Qu'advient-il de nous après la mort

Tout le role-play qui ne rentre dans aucune autre catégorie

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Kalyso
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Re: Qu'advient-il de nous après la mort

Message par Kalyso »

Parfois lorsqu’il est seul, il fouille en sa mémoire. Il a échappé à sa condition de Démon, et il savoure cela. Car il sait encore qui il est. Et même s’il changé de nom, même s’il a effacé son passé, il est toujours le même. Et son cœur bat encore pour elle.

Il s’appelait Kaithsork.

____________________

C’était un temps où tout était égal. Les règles étaient les mêmes pour tous, et l’Amour était monarque.

Père ! Je sais ! Je l’ai trouvée, et je vais l’épouser cette perle rare que l’Oracle m’a promise.

L’ancêtre - c’est ainsi que tout le monde l’appelle depuis longtemps - releva la tête et regarda son fils. Agé de vingt trois ans, il avait bien des fois prouvé sa valeur dans un monde qui jamais n’avait connu de guerre.

Oh elle est si belle ! La nuit fut notre et à l’aube, elle avait volé mon cœur.

Qu’elle ne le mange, pas mon fils.

Elle ne le pourrait. Elle est si douce. Et si charmante. Et, oh mon père, que j’aimerais que vous la connaissiez dès maintenant ! Vous l’aimeriez tant que vous nous voudriez voir épousés.


Kaithsork prit les affaires qu’il était venu chercher, et s’en fut sous le regard amusé de son père.

La journée passa sans que ses pensées ne la quittent. Elle était si belle…
Il la retrouva le soir venu, assise près d’un ruisseau, ses jambes nues repliées sous elle. L’ombre du crépuscule dessinait un masque sur son visage sans toutefois éteindre l’éclat de ses yeux verts. Lorsqu’elle le vit, elle sauta sur ses pieds et courut à lui.

_____________________

Senctia… Ma belle Senctia… si seulement je pouvais t’enlever ces chaînes… Si seulement tout était comme avant…

Un bruit de métal lui répondit, dans l’obscurité de la longue pièce où le maître attendait, solitaire. Il claqua des doigts et la porte s’ouvrit. Oméga apparut à ses yeux. Il avait bien changé depuis tout ce temps. Ses traits s’étaient durcis. Il avait perdu l’insouciance qui jadis le caractérisait. Devenu un redoutable guerrier, il avait été promu au rang de Soldat impérial du centre.

Bonsoir mon maître. Voici le rapport.

Il lui tendit une boule d’énergie aux reflets argentés.

Merci Oméga. Tu peux disposer. Belle victoire.

Fier du compliment, l’homme s’en retourna vers la porte, mais quelque chose retint ses pas.

Oui ?

Maître… je voudrais savoir… Kalyso …

Elle sera bientôt des nôtres, de nouveau. Et cette fois ci pour toujours. Va maintenant, car j’ai à faire.


Lorsque la porte eut claqué, il murmura.

Elle sera de retour, et avec elle bien des âmes valeureuses. J’ai confiance en toi, mon précieux Chapelier. Que les dix neuf soient enfin réunies. Que tout redevienne comme avant. Et que tu reviennes…

Les chaînes s’entrechoquèrent de nouveau dans l’ombre, et le regard d’Inilhier se perdit dans la contemplation du rapport d’Oméga.
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Hell
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Re: Qu'advient-il de nous après la mort

Message par Hell »

Les jours, les semaines et les mois passèrent, les années même… Mais toujours aucune trace de Kalyso… Inihlier aurait-il menti ? Non, impossible. Le doute ne pouvait exister dans l’esprit d’Oméga. Il est dévoué corps et âme à son maître. Et pourtant… Pourtant, Oméga était préoccupé. Il ne cessait de repenser à Kaly, au dernier tour qu’elle lui a joué… Il ne lui en veut plus, il a compris. Il a compris le pourquoi de cette illusion. Il avait encore beaucoup à apprendre à cette époque, et probablement encore maintenant. Il est devenu un guerrier puissant, habile et plus que réputé. Il se rapprochait petit à petit des plus grands du centre. Il se rappela une phrase qu’Orthal lui avait dite : « un jour, il se peut même que tu prenne la place du général en chef des armées du centre »…

L’esprit d’Oméga était tellement obnubilé par ces questions, sur Kaly, sur lui, sur tout, qu’il n’était pas concentré lors de ses missions. Plusieurs fois, la mission failli échouer par sa faute… Une petite erreur d’inattention, un tir loupé, un objet renversé lorsqu’il fallait être discret. Plusieurs petites erreurs, qui, à force de s’accumuler commençaient à sérieusement entamer la patiente d’Inihlier.

