Les allées s'entremêlaient tel un labyrinthe. Aux yeux du nouveau, tout gesticulait telle une pieuvre à partir de ce point central, la Corporation Galactique. Théran avait prononcé plusieurs fois ce mot, cette destination. Il aimait spéculer pendant des heures sur ce qui pouvait bien se tramer dans ces sous-sols hideux. Il chantait sans cesse que la vraie menace venait de là-bas ; car c'est là-bas que les pauvres s'entendent. Il disait que son règne appauvrissait la population, il disait que cette population était son ennemi. Il avait donc décidé de toiser la Corporation, et de sa tour de Grand Conseiller, il veillait sans cesse sur les méandres ténébreux qui sévissaient au fin fond des garages, granges et autres souterrains. Mais jamais il n'avait emmené Vraïm. "A ton âge, disait-il, j'étais plus concentré sur comment me maîtriser moi plutôt que pourquoi manipuler les autres." Alors le néophyte restait au Palais méditant et s'exerçant à dompter les lacets de ses pouvoirs emmêlés. Aujourd'hui le voilà grand, mais pauvre d'expérience. Riche de savoir, érudit jusqu'aux plus infimes anecdotes du Maudits ; mais toujours vierge de cicatrices. Enfin, il venait, avec ses propres jambes, chercher des réponses à ses questions. Peu importe qui il rencontrerait, ces jardins l'attendaient.
Sa démarche était sereine, souple et monotone. Encore un miracle de son mentor : convertir ses peurs en un atout précieux ; convertir son savoir en un ustensile immuable. C'était les clefs de l'apparence, le gouffre de la tromperie. A lui de savoir voguer, de courants en courants, pour ne jamais heurter les parois de ce ravin sans fin. A lui de prouver au monde entier qu'il était en âge de nager, voler et marcher avec ses propres forces, ses saints pouvoirs, son dit savoir. Et le jeune Lord s'en sortait plutôt bien. Se dépêtrant avec silence et dextérité des toiles collantes accouchées par son esprit tordu et tumultueux. Autour de lui, chaque buisson était enregistré, chaque cailloux foulé avec précaution et animosité. Toujours cette aura de détente et ce sourire placardé pour avoir l'air placardé. Les deux mains jointes, dans son dos elles étaient immobiles et frissonnaient au gré de l'alizé. Il n'avait plus besoin d'aucune farce physique pour l'aider à réfléchir en paix, plus de chiffon, plus de papier plus rien à malaxer... Son esprit seul faisait le vide et le serein.
Il arrêta de marcher, secoua sa robe avec ses deux mains. Les frappa ensuite battant la poussière, il tira sur son veston, réajustant le col. Puis s'assit, là. Les deux yeux plissés, les mains jointes sur ses cuisses musclées. Son regard se perdait dans les nappes grises des vapeurs galacticaines. Quel ciel horrible songea-t-il. Enfin, il préféra se faire du bien, la mana qui ruisselait dans ses yeux retomba soudainement. Le laissant se délecter de l'hologramme étoilé qui sévissait pour embellir un jardin faussement véritable.
Un léger vent vint effleurer jusque ses cheveux argent.
" Bonsoir. " Sa voix était douce, souple et légèrement sucrée. Elle progressait dans les airs telle une onde malléable, évitant chacun des assassins atmosphériques. Elle parvint intact aux oreilles de son(sa) nouveau(-elle) voisin(e).
[Les Jardins] Disquisition du Néophyte
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Apprenti de mon premier. Voici mon nouveau protagoniste.

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