouvoir mieux s’entretenir avec leur collègues, tout en surveillant leur devanture d’un oeil toujours aux aguets.
Certains racontaient l’avoir vu en compagnie de son bouffon en train de déclamer sur les places publiques de la Corporation, d’autres prétendaient savoir que des gardes de la Corporation justement, l’avaient volontairement laissé se faire capturer par un groupe bien organisé aux visages mal définis.
On racontait qu’il avait été torturé par des sondes psychiques avant d’être chimiquement lobotomisé et envoyé á l’hôpital sous un pretexte quelconque. Quel terrible secret avait dû contenir le cerveau de leur duc pour que celui ci ait été ainsi traîté. Il avait dû déranger en plus haut lieu, c’était certain.
Des noms étaient même avancés, on parlait de la glorieuse alliance du Souffle des Abysse ou des Templiers qui travaillaient en sous main pour les Cendres et la Fédération. On parlait aussi du grain de sable céleste, dirigeante du Vadolandia qui n’aurait pas supporté les révélations faîtes par le duc. Les rumeurs les plus folles enflaient, entraînant tout sur leur passage comme des torrents impétueux laissant leur thuriféraire grisés par leurs propres trouvailles.
Pendant ce temps Gotama se préparait. D’autres urgences l’attendaient avant de devoir répondre aux interrogations des Sidartains.
Il se devait de respecter les vieilles coutumes du duché. Il déambulait ainsi, méditatif, devant chaque portrait de ses aieux qui tronaient dans le salon de réception du palais. Ils semblaient tous le regarder de toute leur hauteur et de leur prestigieux et écrasant passé, ils lui intimaient l’ordre de relever le blason á terre et de le porter aussi haut et fort que chacun des Elegido avait tenté de le faire au cours de sa vie.
La tête de Jeh’Khil fit abruptement apparition par l’entrebâillement de la porte qui donnait sur le salon de commandement.
<< Gotama, il est l’heure. Tout est près, les rédactions de TV sont prêtes, les hauts dignitaires de Sidarta sont déjà installés sur leurs plateformes de transport et ...ton peuple á déjà rejoint les vastes plaines ou paissent les aurochs laineux.>>
<< Merci Jeh’Khil. Tu sais que si j’échoue, le temps de trouver un nouvel héritier tu serais au pouvoir pour un certain temps, tu pourrais même essayer de devenir le despote de Sidarta. Mais vois tu malgré celá, j’ai confiance en toi.>>
<< Mon jeune duc, vous avez déjà compris que la confiance est un pilier de toute politique. Une fois que vous avez choisi en qui placer votre confiance, vous ne devez plus la lâcher et la préserver au péril de votre vie. Et si vous choisissez de trahir un jour, alors faîtes en sorte que celá soit fatal pour celui que vous aurez trahi.
Quant á moi, votre père savait que je n’aime pas m’exposer et que je préfère avancer sous couvert, dans l’ombre lumineuse de votre nom si vous me permettez. Mais ne doutez jamais de ma réelle influence auprès des ministres, de l’état major ainsi qu’en politique étrangère. Votre père ne s’y était jamais trompé. Jamais non plus une seule ombre n’est venu entâcher la confiance que nous nous portions mutuellement. Vous seriez même étonné des confidences qu’il ait pu me faire.>>
<< Je ne suis pas encore duc, Jeh’Khil.>>
<< Ayez confiance, faîtes du doute votre raison et de la peur votre allié.>>
Gotama avait revêtu une bure, ceint par une simple cordelette au niveau de la ceinture, qui cachait les lames qu’il transportait. Avant de sortir et de sauter dans son transport personnel qui devait le mener vers les plaines fertiles et sauvages d’Al Andalous, il s’arrêta dans les appartements de sa grand mère.
<< Et bien mémé tu as fini de manger ton mouchoir.>>
La grand mère avait les yeux gonflées des larmes répendues.
<< Tu es aussi insolent que ton père devant le danger. Et regarde le résultat maintenant.>>
<< Notre fonction, celle qu’occupe notre famille depuis des générations est supérieure á nos intérêts personnels. Tu sais que c’est toujours comme celá que nous avons gouverné et que c’est pour celá que le peuple de Sidarta accepte d’être gouverné par les Elegido.>>
<< Oui mais les Sidartains ne vous aiment pas comme une mére peut aimer ses enfants.
Est ce que tu sais ce que c’est que de survivre á un de ses enfants, la chair de sa chair!
Est ce que tu comprends la peine que je puisse ressentir ? Non, vous voulez régner, mais celá vous rend fou, ne le voyez vous pas.>>
<< Ecoute, nous sommes nés avec cette mission. Notre devoir est de servir Sidarta et son peuple. Tu comprends celá. Cette société est ainsi faite qu’elle a placé la famille en qui elle avait le plus confiance pour diriger la destinée de Sidarta. Tu préférerais une de ces bouffoneries démocratiques oú les dirigeants ne pensent qu’á voler et usurper le peuple le temps de leur mandat en mentant comme des psy utilisant des sondes psychiques.>>
<< Celá ne m’intéresse pas de savoir qui gouverne, qu’ils aillent se faire tous dévorer par Errecas. Je veux voir mes enfants et petits enfants grandir. Pourquoi ne voulez vous pas refuser cette tâche et la confier á d’autres, notre famille a tellement payée pour celá. Vous n’auriez pas pu devenir medecin ou avocat comme vos cousins, toi et ton pére. Regarde, eux, ils ne vivent peut être pas dans un palais mais ils sont heureux. >>
<< Mémé ne dit pas de sottises, tu radotes, tu dis toujours la même chose. Et puis d’abord qu’est ce que tu en sais si ils sont heureux, peut être qu’ils s’ennuient comme des ragodins des sables desséchés.