Mais la dernière erreur d’Oméga fut plus grave que les autres… Non content de laisser échapper des informations vitales qu’il devait ramener impérativement, il perdit l’un des membres de son équipe… Il avait loupé son tir, et au lieu d’atteindre son ennemi, il tua son ami d’une balle en pleine tête et fut blessé par la cible qu’il avait raté. Dès son retour, avant même qu’Oméga ne se fasse soigner, il fut conduit chez Inihlier.
Le regard de son seigneur et maître était plus froid, plus sombre que tout ce qu’il avait pu voir jusqu’à présent.



Sais-tu ce qu’il en coûte de tuer un de mes hommes ? Sais-tu aussi ce qu’il en coûte d’échouer à une mission aussi simple que celle là ? JE DEVRAIS TE TUER !!!!!!!

Allez-y, je ne serais pas le premier, ni le dernier…

Comment ose-tu me provoquer ? Il me semblait pourtant que tu avais retenu la leçon le jour de ton arrivée ici ! Veux-tu que je recommence ?

A mon arrivée, j’étais faible, et j’ai résisté, alors aujourd’hui, vos illusions ne me font plus peur.

Qui te parle d’illusion ? Je n’utilise mes illusions qu’une seule fois pour prévenir. A la seconde provocation, il ne s’agit pas d’une illusion, je peux te le garantir.

Humfffff…

Quoi ? Douterai-tu de moi ? Tu oserais ????

Vous aviez aussi promis un prompt retour de Kalyso, or il y a plusieurs années que vous m’avez fait cette promesse. Si vous tardez autant à me tuer, j’ai le temps de me faire oublier.



Oméga souriait… Inihlier eut l’impression de revenir quelques années en arrière, lorsqu’Oméga se présenta à lui pour la première fois. Mais cette fois, il y avait quelque chose de différent… Le rire et la provocation cachaient autre chose que de l’arrogance et de la fierté. Ce qu’Oméga cherchait à cacher était une profonde blessure… Il s’était sentit comme abandonné au départ de Kalyso. Son professeur qui l’abandonne… L’annonce qu’avait faite Inihlier sur le retour de la jeune femme avait ravivé quelques souvenirs dans le cœur d’Oméga, cœur qui n’était pas totalement mort. Il avait espéré la revoir rapidement, mais le temps passa et rien ne se passa, elle ne revint pas. Le désespoir, puis le doute envers son maître s’emparèrent de lui petit à petit pour finir aujourd’hui par sortir en une gerbe de violence… Violence plus ou moins masquée bien entendu, car il savait qu’Inihlier pouvait le réduire en cendres en un claquement de doigts. Mais Oméga semblait oublier cela au fur et à mesure qu’il parlait. Son ton devenait de plus en plus agressif et il fini même par attaquer verbalement Son seigneur…


Oméga, je ne t’ai jamais menti, Kalyso devait revenir, mais tout fut retardé, je n’en suis pas responsable.

Et pourquoi ne pas m’en avoir informé ? N’en valais-je pas la peine ?

La n’est pas la question.

Bien sur que si !!!! Vous me méprisez !!! Pourquoi ?

Je te méprise, moi ? Tu vas trop loin Oméga, calme toi immédiatement ou tu en subira les conséquences !

Et si je…


Oméga s’interrompit net en voyant une ombre dans la pièce, derrière un rideau de soie rouge vif. Il ne savait pas de qui il s’agissait, mais il avait l’impression de reconnaître une présence familière… Son cœur fit un bon en entendant une voie féminine…


Et bien Oméga… si tu reprenais ton calme…
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Kalyso
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Re: Qu'advient-il de nous après la mort

Message par Kalyso »

Le stoïcisme habituel d’Inilhier même trembla au son de cette voix.
Le voile de soie tomba sur le sol sans un bruit, et une silhouette bien connue en surgit. Elle n’était habillée que d’une ombre mystérieuse qui flottait autour d’elle, ne dévoilant rien de sa peau. La jeune femme s’avança doucement vers la lumière, et au fur et à mesure de ses pas, les ténèbres prenaient des formes précises, embrassant son corps, se fondant dans ses formes. Et enfin, elle s’offrit entière aux yeux d’Oméga et du maître.

Elle n’avait guère changé en apparence. Le même éclat illuminait ses yeux, le même sourire, son visage. Celui-ci, libéré de toute pudeur, irradiait de mille sentiments qu’elle partageait d’un regard. Elle le promena d’Inilhier, à Omega, puis à l’amas de chaînes posées derrière le trône.

Eh bien ? On dirait que ma présence vous surprend ?

Elle rit doucement, comme autrefois. Sans un mot, le Maître se leva, et la salle fut plongée dans une obscurité soudaine. Malgré lui, Oméga se sentit happé vers le plafond. S’attendant au choc, il ferma les yeux. Et ne put les rouvrir. Lorsqu’enfin la force lui fut suffisante, il fut aveuglé par une forte lumière. Puis, doucement, de fragiles contours furent esquissés.

Deux silhouettes. Kalyso, Inilhier. Elle était toute petite, à côté de lui. Semblant vulnérable comme une enfant soumise.

