Elle énerve. Ses manières insupportent. Rester stoïque. Rester hébété. Etre obligé de se dresser devant elle. Essayer de l'oublier.
Comment l'atteindre sans voir ce qui l'occulte ?
Comment l'atteindre sans voir ce qui l'exulte ?
Elle est là pour être partagée. Elle est là pour voler le si peu qu'elle donne.
Être en elle.
Les lèvres qui coulent entre les formes de son corps. Les mains cherchant à entrer en elle. Elle se hissera toujours devant pour protéger sa part.
“ Et merde ! ”
Les miettes roulent sur la table et finissent sur le tapis.
“ Et qui va nettoyer ? Nom de Dieu ! ”
Un aspirateur arrive sans dessus dessous, s'activant du mieux qu'il puisse. La poubelle sort du sol prête à recevoir les miettes.
" Musique ! ”
Des lumières bleues s'allument, deux fenêtres s'ouvrent, des enceintes noires sortent.
“ Elle fait chier à écouter cette merde, celle là. ”
Il ne change pas la musique. il reste assit, les jambes croisées, la droite au-dessus puis en dessous. Elles changent rapidement. Il ne sait pas.
“ Whisky ! ”
Un verre sort de la table en teck. Deux glaçons flottent. Les diodes bleues clignotant avec la musique s'y reflètent. Le mur blanc devient vert puis blanc. Il a porté le verre à ses lèvres. Il savoure.
Il soupire, une main tenant le whisky posé sur un genou, l'autre relâchée derrière l'accoudoir. Il ferme les yeux.
“ Bonjour mon amour. ” Elle balance ses hanches alors qu'elle regarde par la fenêtre, la tête collée à la vitre. Elle retourne sa tête et fait signe de venir. Il s'approche doucement. Ses bras l'entoure et ses mains finissent dans les poches de son pantalon. Elle se cambre et lui, pose son front contre son cou.
Le chat miaule, monte sur ses genoux et se frotte sur son torse. Il sort de sa torpeur. Il secoue sa tête, regarde son verre de whisky. Il n'est plus là. Il regarde par terre : une goutte.
" Putain de robots ! Whisky ! ”
Un autre verre sort. Il le boit cul sec, se lève en dégageant le chat.
“ Fenêtre ! ”
Elle s'ouvre. Il s'accoude. Son regard se perd rapidement. Son corps se dandine aussitôt. La pluie tombe
“ Allez dépêche toi, on va être en retard. ”
Il lasse ses chaussures. Il cherche son imper. Il ne le trouve pas.
“ C'est moi qui l'ait ” dit-elle, sourire aux lèvres, le visage lumineux, d'un ton amène.
Il le met rapidement et ils sortent. Les portes de la voiture claquent.
Il secoue la tête.
“ Putain ! ”
Il regarde à nouveau son verre. Il n'y a plus rien.
“ Un autre whisky. ”
Un verre identique sort de la table en teck. Les glaçons ont la même forme, la même place. Le verre ne bouge pas.
“ Et merde ” murmura-t-il dans sa barbe de quinze jours.
Il le chercha et le porta à son nez. L'effluence l'enivra.
Il sortit de chez lui la chemise sale, froissée, le devant sorti de son pantalon imbibé de whisky. La pluie le trempa.
“ Putain ” pensa-t-il.
Il courut sous un arbre et, dans la précipitation, glissa en arrière.
“ Tiens bon chéri ! Tiens bon. ”
Elle l'embrassa sur le front. La sirène retentissait de toutes parts.
Fission
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- Namaj Vüenthal
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Re: Fission
L'illusion de l'énergie dans la certitude du surplace.