Mais ce n’est pas nous qui choisissons, ce sont les Sidartains qui nous ont confiés cette difficile mission. Et un Elegido n’a jamais reculé devant la difficulté et ne s’est jamais défaussé. Tant que la population n’en choisit pas un autre pour conduire sa destinée, nous assumerons cette tâche.
Et puis tu crois que j’aurais été heureux á soigner des bronchites et des grippes toute ma vie ou á défendre des femmes adultères ou de petits commercants truandeurs alors que tous mes ancêtres ont tenu les plus hautes fonctions de Sidarta pour le bien de cette cité.
Et puis je crois me souvenir que tu as joué un certain rôle quand grand pére était encore au pouvoir, et que tu n’étais jamais contre une petite mission de quelque influence, alors il est un peu malvenu de venir cracher dans la soupe maintenant>>
<< Oh tu fais comme ton pére, tu te caches derrière la soi disant volonté du peuple qui vous choisit vous les Elegido. Mais on choisit toujours, si tu partais, qu’est ce que tu crois que ce serait, la fin du monde? Non, ils en choisiraient un autre, et alors. Et puis si tu crois que c’est facile de voir son propre fils prendre la place de son mari, ou son petit fils prendre celle de son fils. Tu crois que je ne le sais pas , que je n’ai pas compris comment vous vous transmettez le pouvoir d’une génération á l’autre...
Tu es un mégalo en puissance qui joue aux petits soldats comme un gamin immature et comme tous les autres petits dirigeants d’états de pacotille qui peuplent cette galaxie.>>
<< Bon mémé la discussion s’arrête lá, tu me fatigues, reprend ton mouchoir et bon appétit!
Mais enfin tu ne vois pas que ces petites victoires et défaites exacerbent les passions, que la peur et l’agressivité trouvent ici leur terrain de jeu. Que nous pouvons voir les pensées en action, les caractères se livrer sans retenue. Les petites mesquineries et les grandes peurs éclater au grand jour. La générosité aussi, parfois, et les petits plans tordus pour les plus fourbes d’entre eux. Nous pouvons être comme ces médecins légistes qui dissèquent les cerveaux, mais bien mieux puisque nous le faisons de leur vivant.>>
<< Ah tais toi tu me fais penser á cet horrible Dr Jeh’Khil qui nous observe tout le temps comme si nous étions des insectes. Fais attention Gotama tu risques de devenir aussi imprévisible et orgueilleux que l’était devenu ton père.>>
<< Si tu persistes á nier la destinée qui est la mienne et celle que Sidarta m’assigne alors tant pis pour toi, mais saches que je ne tarderais pas á t’envoyer en exil dans un hospice de la Confédération et ils te lobotomiseront comme ils ont fait á père.>>
Et il rajouta en chuchotant
<< Enfin du moins ce qu’il reste á lobotomiser te concernant.>>
La mémé se jetta au cou de son petit fils en larmoyant et lui murmura:
<< Bonne chance et bon courage mon petit et n’oublie jamais que je t’aime et je prierai pour que les anges t’accompagnent toujours.>>
<< Arrête de délirer mémé, tu sais bien que toutes ces histoires de dieux et de démons n’ont été inventés que pour mieux abuser les hommes.
Et ne va rien raconter aux Bénichou, ils en savent déjà bien assez.>>
Gotama marchait maintenant depuis quelques heures dans le matorral herbeux des plaines d’Al Andalous qui s’étendaient á perte de vue. Il voyait au loin quelques tâches sombres qu’il devinait être des Aurochs laineux. Jusqu’á présent la foule qui le suivait au son des percussions, avait fait fuir les premiers qu’il avait apercu.
Mais cette fois il avait mis quelques distances entre lui et les spectateurs.
Le bruit sourd des percussions au loin scandait le rythme de sa foulée. Le soleil couchant faisait rougeoyer son visage. Le vent frappait son dos par á coup comme pour le pousser vers son destin.
Il était heureux de retrouver un semblant de solitude après la folie qui avait accueilli son retour. Si ce n’était ces plateformes oú les nobles du régime prennaient du bon temps et se rejouissaient du spectacle á venir, et ces transports des chaînes de rédaction qui bourdonnaient au loin, commentant ses faits et gestes pour ceux qui étaient restés en ville, il se serait cru un instant dans le désert de Bodgaya, avec pour seul compagnon d’infortune la nature qui l’accueillait en son sein.
Un des aurochs au loin releva la tête du tapis de graminés qu’il était en train de brouter. Son jeu de quatres cornes qui pointaient en avant lui permettait de retourner la terre á la recherche des bulbes et racines. C’était des armes aussi aiguisées que des lames de rasoirs et il les utilisait avec la précision d’un archer. Sa charge puissante et précise le rendait maître de la plaine. En celá aidé par un pied sûr, différent du sabot de l’aurochs commun, l’aurochs laineux avait un sabot divisé en deux parties qui lui permettait de courir avec autant d’aisance sur les dunes, qu’apportaitent ca et là les tempêtes de sable, que dans la vaste plaine.