En réalité, leurs auras se faisaient face dans un déchirant combat. Il n’était plus question de magie, ou de destruction physique. C’était une discussion. Un silencieux règlement de compte. Et devant l’iris ébloui d’Oméga défilèrent mille images : Kaïtsork et sa dame partant en voyage, accompagnés de Kalyso, du mystérieux Warren Shadowsong, et d’Halad. Les cris, l’angoisse, la fuite, rien ne lui fut caché de cette partie de leur quête. Puis il vit le maître, rentrant seul dans un Centre que plus personne ne retenait de s’effondrer. Il vit le départ de Kalyso. Son retour. Sa vie dans les limbes incertains d’un autre monde. Et il comprit enfin ce en quoi elle avait changé.

Puis plus rien. Il était allongé sur un sol froid. Là où ce qui lui sembla des jours plus tôt était apparu la jeune femme. Et ils le regardaient, tous les deux. Dans la même tenue qu’avant sa « perte de connaissance ». Inilhier la tenait enlacée. Elle souriait. Et sa voix claire trancha le silence, résonnant dans le mystique de la salle.

Et si nous reprenions notre ouvrage ? J’ai cru comprendre que nous avions un voile à déchirer…

_____

Plusieurs semaines s’écoulèrent au même rythme qu’avant son départ. Kalyso avait, sans que nul – sauf peut être le témoin de la scène – ne sache comment, été épargnée de la colère du Sombre Seigneur, et repris sa place.

Son retour avait été fêté le soir même. Elle avait humblement présenté ses hommages à tous ceux qu’elle avait quittés, puis s’était retirée. Depuis, Oméga ne s’était trouvé seul avec elle. . Elle passait ses journées à errer d’un monde à l’autre, chargée de mystérieuses missions, revenant parfois « vide ». Mais chaque fois qu’elle se sentait regardée, elle semblait reprendre des forces. Ses nuits étaient consacrés au maître. Ils s’enfermaient dans ses appartements pour n’en ouvrir les lourdes portes qu’à l’aube, où ils se séparaient quand les ténèbres cédaient leur place à la lumière. Son temps libre était occupé à un rigoureux entraînement qui l’empêchait de s’entretenir avec qui que ce soit.

C’est un jour où un faible soleil se reflétait sur les jardins givrés du Centre que l’Officier surprit la courtisane à contempler l’étendue figée par le froid depuis un balcon du palais. Il vint se placer près d’elle, s’appuyant à son tour sur la rambarde, et suivit son regard vers le lointain horizon.

Je suis heureux que tu sois revenue. Je t’ai attendue. Le maître avait prédit ton retour. Kalyso… J’ai tant de choses à te conter ! Tant de questions à te poser ! Où étais tu ? Pourquoi cet abandon ? Que s’est il passé ?

J’aime ces jardins. Ils me rappellent ceux de Galactica. On dirait que le voile n’est qu’un frêle miroir entre ces mondes, et que si je lève la tête et me concentre un peu, je pourrais par delà les nuages voir le Siège de la Corporation en guise de reflet du palais.

C’est une chance que tu te sois rendue là bas. Tu pourras nous renseigner sur comment c’est et…

Je pense que le Seigneur sait déjà tout ce qu’il y a à savoir à ce sujet.

Il y a longtemps que nous n’avons vu le Chapelier parmi nous.

Il est comme un chat. Il va, il vient. Il a ses idées.

Kaly ? Ces images que j’ai vues, le jour de ton retour. Vous êtes partis, avec le maître, une troupe, et d’autres hommes. Elle était avec vous. Le maître est revenu seul. Nous avons tous ressenti que quelque chose n’allait pas. Où est elle ? Que s’est il passé ? Quelque chose plane sur les dix huit… Et tu le sais.

J’aime ces jardins… Ils me rappellent tellement ceux de Galactica….


Un petit page se glissa dans l’embrasure de la porte.

Messire Oméga, Dame Kalyso. Vous êtes attendus dans la salle des Mercenaires.

De quoi s’agit il ?
Il y a une mission pour vous. Trois hommes veulent à tout prix que vous - et personne d’autre - vous en chargiez. Apparemment la récompense intéresse notre Seigneur.


La jeune femme jeta un dernier regard au jardin, et dans ses yeux son ancien élève cru déceler une pointe de tristesse. Très vite toutefois elle se mit à rire, et son babil accompagna leur marche vers le lieu de convocation.
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Hell
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Re: Qu'advient-il de nous après la mort

Message par Hell »

Oméga et Kalyso entrèrent dans la salle des mercenaires. Il s’agissait d’une immense salle avec plusieurs tables pour s’asseoir et discuter. Discuter mission et récompense bien entendu. Les quelques chandeliers pendus aux murs donnaient une faible lumière permettant de distinguer les silhouettes, mais dans certains recoins les moins éclairés, on ne pouvait distinguer les traits des visages. Cela servait aux personnes souhaitant conserver l’anonymat.
Au centre de la pièce, la partie la plus éclairée par le grand chandelier central, se tenaient trois hommes, des guerriers à première vue. Leurs vêtements étaient sales, ils semblaient épuisés, mais ils étaient debout, fiers. On aurait dit qu’ils venaient de se battre, de fuir pour sauver leur vie. Et c’était bien le cas. Oméga apprendrait vite pourquoi.

Le battant de la porte sur la droite claqua dans un bruit sourd. Orthal apparut dans l’embrasure de la porte et entra lui aussi dans la pièce. Il semblait que la même mission les attendait. Puisque tout le monde était présent, ils pouvaient commencer de parler affaires. Les trois inconnus invitèrent Kalyso, Oméga et Orthal à s’installer avec eux à une table. L’un d’eux fit signe au barman de la pièce de leur servir six bières. Kalyso refusa la bière et souhaita boire quelque chose de plus raffiné… La bière, c’est pour les barbares. Oméga et Orthal, eux, acceptèrent avec joie.



Messieurs, Dame Kalyso, si nous faisons appel à vous aujourd’hui, c’est pour réparer l’erreur d’un de nos hommes. Notre quatrième frère pour être plus précis. Nous avions pour mission de ramener un colis au Seigneur Inhilier, un colis extrêmement important. Cependant, nous avons étés attaqués lors de notre voyage, et notre jeune frère a été capturé. C’est lui qui transportait le colis.

Pourquoi ne l’avoir sauvé vous-même ?

Oméga, laisse les terminer !

Merci Seigneur Orthal. Je continue donc. Comme je le disais, notre frère a été capturé et le colis avec lui. Si nous n’avons risqué plus longtemps notre vie, c’est que nous n’avions aucune chance de nous en sortir en vie. Or il fallait que le Seigneur Inhilier soit au courant du lieu ou se trouve le colis pour pouvoir le récupérer.

Alors si je comprend bien, vous perdez le colis destiné au Seigneur, et vous lui demandez à lui de se débrouiller pour le récupérer. Belle mentalité. Et votre honneur dans tout ça ?

L’honneur ne tiens pas face à la mort. Surtout celle qui nous atten…

…surtout pour des lâches !

Oméga, que t’arrive-t-il ? Tu as changé…



Le ton de la jeune femme semblait légèrement teinté de tristesse. Ce qu’elle craignait tant au début de la formation d’Oméga se révélait de plus en plus. Il devenait froid, arrogant. La trop grande confiance en ses capacités semblait lui monter à la tête. Et le fait qu’on le demande lui et personne d’autre venait s’ajouter à cela.
Le regard de la jeune femme qui s’était plongé dans ses yeux le toucha pourtant au plus profond de son âme. Il avait l’impression de décevoir celle à qui jamais il n’aurait voulu faire ressentir cela. La déception. Voila bien une des rares choses qui pouvait toucher Oméga. Il reprit son calme et s’adressa à l’homme qui racontait ses malheurs.



Continue. Où se trouve ce colis ? Qui vous a attaqué ? Donne moi le plus de détails possibles.

Et bien… si nous souhaitons que vous et vous seuls vous chargiez de cette mission, c’est parce que vous êtes les seuls à les avoir affronté et à en être sortis vivants… Je parle des écorchés…



A ce simple mot, Oméga vira au blanc. Ses souvenirs de cette journée le hantent encore. Le jour où il a vu la mort la plus horrible se profiler devant lui. Le seul jour depuis son arrivé où il a cru qu’il allait mourir… Il se leva et quitta la table sans même terminer sa choppe. Il leur lança juste, en leur tournant le dos :


Hors de question.

Oméga… Oméga !



Orthal avait beau l’appeler, il ne s’arrêta pas et continua son chemin vers la sortie. Lorsqu’il fut à moins d’un mètre de la porte, celle-ci se ferma, seule, dans un claquement assourdissant. Oméga sentait une grande colère dans son dos. Une colère telle qu’il n’osa pas se retourner. Kalyso lui bondit dessus telle une furie. De la tristesse et la déception, elle était passée à la colère. Elle l’attrapa par le col, le fit virevolter dans tout les sens avant de le plaquer au sol et de le maintenir fermement avec son avant bras posé sur la poitrine.


De quel droit refuses-tu une mission confiée par notre maître ? T’ai-je appris la lâcheté ? T’ai-je appris à tourner le dos ? Qu’est tu devenu pendant mon absence ?

Et toi ? Crois-tu être bien placé pour me dire cela ? Tu nous as tourné le dos, tu as fuis. Normal que tu ne saches pas ce que je suis devenu car tu n’étais pas la !

C’est donc cela. Tu m’en veux. Ton cœur s’est refermé sur lui-même car je n’étais plus la… Sache que je n’ai pas fuis, je ne vous ai pas tourné le dos. Cependant, j’ai mes raisons, et je les garde pour moi. Maintenant, relève toi, reviens à la table. Nous avons une mission à accomplir, et pour cela, tu dois connaître les détails.