Certains des Aurochs ne voyait nul homme durant des années et la crainte qu’il pouvait inspirer leur était inconnue.
Celui ci devait être le mâle dominant, il émit un beuglement sourd, aussitôt le reste du troupeau leva la tête de sa pitance quotidienne comme un seul homme. Le mâle dominant s’avanca, bien décidé á intimider l’intrus et á faire valoir la préeminence que ses congénères lui octroyaient.
Quel étrange tradition, une de plus se disait Gotama.
Comme dernière épreuve, aprés un exil méditatif de plusieurs années, le futur duc devait affronter l’animal le plus dangeureux de Desertica, l’Aurochs laineux.
Tout était fait pour que le futur dirigeant affronte les plus violentes réalités de ce monde. Aprés l’animal le plus dangereux, il devait affronter l’homme le plus dangereux de Sidarta, á savoir le duc, son propre père. Lui faisait les choses en sens inverse mais celá ne changeait rien á l’affaire et avait été aussi dur d’éliminer son père dans ces conditions.
Le flux de violence de ce monde devait être maîtrisé par le futur duc. Son état pouvait en être la victime mais lui aussi pouvait déclencher á tout momemt le bras vengeur de Sidarta et déchaîner une tempête de violence. Et seul les plus aguerris pouvaient éviter de se laisser emporter avec elle.
Il s’avancait maintenant de plus en plus près de l’aurochs qui lui, soufflait de plus en plus fort et commencait á racler le sol avec ses pieds.
Mais Gotama ne ressentait rien, il paraissait vide d’émotion, comme si la marche l’avait vidé ou peut être les événements des derniers jours. Il rejetta sa bure dont il se servirait pour attirer la bête et révéla ainsi les lames qu’il portait á la ceinture: deux épées et deux poignards. Il déposa la bure et les deux épées et soupesa les deux poignards. Ils étaient á double tranchant et leurs manches comportaient quatre petits anneaux qui permettaient d’y passer les doigts et ainsi de tenir la prise fermement. Il se mit torse nu et enfila les deux poignards la lame par en bas.
Il reprit sa marche en avant imperturbable. L’aurochs qui commencait á beugler comme un forcené croyant que la pause de Gotama avait été provoqué par son intimidation cessa soudain d’être menacant et de se pavaner comme une outre. Se doutant bien que maintenant il allait falloir passer aux choses sérieuses, il se mit á tournoyer sur lui même, lancant ses cornes éfilées en tout sens comme s’il voulait découper l’air ambiant. Il semblait dire:
<< Petit imprudent ne vois tu pas que je suis plus fort que toi et que je vais te raser avec mes cornes si tu continues á avancer.>>
Ou alors peut être n’était ce plus que la peur qui le faisait s’exprimer ainsi ou un sentiment de puissance qu’il ne pouvait réfréner. Oui, chaque mouvement de son corps revêtait une signification et exprimait quelque chose.
Entre deux tournoiements sur lui même, l’aurochs se cabra sur ses deux pieds arrières et laissa retomber lourdement sa bonne tonne de viande musclée. A ce signal ses congénères détalèrent comme des lapins, laissant leur chef régler le problème qui s’avancait vers eux.
L’aurochs continuait á tournoyer bêtement sur lui même, espérant peut être que celá puisse provoquer un ultime effet.
Arrivée á une centaine de mètres Gotama se mit brusquement á courir en direction de l’animal. Celui ci, qui tout en continuant á tournoyer, avait gardé un oeil sur l’intrus qui s’approchait, arrêta subitement son balet solitaire comme paralysé par la réaction de ce microbe. Mais il n’eut pas le temps de mettre sa grosse carcasse en branle que déjá Gotama s’élancait vers lui et d’un bond lui planta les deux poignards dans ses omoplates. L’aurochs beugla si fort qu’il en fit trembler l’air ambiant. Cette première passe l’avait tellement surprise qu’il sautillait sur lui même, semblant hésiter sur la direction á prendre. Gotama cria pour attirer de nouveau l’attention de la bête qui s’était égarée avec la douleur. Trouvant enfin une cible á son courroux, l’animal chargea, Gotama fit mine de passer par la droite de l’animal avant de se jetter sur la gauche et de planter ses deux poignards dans le flanc du ruminant.
Maintenant la bête apprenait la prudence et observait son adversaire á distance, et déjà des gouttes de sang commencaient á perler sur le sol. Cette fois la charge de l’aurochs se fit plus précise et Gotama dû s’employer pour éviter les lames qui venaient pour l’empaler.
Les deux adversaires tournoyaient maintenant l’un á la suite de l’autre, l’aurochs cherchant á transpercer l’humain de ses cornes. Gotama fit un bond en arrière et la bête s’arrêta, aussitôt celui ci bondit du côté du flanc encore intact et laboura de ses deux poignards la panse ventripotante du bestiau.
Deuxième beuglement aussi pathétique que le premier, cette fois l’animal recula et fixa son adversaire d’un oeil torve. De larges filets de sang inondaient le sol. Il fallait fatiguer la bête maintenant, le premier des deux qui perdrait son souffle aurait probablement perdu la partie et la vie.