Kalyso relâcha son étreinte et retourna s’asseoir. Oméga resta allongé quelques secondes, semblant réfléchir, puis il se leva et rejoignit les autres. Son ton arrogant, son regard dédaigneux avaient disparus pour être remplacés par un visage tout penaud, comme un gamin qui vient de se faire tapper sur les doigts.


Très bien. Dites nous où exactement vous avez perdu le colis, depuis combien de temps. Décrivez nous aussi ce colis. Que contient-il, et dans quoi, sous quelle forme.

Nous avons perdu ce colis il y a de cela quatre heures maintenant. Nous n’avons pas pris le temps de nous reposer depuis notre arrivé. Il se trouve, si il n’a pas bougé, à environ deux heures de course dans la plaine, en direction de la sortie sud. Mais notre frère transportant ce colis dans son estomac… il vous faudra le trouver et le lui arracher. En ce qui concerne le contenant, vous verrez bien ce qui n’a rien à faire dans un estomac. Pour le contenu, je ne peux vous dire de quoi il s’agit. Tout ce que je peux vous dire, c’est qu’il s’agit de quelque chose d’extrêmement important pour le Seigneur Inhilier.

Humfff. Trouver un écorché bien précis, lui ouvrir le ventre et revenir. Sachant que ces êtres sont immortels, invulnérables, et que si ils nous attrapent, nous finirons comme eux… je comprends pourquoi vous voulez de nous. Il faudrait être complètement fou pour accepter cette mission. Avez-vous une photo de votre frère ? Même sans sa peau, cela pourrait nous aider. Il nous faut aussi une description la plus précise possible de lui, taille, musculature, signe particulier. Préparez cela par écrit, vous nous le donnerez à notre départ. Kaly, Orthal, nous partons dans une heure.

Enfin, on te retrouve, fidèle à toit même. Nous allons nous préparer.



Tous se levèrent, chacun allant là où il avait à faire. Oméga et Orthal allèrent enfiler leur tenue de combat puis passèrent à l’armurerie récupérer leur équipement. En ce qui concerne Kaly, on ne sait ce qu’elle fit, mais elle était prête à partir à l’heure. Au point de rendez vous, les trois hommes étaient là avec la description précise de leur frère et la localisation du colis, si le groupe d’écorché n’avait pas trop bougé.


Une dernière recommandation. Faites attention au colis, il est fragile. Si vous percez l’emballage dans l’estomac, les sucs gastriques vont le détruire.

Ne vous inquiétez pas, Orthal manie le couteau plus précisément qu’un chirurgiens manipule un scalpel. Allons les amis, en route.



Et ils partirent tout les trois en direction de leur destin. Reviendraient-ils vivant ?
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Kalyso
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Re: Qu'advient-il de nous après la mort

Message par Kalyso »

Saloperies....

C'est à peine si le mégot qui s'essoufflait entre ses lèvres avait frissonné sous le murmure d'Orthal. Le rugissement qui lui répondit, en revanche, aurait fait pleurer une montagne si l'aridité de la plaine n'avait rongé toute âme dépassant du sol.

La déchéance suprême. N'est-ce pas ?

Il y avait dans la voix de la jeune femme quelque chose d'amusé. Ses yeux brillaient d'un éclat malicieux, alors qu'un pli soucieux barrait son front. Agenouillée près du chef de l'armée d'Inilher, elle caressait doucement le front d'un Oméga sans connaissance. De son autre main posée sur le sol poussiéreux partait le voile d'énergie pourpre contre lequel les Ecorchés se jetaient avec violence depuis de longues minutes.

Quel imbécile. Il n'a pas su calmer sa fougue, hein ?

Tu y es pour quelque chose. Tu guidais, tu aurais pu prévenir que tu nous emmènerais directement au milieu de ces monstres.

Ah ? Et quel était donc notre but, sinon de retrouver le colis égaré dans le ventre de l'un d'eux ?

Il bouge.


Le soupir de soulagement de Kalyso fit écho au grognement de son ancien élève. Il bailla, s'étira, et ouvrit les yeux... pour bondir dans les bras de son chef. Celui-ci lâcha avec une lassitude feinte -

Nous sommes sous un bouclier magique, Oméga. Tu ne crains rien.

Oui... Désolé. C'est la surprise.


Les deux hommes se séparèrent et firent face à leur amie, interrogateurs.

Vous voulez le plan, peut-être ?

Cela me paraît une bonne chose. Je n'ai pas souvenir que tes pouvoirs soient assez grands pour nous maintenir en vie sous cloche pendant des années...

Ironise, ironise. La cloche ne va pas tarder à disparaître.

Ah, c'était une promenade de santé ? Ou tu veux faire diversion avec nos carcasse pour récupérer le paquet ?

Un peu des deux.

Kaly, je n'aime pas quand tu as ce sourire.


La jeune femme leva les yeux au ciel en souriant de plus belle. Son regard s'attarda, rêveur, sur l'ombre d'un nuage. Repartir à l'aventure avait été un choix difficile. Mais le vent sur son visage, et les paysages défilant à une vitesse folle avaient suffit à lui redonner goût à ce péché, et le désir de replonger dans cette adrénaline extrême qui faisait courir son sang.

On repasse les leçons. Oméga, que sont les écorchés ?

Les carcasses de pauvres bougres dont les âmes ont été avalées par les carcasses d'autres pauvres bougres avalés avant eux ?

Tes professeurs devaient t'aimer...

Tu sais ce qu'ils sont.

Je t'amène à la réponse. Je t'ai connu plus joueur.

Je viens de me faire arracher le bras...


Ce disant, le jeune homme montra le moignon rouge que Kalyso avait tant bien que mal cautérisé.

Il repoussera

Que...Quewa ? Oh non... non non non. C'est absolument hors de question. Tu sais nos chances de revenir ?

...

Kaly, regarde moi bien. Tu sais que c'est .. impossible ?

Et ton sens de l'aventure ? Et puis, on ne serait pas les premiers... Regarde ! Il y en a des milliards autour de nous !

Et combien sont revenus ? Combien d'imbéciles ont décidé d'aller jeter un oeil encore plus loin, de regarder la mort de la mort en face ? Et ne sont pas revenus ! J'ai lu les essais du Professeur Neko Gda, c'est hors de question. Je refuse. Tu m'as trop pris, je refuse !

Attends, tu es allé à la bibliothèque lire les rapports de ?? Haha ! Pourquoi cet intérêt soudain pour ces - je te cite - cadavres bons à frire ?

C'est pas tes oignons.

Une histoire de nana ? Ne réponds pas. Je ne veux pas savoir, pas maintenant. Oméga, on décolle. Si tu veux nous quitter, tu sais t'éclipser. Mais tu seras une poule mouillée. Et puis, depuis le temps qu'ils attendent, tu ne peux pas leur gâcher ce plaisir ! Et c'est la seule façon qu'on a de retrouver le colis. Ca ira plus vite que de les ouvrir un par un - ce qui, je pense, risque d'être d'autant plus difficile qu'ils n'ont pas l'air très motivés pour ça.

Tu ne sais même pas ce qu'il y a après ! Et si on s'évanouissait pour toujours ?

Avant de renaître ici, tu es mort, non ? Alors, pourquoi pas plus loin ?


Sans attendre de réponse, la jeune femme fit un clin d'oeil à Orthal qui hocha la tête en sa direction. Et sans cacher l'excitation qui illuminait son visage, elle frappa des mains, faisant disparaître la bulle protectrice.
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Hell
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Re: Qu'advient-il de nous après la mort

Message par Hell »

Et bien soit, allons voir ce qui se passe de l’autre coté… Mais n’oublie pas, tu m’en devras une après ça… Et pas question d’illusion cette fois, si tu vois ce que je veux dire…


Elle le regarda ave un large sourire, puis disparu la première au milieu des écorchés… Pas un cri, pas un geste… Elle se laissa faire. Derrière lui, ce fut Orthal qui se fit engloutir, mais dans des cris de douleurs à en faire trembler…


Pfeu, se laisser bouffer sans réagir… Kaly, t’aurais au moins pu téléporter nos armes et nos fringues ailleurs… Elles m’ont coûté une fortune…


Voyant un cadavre féminin fraîchement écorché au milieu des autres, il su par lequel de ses monstres il allait commencer… Brandissant son sabre avec son bras restant, il se rua sur ce qui restait de son amie… Puis sur les autres cadavres passant à sa portée… Puis, à bout de souffle, il succomba, lui aussi.


Et bien, tu en as mis du temps… On t’attend, nous. Et puis, ne crois pas que je ne t’ai pas vu faire !!!

Je t’avais dis que tu m’en devrais une, et sans illusion…
Il sourit. Mine de rien, elles font mal ces grosses bêtes…

Que faisons nous, maintenant que nos corps errent et que nos âmes planent au-dessus ?

Enfin Orthal, ne soit pas si pressé… Cette forme ectoplasmique ne te plait pas ? On peut voler, aller où l’on veut… Nous sommes libres, après tout.

Pas tant que ça, Oméga, pas tant que ça. Ne te demandes-tu pas pourquoi nous ne voyons pas les âmes des autres écorchés ?

Ils sont parti faire des courses ? Ou tout simplement, ils ont voulu visiter le monde ? Après tout, cela ne doit pas être drôle de regarder son cadavre errer… Le décor n’est pas très varié, les activités non plus… Et je ne parle pas de l’action… Il n’y a pas beaucoup de fous comme nous qui viennent se balader dans le coin…

Rassure toi, ils n’ont pas eut le temps de s’ennuyer, ni même celui de voyager. Ils se sont… Comment dire… Tu as déjà soufflé sur un nuage de fumé ? Cigare ou autre ? Et bien, le temps à le même effet sur nous. Il nous disperse, nous dissipe…



Oméga devint blème… Tout du moins, aussi blème que peut l’être une âme errante.