La bête furieuse reprit sa charge beliqueuse, mais cette fois l’interompit á mi course avant que son adversaire n’ait pu se jetter d’un côté ou de l’autre, puis la reprit tout en battant l’air de ses cornes. Une des cornes attrapèrent le menton de Gotama. L’aurochs sentant la prise, projetta son adversaire en l’air d’un rapide mouvement du cou. Gotama roula au sol et s’immobilisa face contre terre á quelques mètres de lá. Il pouvait déjà entendre la charge de l’animal qui reprennait de plus belle.
Sentant son menton endolori, une vague de peur vint frapper sa conscience et il se répetta en lui même:
<< Contre la douleur physique on ne peut rien faire, seule la douleur morale est celle que l’on s’impose. La peur est la mort de l’esprit. Contre la douleur physique on ne peut rien faire, seule la douleur morale est celle que l’on s’impose. La peur est la mort de l’esprit.>>
Il se releva et s’élanca lui aussi vers la bête qui s’approchait á toute enjambée, il prit son élan et de toute son impulsion sauta par dessus cette masse de viande dont il laboura au passage l’arrière train. La bête voyant sa cible subitement disparaître s’arrêta en glissant sur ses quatres pattes, et ils reprirent tous les deux de plus belle leur balet, tantôt tournant d’un côté puis de l’autre.
Le sang qui s’échappait de l’aurochs commencait á lui faire défaut et son souffle devenait de plus en plus rauque. Gotama commencait lui aussi a être épuisé, son corps le faisait souffrir, il pouvait sentir le sang de ses propres poumons tant il était essouflé, mais il avait tenu bon et la bête rompit la première le cercle pour s’immobiliser á quelques lieux, ruisselante de sueur et de sang.
Gotama marcha lentement vers la bure et les épées qu’il avait laissé non loin, il en ramassa une, jetta la bure sur son épaule et s’en retourna vers l’Aurochs laineux, toujours immobile. Il posa la bure sur la lame de l’épée et commenca á l’agiter devant l’animal. Celui ci chargea le bout de tissu que l’on remuait devant ses yeux en de vaines tentatives pour l’attraper avec ses cornes.
Oui, il faisait la différence entre l’homme et l’animal, il imprimait sa volonté á la bête, celle ci chargeait maintenant quand il le décidait. Chacun des deux avait eu sa chance á part égale. Nulle aide pour venir le sortir d’une mauvaise passe, nul artifice pour terrasser la bête que celle ci n’aurait pu contrer. Deux lames contre quatre, le combat avait été équitable et maintenant l’heure de la mise á mort avait sonnée.
Il disposait de la bête parce qu’il était un homme, cela ne voulait pas dire qu’il lui manquait de respect ou ne chercherait pas á la préserver de toute souffrance mais il en disposait selon sa volonté.
La bête éreintée ne chargeait même plus le bout de chiffon souillé, ses yeux réclamaient une délivrance.
La foule de spectateurs s’était rapprochée, Gotama ne les avait pas vu ni entendu s’approcher tant il avait été absorbé par son combat. Ils formaient maintenant un cercle á bonne distance des deux combattants.
Les percussions raisonnaient comme un appel au sacrifice. Les derniers rayons du soleil couchant irisaient le contour des deux combattants. Les soubressauts de la poitrine de l’homme essouflé répondait aux mouvements du poitrail de la bête.
Gotama darda son épée en direction de l’aurochs et commenca á le charger, celui ci, en réponse, en fit de même. L’homme enfonca la lame dans la nuque de l’aurochs de toute sa longueur, jusqu’a sectionner le nerf principal et d’un dernier crochet évita les lames de l’animal qui tenta une derniére fois avec toute la bravoure dont il pouvait faire montre, d’embrocher le duc.
La bête s’écroula et l’homme resta seul debout. Il alla retirer la lame fichée dans la nuque de l’aurochs déjà immobile.
Les percussions se turent comme pour respecter la mort d’un digne combattant.
Les Sidartains commencaient á scander le nom de leur nouveau duc qui était prêt maintenant á donner sa vie pour chacun d’eux, ou á tuer l’un d’eux si le bien de leur communauté en dépendait. Un seul homme pour les diriger tous. Les Sidartains faisaient de ce nouvel homme leur duc et Gotama se sentait naître á sa fonction par la volonté des Sidartains. Le cercle se refermait maintenant de plus en plus, il pouvait sentir le souffle de ses sujets comme autant de désir de le porter aux nues. Ils l’empoignèrent et le soulevèrent du sol, et des milliers de bras touchaient le corps du duc. Il régnait désormais littéralement sur son peuple. Les percussions reprirent de plus belle leur rythme syncopée, une clameur immense s’éleva de miliers de poitrines. Le cortège se mit en route pour Sidarta oú des fêtes orgiaques les attendaient tous et toutes pour une semaine.
Les forains délaissaient leurs boutiques pour pouvoir mieux s’entretenir avec leur collègues, tout en surveillant leur devanture d’un oeil toujours aux aguets.