Quoi ? Tu n’aurais pas pu nous prévenir avant ? On a combien de temps devant nous pour trouver notre paquet ?

Au mieux, quelques heures.

Raison de plus pour nous dépêcher… Comment procédons nous ?

Pfff, Kaly, c’était tellement plus simple quand tu n’étais pas là pour nous attirer dans tes plans biscornus… Bon, je t’écoute… Que faisons nous maintenant ?

Je ne sais pas.





Et comment retrouver nos corps ?

Je ne sais pas non plus.





Donc si je résume, on est mal parti. Bien, je propose d’aller passer les quelques heures qu’il nous reste au bord d’une plage… Au moins, on profitera de quelque chose....

J’ai simplement dit que je ne savais pas… Mais quelqu’un sait. Il faut aller le voir, rapidement. Cependant, il faut le trouver. Il va nous falloir explorer les 18.

En seulement quelques heures ?

Oui, ou moins. Lorsqu’on aura un moyen de localiser le paquet, il nous faudra le trouver et l’extirper d’un de ces écorchés avant de récupérer nos corps…

De mieux en mieux. Je n’aurais pas dû t’écouter. Je sens qu’un vrai calvaire nous attends.

Tu ne me fais plus confiance ?

Si, bien sûr. Mais comme toujours, tu nous entraînes dans des trucs pas possible qui risquent encore de nous coûter un rein, voir plus.

Je pensais que tu aimais ça… Bon, nous n’avons pas de temps à perdre. Allons le voir, il nous aidera.

Quand même, nous aurions pu faire cela sans nous faire bouffer. Nous savons tous les 3 voyager entre les 18.

Oui, mais pas dans le bon plan… Et nous n’aurions rien trouvé ailleurs pour nous transporter sur ce plan… Tout du moins, rien de plus agréable.

Quoi ? Tu veux dire qu’il y a pire que ça ?

Oui Orthal, bien pire.

Je sens que je vais tourner de l’œil…

Tu ne peux pas Oméga, n’oublie pas, tu n’es plus dans ton corps.

Justement, je suis pressé de le retrouver pour pouvoir tourner de l’œil !

Alors allons-y…
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Kalyso
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Re: Qu'advient-il de nous après la mort

Message par Kalyso »

C'était galvanisant. Un sentiment de liberté à toute épreuve, plus de cordon ombilical, plus d'engagement, plus de déception. C'était inespéré, inexpérimenté. Il suffisait de se laisser aller au vent, le devenir, chatouiller la cime des arbres, dessiner dans la poussière, s'abreuver d'Histoire et ne plus penser à rien. D'ailleurs, pensaient-ils, avant ? Le rire de Kalyso emprunta une cascade pour aller éclabousser ses amis, aussi enthousiastes qu'elle.

Ils parcoururent ainsi le monde, pendant une éternité concentrée en une seconde. Ils flânèrent paisiblement là où poser le pied leur était jadis impossible. Rencontrèrent l'inexistant, connurent la Vie, la Mort. Se saisirent d'une infinité d'instants précieux, portèrent autant de deuils, se firent témoins silencieux ou bruyants, fondateurs, salvateurs, assassins. Jamais visibles, toujours présents.

Ils auraient du se disperser au gré du vent, comme l'avait prédit Orthal. Pourtant, pourtant quelque chose les maintenait toujours entiers. La Connaissance, une mission, l'appât du gain ou le goût du risque... Quelque chose retenait ensemble les mille particules indiscernables, unique preuve de leur existence passée... Ainsi, Ils arrivèrent à la conclusion que c'est ivres de l'engouement de cette liberté nouvelle que les écorchés se laissaient transformer en vétilles.

Les fantômes existaient aussi en ce monde. Ils croisèrent d'autres rebuts d'âmes, teintés de mélancolie. Certains suivaient parfois leur enveloppe regrettée. Et celle-ci, indissociable de son hôte, s'éloignait de son troupeau putride et errait sans but sous des cieux où elle cherchait avec confiance un murmure qui avait été le sien.

C'est de cette façon qu'ils finirent par tomber sur lui, une fois, une autre, puis une troisième. Et ce qu'elle dégageait suffit à retenir leur attention, les attendrir, les concerner. C'était un vestige d'une présence saisissante. A commencer par l'écorché resté atypiquement... humain. C'était le même amas de chair tuméfiée, sanglante, purulente que les autres. Ils le trouvèrent pourtant à l'écart, contre les habitudes de la race. Les pauvres restes réalisaient une chorégraphie un peu ridicule, tremblant, tombant, essayant de se relever. Nos trois amis comprirent assez vite ce à quoi aspirait le pauvre corps : il tentait de se tenir sur ce qui restait de ses deux pieds. Et chaque échec était ponctué d'un souffle, si triste que la forêt alentours s'en trouvait affectée.