Certains racontaient l’avoir vu en compagnie de son bouffon en train de déclamer sur les places publiques de la Corporation, d’autres prétendaient savoir que des gardes de la Corporation justement, l’avaient volontairement laissé se faire capturer par un groupe bien organisé aux visages mal définis.
On racontait qu’il avait été torturé par des sondes psychiques avant d’être chimiquement lobotomisé et envoyé á l’hôpital sous un pretexte quelconque. Quel terrible secret avait dû contenir le cerveau de leur duc pour que celui ci ait été ainsi traîté. Il avait dû déranger en plus haut lieu, c’était certain.
Des noms étaient même avancés, on parlait de la glorieuse alliance du Souffle des Abysse ou des Templiers qui travaillaient en sous main pour les Cendres et la Fédération. On parlait aussi du grain de sable céleste, dirigeante du Vadolandia qui n’aurait pas supporté les révélations faîtes par le duc. Les rumeurs les plus folles enflaient, entraînant tout sur leur passage comme des torrents impétueux laissant leur thuriféraire grisés par leurs propres trouvailles.
Pendant ce temps Gotama se préparait. D’autres urgences l’attendaient avant de devoir répondre aux interrogations des Sidartains.
Il se devait de respecter les vieilles coutumes du duché. Il déambulait ainsi, méditatif, devant chaque portrait de ses aieux qui tronaient dans le salon de réception du palais. Ils semblaient tous le regarder de toute leur hauteur et de leur prestigieux et écrasant passé, ils lui intimaient l’ordre de relever le blason á terre et de le porter aussi haut et fort que chacun des Elegido avait tenté de le faire au cours de sa vie.
La tête de Jeh’Khil fit abruptement apparition par l’entrebâillement de la porte qui donnait sur le salon de commandement.
<< Gotama, il est l’heure. Tout est près, les rédactions de TV sont prêtes, les hauts dignitaires de Sidarta sont déjà installés sur leurs plateformes de transport et ...ton peuple á déjà rejoint les vastes plaines ou paissent les aurochs laineux.>>
<< Merci Jeh’Khil. Tu sais que si j’échoue, le temps de trouver un nouvel héritier tu serais au pouvoir pour un certain temps, tu pourrais même essayer de devenir le despote de Sidarta. Mais vois tu malgré celá, j’ai confiance en toi.>>
<< Mon jeune duc, vous avez déjà compris que la confiance est un pilier de toute politique. Une fois que vous avez choisi en qui placer votre confiance, vous ne devez plus la lâcher et la préserver au péril de votre vie. Et si vous choisissez de trahir un jour, alors faîtes en sorte que celá soit fatal pour celui que vous aurez trahi.
Quant á moi, votre père savait que je n’aime pas m’exposer et que je préfère avancer sous couvert, dans l’ombre lumineuse de votre nom si vous me permettez. Mais ne doutez jamais de ma réelle influence auprès des ministres, de l’état major ainsi qu’en politique étrangère. Votre père ne s’y était jamais trompé. Jamais non plus une seule ombre n’est venu entâcher la confiance que nous nous portions mutuellement. Vous seriez même étonné des confidences qu’il ait pu me faire.>>
<< Je ne suis pas encore duc, Jeh’Khil.>>
<< Ayez confiance, faîtes du doute votre raison et de la peur votre allié.>>
Gotama avait revêtu une bure, ceint par une simple cordelette au niveau de la ceinture, qui cachait les lames qu’il transportait. Avant de sortir et de sauter dans son transport personnel qui devait le mener vers les plaines fertiles et sauvages d’Al Andalous, il s’arrêta dans les appartements de sa grand mère.
<< Et bien mémé tu as fini de manger ton mouchoir.>>
La grand mère avait les yeux gonflées des larmes répendues.
<< Tu es aussi insolent que ton père devant le danger. Et regarde le résultat maintenant.>>
<< Notre fonction, celle qu’occupe notre famille depuis des générations est supérieure á nos intérêts personnels. Tu sais que c’est toujours comme celá que nous avons gouverné et que c’est pour celá que le peuple de Sidarta accepte d’être gouverné par les Elegido.>>
<< Oui mais les Sidartains ne vous aiment pas comme une mére peut aimer ses enfants.
Est ce que tu sais ce que c’est que de survivre á un de ses enfants, la chair de sa chair!
Est ce que tu comprends la peine que je puisse ressentir ? Non, vous voulez régner, mais celá vous rend fou, ne le voyez vous pas.>>
<< Ecoute, nous sommes nés avec cette mission. Notre devoir est de servir Sidarta et son peuple. Tu comprends celá. Cette société est ainsi faite qu’elle a placé la famille en qui elle avait le plus confiance pour diriger la destinée de Sidarta. Tu préférerais une de ces bouffoneries démocratiques oú les dirigeants ne pensent qu’á voler et usurper le peuple le temps de leur mandat en mentant comme des psy utilisant des sondes psychiques.>>
<< Celá ne m’intéresse pas de savoir qui gouverne, qu’ils aillent se faire tous dévorer par Errecas. Je veux voir mes enfants et petits enfants grandir. Pourquoi ne voulez vous pas refuser cette tâche et la confier á d’autres, notre famille a tellement payée pour celá. Vous n’auriez pas pu devenir medecin ou avocat comme vos cousins, toi et ton pére. Regarde, eux, ils ne vivent peut être pas dans un palais mais ils sont heureux. >>
<< Mémé ne dit pas de sottises, tu radotes, tu dis toujours la même chose. Et puis d’abord qu’est ce que tu en sais si ils sont heureux, peut être qu’ils s’ennuient comme des ragodins des sables desséchés.
Mais ce n’est pas nous qui choisissons, ce sont les Sidartains qui nous ont confiés cette difficile mission. Et un Elegido n’a jamais reculé devant la difficulté et ne s’est jamais défaussé. Tant que la population n’en choisit pas un autre pour conduire sa destinée, nous assumerons cette tâche.
Et puis tu crois que j’aurais été heureux á soigner des bronchites et des grippes toute ma vie ou á défendre des femmes adultères ou de petits commercants truandeurs alors que tous mes ancêtres ont tenu les plus hautes fonctions de Sidarta pour le bien de cette cité.
Et puis je crois me souvenir que tu as joué un certain rôle quand grand pére était encore au pouvoir, et que tu n’étais jamais contre une petite mission de quelque influence, alors il est un peu malvenu de venir cracher dans la soupe maintenant>>
<< Oh tu fais comme ton pére, tu te caches derrière la soi disant volonté du peuple qui vous choisit vous les Elegido. Mais on choisit toujours, si tu partais, qu’est ce que tu crois que ce serait, la fin du monde? Non, ils en choisiraient un autre, et alors. Et puis si tu crois que c’est facile de voir son propre fils prendre la place de son mari, ou son petit fils prendre celle de son fils. Tu crois que je ne le sais pas , que je n’ai pas compris comment vous vous transmettez le pouvoir d’une génération á l’autre...
Tu es un mégalo en puissance qui joue aux petits soldats comme un gamin immature et comme tous les autres petits dirigeants d’états de pacotille qui peuplent cette galaxie.>>
<< Bon mémé la discussion s’arrête lá, tu me fatigues, reprend ton mouchoir et bon appétit!
Mais enfin tu ne vois pas que ces petites victoires et défaites exacerbent les passions, que la peur et l’agressivité trouvent ici leur terrain de jeu. Que nous pouvons voir les pensées en action, les caractères se livrer sans retenue. Les petites mesquineries et les grandes peurs éclater au grand jour. La générosité aussi, parfois, et les petits plans tordus pour les plus fourbes d’entre eux. Nous pouvons être comme ces médecins légistes qui dissèquent les cerveaux, mais bien mieux puisque nous le faisons de leur vivant.>>
<< Ah tais toi tu me fais penser á cet horrible Dr Jeh’Khil qui nous observe tout le temps comme si nous étions des insectes. Fais attention Gotama tu risques de devenir aussi imprévisible et orgueilleux que l’était devenu ton père.>>
<< Si tu persistes á nier la destinée qui est la mienne et celle que Sidarta m’assigne alors tant pis pour toi, mais saches que je ne tarderais pas á t’envoyer en exil dans un hospice de la Confédération et ils te lobotomiseront comme ils ont fait á père.>>
Et il rajouta en chuchotant
<< Enfin du moins ce qu’il reste á lobotomiser te concernant.>>
La mémé se jetta au cou de son petit fils en larmoyant et lui murmura:
<< Bonne chance et bon courage mon petit et n’oublie jamais que je t’aime et je prierai pour que les anges t’accompagnent toujours.>>
<< Arrête de délirer mémé, tu sais bien que toutes ces histoires de dieux et de démons n’ont été inventés que pour mieux abuser les hommes.
Et ne va rien raconter aux Bénichou, ils en savent déjà bien assez.>>
Gotama marchait maintenant depuis quelques heures dans le matorral herbeux des plaines d’Al Andalous qui s’étendaient á perte de vue. Il voyait au loin quelques tâches sombres qu’il devinait être des Aurochs laineux. Jusqu’á présent la foule qui le suivait au son des percussions, avait fait fuir les premiers qu’il avait apercu.
Mais cette fois il avait mis quelques distances entre lui et les spectateurs.
Le bruit sourd des percussions au loin scandait le rythme de sa foulée. Le soleil couchant faisait rougeoyer son visage. Le vent frappait son dos par á coup comme pour le pousser vers son destin.
Il était heureux de retrouver un semblant de solitude après la folie qui avait accueilli son retour. Si ce n’était ces plateformes oú les nobles du régime prennaient du bon temps et se rejouissaient du spectacle á venir, et ces transports des chaînes de rédaction qui bourdonnaient au loin, commentant ses faits et gestes pour ceux qui étaient restés en ville, il se serait cru un instant dans le désert de Bodgaya, avec pour seul compagnon d’infortune la nature qui l’accueillait en son sein.
Un des aurochs au loin releva la tête du tapis de graminés qu’il était en train de brouter. Son jeu de quatres cornes qui pointaient en avant lui permettait de retourner la terre á la recherche des bulbes et racines. C’était des armes aussi aiguisées que des lames de rasoirs et il les utilisait avec la précision d’un archer. Sa charge puissante et précise le rendait maître de la plaine. En celá aidé par un pied sûr, différent du sabot de l’aurochs commun, l’aurochs laineux avait un sabot divisé en deux parties qui lui permettait de courir avec autant d’aisance sur les dunes, qu’apportaitent ca et là les tempêtes de sable, que dans la vaste plaine.