L'autre détail encore plus pathétique était la présence affligée de son âme, marionnettiste sans ficelles, qui observe, impuissant, sa poupée tenter de prendre vie. Et lorsqu'ils tentèrent de l'approcher, le soutenir, lui montrer comment faire fi de son existence passé au profit de la délectation d'être devenu essence même, il ne leur rendit rien. Il était enchaîné, lui aussi. A une mission, à un amour, à une existence inachevée.

Comme ils observaient en silence la communion vouée à l'échec de ces deux entités que rien n'aurait du séparer en premier lieu, ils se sentirent soudain nostalgique d'avoir perdu eux-même toute consistance physique, et réalisèrent que leur champs d'action se trouvait limité. Jamais ils n'avaient envisagé cette solution comme autre chose que temporaire. Ils étaient des acteurs. Le monde tournait, et eux avec. L'heure de la retraite n'avait pas encore sonné. Et alors qu'ils s'accrochaient les uns aux autres avec l'ambition nouvelle de réintégrer un corps, ils furent rejoints par l'âme solitaire de l'écorché sanglotant, pleine d'un espoir nouveau.

Et, à la surprise générale, ils se sentirent comme happés. Entraînés par une force mystérieuse, ils parcoururent le chemin inverse à celui qui les avait menés ici. Ils vécurent de nouveau les joies, les peines, les découvertes. Les lumières défilaient, ils pouvaient de nouveau sentir les fluctuations de température. Chaud, froid, brulant, froid. Et la faim, et la soif, et la peur, et l'envie.

Puis le noir complet.

Ils étaient venus au monde, de nouveau.

Avant d'ouvrir les yeux, Kalyso distingua une voix qu'elle avait presque oubliée. Orthal s'entretenait au fond de la pièce avec Inilhier. Elle s'étira doucement, voulant que son éveil passe inaperçu, et trouva une main dans la sienne. Surprise, elle tourna brusquement la tête. Les doigts qui caressaient sa paume n'étaient rattachés à rien. Comprenant trop tard, elle ne put réprimer un petit cri, qui eut pour réponse immédiate un gloussement au dessus d'elle.

Son sourire satisfait et son éternel Chapeau trahirent le Chapelier dans la mémoire renaissante de la jeune femme. Il apparaissait doucement, s'extirpant sans effort des dimensions dont il était seul maître.

Bien dormi, chère sauvageonne ?


Sourire lui fit mal, comme si son squelette venait d'être habillé d'une peau neuve, encore jamais utilisée.

Nous devons vous avouer notre inquiétude. Quelle idée, vous auriez, au moins, pu protéger vos restes. Les écorchés n'aiment pas être dérangés en plein repas.

Les souvenirs refirent brutalement surface. La mission, la course, la mort.

Com...Combien de temps ?

Oh, quelques heures à peine. Ou une vie ? Qu'en savons-nous. Vous êtes de retour.

Qui a réalisé le rituel ? Où sont Orthal, et Oméga ?

Nous qui pensions avoir au moins quelques tendres paroles avec vous...


Et, déçu, il commença à s'estomper doucement. La jeune femme se redressa et attrapa son bras encore visible.

Non, Chapelier, je vous en prie. Je suis heureuse. Vous n'avez pas idée de la joie qui me transcende actuellement. C'est juste que je... la mission, les risques, et nous n'étions pas seuls, je crois que nous avons retrouvé le quatrième frère et... Nous aurons tout le temps de nous entretenir plus tard, en tête à tête. Et alors je vous manifesterai toute ma joie. Je vous conjure simplement de me tenir informée des nouvelles..


Son interlocuteur sourit dans l'ombre de son couvre-chef, et se matérialisa complètement derrière la jeune femme. Il vint sentir son cou, avant d'y poser une main doucement directrice. De l'autre, il indiqua une petite table, sur laquelle reposait un bocal.

Le dernier frère...

Il aurait fallu s'approcher du réceptacle pour distinguer la mourante lumière emprisonnée. Mais Kalyso ne connaissait que trop bien ses hôtes.

Pourquoi ne pas l'avoir ramené ? Il luttait pour mener sa mission à terme, il se mourait d'amour pour sa fratrie.

Nous n'aimons pas jouer avec la nourriture, et la compassion n'est notre fort, vous le savez bien. Il a échoué. Fouiller son cadavre n'a sûrement pas été chose agréable. Quant à la valeur d'un résidu d'âme aussi combattif... Il eut fallu qu'il vous appartienne pour que notre Maître accepta de le rattacher à son corps...


La jeune femme écrasa une larme, et se releva sans mot dire.

Vous êtes trop sensible. L'empathie ne mène à rien...

Et elle quitta la pièce sans un regard en arrière.

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Ce n'est que quelques années plus tard qu'Orthal recroisa l'Ombre de la jeune femme...
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