Certains des Aurochs ne voyait nul homme durant des années et la crainte qu’il pouvait inspirer leur était inconnue.
Celui ci devait être le mâle dominant, il émit un beuglement sourd, aussitôt le reste du troupeau leva la tête de sa pitance quotidienne comme un seul homme. Le mâle dominant s’avanca, bien décidé á intimider l’intrus et á faire valoir la préeminence que ses congénères lui octroyaient.
Quel étrange tradition, une de plus se disait Gotama.
Comme dernière épreuve, aprés un exil méditatif de plusieurs années, le futur duc devait affronter l’animal le plus dangeureux de Desertica, l’Aurochs laineux.
Tout était fait pour que le futur dirigeant affronte les plus violentes réalités de ce monde. Aprés l’animal le plus dangereux, il devait affronter l’homme le plus dangereux de Sidarta, á savoir le duc, son propre père. Lui faisait les choses en sens inverse mais celá ne changeait rien á l’affaire et avait été aussi dur d’éliminer son père dans ces conditions.
Le flux de violence de ce monde devait être maîtrisé par le futur duc. Son état pouvait en être la victime mais lui aussi pouvait déclencher á tout momemt le bras vengeur de Sidarta et déchaîner une tempête de violence. Et seul les plus aguerris pouvaient éviter de se laisser emporter avec elle.
Il s’avancait maintenant de plus en plus près de l’aurochs qui lui, soufflait de plus en plus fort et commencait á racler le sol avec ses pieds.
Mais Gotama ne ressentait rien, il paraissait vide d’émotion, comme si la marche l’avait vidé ou peut être les événements des derniers jours. Il rejetta sa bure dont il se servirait pour attirer la bête et révéla ainsi les lames qu’il portait á la ceinture: deux épées et deux poignards. Il déposa la bure et les deux épées et soupesa les deux poignards. Ils étaient á double tranchant et leurs manches comportaient quatre petits anneaux qui permettaient d’y passer les doigts et ainsi de tenir la prise fermement. Il se mit torse nu et enfila les deux poignards la lame par en bas.
Il reprit sa marche en avant imperturbable. L’aurochs qui commencait á beugler comme un forcené croyant que la pause de Gotama avait été provoqué par son intimidation cessa soudain d’être menacant et de se pavaner comme une outre. Se doutant bien que maintenant il allait falloir passer aux choses sérieuses, il se mit á tournoyer sur lui même, lancant ses cornes éfilées en tout sens comme s’il voulait découper l’air ambiant. Il semblait dire:
<< Petit imprudent ne vois tu pas que je suis plus fort que toi et que je vais te raser avec mes cornes si tu continues á avancer.>>
Ou alors peut être n’était ce plus que la peur qui le faisait s’exprimer ainsi ou un sentiment de puissance qu’il ne pouvait réfréner. Oui, chaque mouvement de son corps revêtait une signification et exprimait quelque chose.
Entre deux tournoiements sur lui même, l’aurochs se cabra sur ses deux pieds arrières et laissa retomber lourdement sa bonne tonne de viande musclée. A ce signal ses congénères détalèrent comme des lapins, laissant leur chef régler le problème qui s’avancait vers eux.
L’aurochs continuait á tournoyer bêtement sur lui même, espérant peut être que celá puisse provoquer un ultime effet.
Arrivée á une centaine de mètres Gotama se mit brusquement á courir en direction de l’animal. Celui ci, qui tout en continuant á tournoyer, avait gardé un oeil sur l’intrus qui s’approchait, arrêta subitement son balet solitaire comme paralysé par la réaction de ce microbe. Mais il n’eut pas le temps de mettre sa grosse carcasse en branle que déjá Gotama s’élancait vers lui et d’un bond lui planta les deux poignards dans ses omoplates. L’aurochs beugla si fort qu’il en fit trembler l’air ambiant. Cette première passe l’avait tellement surprise qu’il sautillait sur lui même, semblant hésiter sur la direction á prendre. Gotama cria pour attirer de nouveau l’attention de la bête qui s’était égarée avec la douleur. Trouvant enfin une cible á son courroux, l’animal chargea, Gotama fit mine de passer par la droite de l’animal avant de se jetter sur la gauche et de planter ses deux poignards dans le flanc du ruminant.
Maintenant la bête apprenait la prudence et observait son adversaire á distance, et déjà des gouttes de sang commencaient á perler sur le sol. Cette fois la charge de l’aurochs se fit plus précise et Gotama dû s’employer pour éviter les lames qui venaient pour l’empaler.
Les deux adversaires tournoyaient maintenant l’un á la suite de l’autre, l’aurochs cherchant á transpercer l’humain de ses cornes. Gotama fit un bond en arrière et la bête s’arrêta, aussitôt celui ci bondit du côté du flanc encore intact et laboura de ses deux poignards la panse ventripotante du bestiau.
Deuxième beuglement aussi pathétique que le premier, cette fois l’animal recula et fixa son adversaire d’un oeil torve. De larges filets de sang inondaient le sol. Il fallait fatiguer la bête maintenant, le premier des deux qui perdrait son souffle aurait probablement perdu la partie et la vie.
La bête furieuse reprit sa charge beliqueuse, mais cette fois l’interompit á mi course avant que son adversaire n’ait pu se jetter d’un côté ou de l’autre, puis la reprit tout en battant l’air de ses cornes. Une des cornes attrapèrent le menton de Gotama. L’aurochs sentant la prise, projetta son adversaire en l’air d’un rapide mouvement du cou. Gotama roula au sol et s’immobilisa face contre terre á quelques mètres de lá. Il pouvait déjà entendre la charge de l’animal qui reprennait de plus belle.
Sentant son menton endolori, une vague de peur vint frapper sa conscience et il se répetta en lui même:
<< Contre la douleur physique on ne peut rien faire, seule la douleur morale est celle que l’on s’impose. La peur est la mort de l’esprit. Contre la douleur physique on ne peut rien faire, seule la douleur morale est celle que l’on s’impose. La peur est la mort de l’esprit.>>
Il se releva et s’élanca lui aussi vers la bête qui s’approchait á toute enjambée, il prit son élan et de toute son impulsion sauta par dessus cette masse de viande dont il laboura au passage l’arrière train. La bête voyant sa cible subitement disparaître s’arrêta en glissant sur ses quatres pattes, et ils reprirent tous les deux de plus belle leur balet, tantôt tournant d’un côté puis de l’autre.
Le sang qui s’échappait de l’aurochs commencait á lui faire défaut et son souffle devenait de plus en plus rauque. Gotama commencait lui aussi a être épuisé, son corps le faisait souffrir, il pouvait sentir le sang de ses propres poumons tant il était essouflé, mais il avait tenu bon et la bête rompit la première le cercle pour s’immobiliser á quelques lieux, ruisselante de sueur et de sang.
Gotama marcha lentement vers la bure et les épées qu’il avait laissé non loin, il en ramassa une, jetta la bure sur son épaule et s’en retourna vers l’Aurochs laineux, toujours immobile. Il posa la bure sur la lame de l’épée et commenca á l’agiter devant l’animal. Celui ci chargea le bout de tissu que l’on remuait devant ses yeux en de vaines tentatives pour l’attraper avec ses cornes.
Oui, il faisait la différence entre l’homme et l’animal, il imprimait sa volonté á la bête, celle ci chargeait maintenant quand il le décidait. Chacun des deux avait eu sa chance á part égale. Nulle aide pour venir le sortir d’une mauvaise passe, nul artifice pour terrasser la bête que celle ci n’aurait pu contrer. Deux lames contre quatre, le combat avait été équitable et maintenant l’heure de la mise á mort avait sonnée.
Il disposait de la bête parce qu’il était un homme, cela ne voulait pas dire qu’il lui manquait de respect ou ne chercherait pas á la préserver de toute souffrance mais il en disposait selon sa volonté.
La bête éreintée ne chargeait même plus le bout de chiffon souillé, ses yeux réclamaient une délivrance.
La foule de spectateurs s’était rapprochée, Gotama ne les avait pas vu ni entendu s’approcher tant il avait été absorbé par son combat. Ils formaient maintenant un cercle á bonne distance des deux combattants.
Les percussions raisonnaient comme un appel au sacrifice. Les derniers rayons du soleil couchant irisaient le contour des deux combattants. Les soubressauts de la poitrine de l’homme essouflé répondait aux mouvements du poitrail de la bête.
Gotama darda son épée en direction de l’aurochs et commenca á le charger, celui ci, en réponse, en fit de même. L’homme enfonca la lame dans la nuque de l’aurochs de toute sa longueur, jusqu’a sectionner le nerf principal et d’un dernier crochet évita les lames de l’animal qui tenta une derniére fois avec toute la bravoure dont il pouvait faire montre, d’embrocher le duc.
La bête s’écroula et l’homme resta seul debout. Il alla retirer la lame fichée dans la nuque de l’aurochs déjà immobile.
Les percussions se turent comme pour respecter la mort d’un digne combattant.
Les Sidartains commencaient á scander le nom de leur nouveau duc qui était prêt maintenant á donner sa vie pour chacun d’eux, ou á tuer l’un d’eux si le bien de leur communauté en dépendait. Un seul homme pour les diriger tous. Les Sidartains faisaient de ce nouvel homme leur duc et Gotama se sentait naître á sa fonction par la volonté des Sidartains. Le cercle se refermait maintenant de plus en plus, il pouvait sentir le souffle de ses sujets comme autant de désir de le porter aux nues. Ils l’empoignèrent et le soulevèrent du sol, et des milliers de bras touchaient le corps du duc. Il régnait désormais littéralement sur son peuple. Les percussions reprirent de plus belle leur rythme syncopée, une clameur immense s’éleva de miliers de poitrines. Le cortège se mit en route pour Sidarta oú des fêtes orgiaques les attendaient tous et toutes pour une semaine.
Re: La jeunesse
...
Dernière modification par flamme le 08 févr. 2009, 11:12, modifié 1 fois.
Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son
J'ai un autocollant "Soulis 4ever" sur ma voiture depuis 1897 !
J'ai un autocollant "Soulis 4ever" sur ma voiture depuis 1897 !
Re: La jeunesse
...
Qui n'entend qu'une cloche n'entend qu'un son
J'ai un autocollant "Soulis 4ever" sur ma voiture depuis 1897 !
J'ai un autocollant "Soulis 4ever" sur ma voiture depuis 1897 !