[Les Jardins] La Clareté de l'Aube

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Dox
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[Les Jardins] La Clareté de l'Aube

Message par Dox »

Vous connaissez ce soleil bénin. Cette surdité évanouie, aux premiers rayons matinaux. Les chants timides des oise*ux. Oui, ces matins de printemps ou d'automne, qui riment souvent avec la chaleur d'un voisin. En bref, pendant ces douces et intenses secondes, vous sentez les plumes enflammées du bonheur venir affoler tout vos sens, et plonger vos pensées dans un nuage de douceur.

Mais vous ignorez le plaisir que c'est... De se lever seule. Elle songe, l'Impératrice du Mallartic, pendant ses premiers instants du jour. Elle songe à la solitude de son corps, parmi ces draps de soie. La plénitude de son âme, pendant cette douce nuit. Elle songe à son réveil humide et ses joues qui une fois encore accueille les larmes de son absence. Mais là où elle est plus heureuse que vous tous. C'est lorsque, par surprise, l'une de ces rares surprises ; elle voit à sa fenêtre son halo lumineux se dessiner. Lorsque de son sourire convexe disparaît prestement pour laisser son grand frère concave illuminer ses pommettes, et son visage entier.

C'est ainsi qu'il l'aimait.

Elle en voyait de nombreux, des visages entrer à son réveil -voir même certains pour la réveiller- mais aucun ne lui faisait cet effet. A la fois un torrent de nostalgie, une vague de colère, un siphon de tendresse et une gifle de tristesse ! Un baiser en somme. Ils se l'échangeaient à chacune de ses occasions rares. Et toujours couchée elle accueillait la légèreté de son amant avec les bras les plus délicats. Ils ne restaient jamais longtemps dans cette position incommodée. Le risque que quelqu'un entre à l'improviste était trop grand. Et déjà qu'il ne venait pas souvent, si en plus il avait le souvenir d'y avoir été mal à l'aise... La probabilité de son retour en ces cieux serait proche du néant.

Alors, premier à se lever. Car aujourd'hui était l'une de ses rares apparitions, il l'a prit soigneusement par le bras. Frôlant sa main, effleurant sa hanche. Telle un voile, il effleurait le moindre de ses courbes, y engendrant un léger frisson. Ainsi hanches jumelées, son épaule accueillant son visage juste émergé des bras de Morphée ; ils se savouraient. A défaut d'être jaloux, Théran se voulait plus accueillant et tendre encore que le sommeil de l'impératrice. Ici choyée. Elle passa ses bras autour du torse svelte du gardien des esprits. Et tout ouïe, elle priait un discours long d'un siècle. Pour ici, rester cajolée.

" Cela va faire un an. Dans quelques heures. " A défaut d'être l'homme le plus libre du monde. A défaut d'être un mari parfait. Théran était une horloge pensante. Et s'il n'aimait perdre son temps. Il savait offrir à ceux qu'il aime, d'émoustillantes surprises. Bien loin de sa parure de galas, de la rose aux milles éclats, d'un diamant a cet carras... Il soufflait la pureté de son amour, avec la plus suave des magies.

" Je voulais t'y emmener, encore une fois. Sur notre banc. Avec nos parfums. Qui n'aspirent qu'à nos sens. Et qui n'imagent que nos cœurs.

M'y excuser encore une fois... Pour cette première rencontre, malencontreusement gâchée par mes fasciés politiques retrouvant de leur embonpoint. "


Il évitait de le chanter... Mais il le pensait trop fort... Ces indélicatesses, ces préférences diraient les plus possessives ; avaient finis par gâcher toute une histoire. Alors soit, il n'avait jamais trahis... Peut-être avait-il, comme il le promettait éteinte l'éternelle Aburale de son coeur. Mais. Aucune parole ne remplace une présence. Peu importe l'éloquence, aux vues de l'esprit qu'elle abrite. Elle ne vaut même une caresse. Le plus be*u de ses discours ne vaudra jamais un baiser. Encore moins une nuit d'amour. Et pour frôler l'absurde, des fiançailles. Théran, à défaut de manquer de jugeote, manqua tout au long de cette histoire ; d'attention.

Mais il était excusable. Entre les tréfonds de la mort. Les esquisses du voile. Les traques des Conseillers. Les joutes des créanciers. Et la fin de tout ce qu'il avait chérit. Cette année, à défaut de l'avoir occupé, l'avait profondément blessé... Puis tué... Puis réanimé... Puis tué encore. Puis adulé. Puis assassiné. Puis, et enfin, ressuscité. Contre son gré.

Mais des les premières lueurs de sa résurrection elle avait été là. Depuis les premières heures de non retour, elle l'avait supporté. Lui et son étrange volonté, de rester terrer dans cette miséricorde incongrue et éperdue.

" Te guérir encore. De mes absences prolongées. De mon sourire insatisfait. Et de ce désir de tout oublier. "

Iraient-ils ? Mariés ? Une fois de plus, cachés dans une dimension du Azhar. Un rêve qu'ils partageraient. Des instants qui ne seraient que pour eux ?

Une étrange tendresse. Une rare soumission. La notion de cade*u ? S'offrir lui, alors qu'à ses yeux propres il reste la seule vraie richesse de ce monde ? Oui. Il se donnait. Mais qu'à elle.

Il était changé. Cette renaissance avait fait grandir en lui un sentiment nouve*u. Quelque chose qu'il n'accordait qu'à des dieux auxquels il ne croyait. La reconnaissance. Et à elle, il devait tout. Sa devenue partenaire. De coeur comme de scène. Sa camarade. D'armes comme de jeu. Ses charmes uniques, avaient ensorcelé l'ensorceleur. Ses mélodieuses rêveries, avaient fait évadé l'âme éperdue du faiseur de rêve. Et loin d'être dépendant de sa charnelle. Elle lui avait appris comment jouir de ce corps, sans y voir un poids absurde.

Se souvenait-elle de : "Nuances nuançables... nuancées". Et cette rencontre entre feux et flammes ? Et bien cela faisait un an.
Ouzine Lullazhar, Président élu des Euliadoux.

Khyrhyle, Magister des Naïadimes
Hidaï Lévi, Ingénieur en Chef Saharidiste.
Fondateur des Columna Creationis et éternel membre de la Pléiade.
Lullaby
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Re: La Clareté de l'Aube

Message par Lullaby »

Doucement sortir du rêve malgré la peur de la réalité, doucement émerger de cet océan d’inconscience où, pourtant, tout parait si vrai.

Ne pas ouvrir les yeux, non pas encore, frôler cette pe*u, s’enivrer de cette odeur qui n’appartenait qu’à lui et se blottir entre ces bras – instant de plénitude suprême, instant de bonheur absolu, instant d’oubli.

Elle entendait sa voix murmurer doucement, mais elle percevait ses pensées plus douces encore que ses mots.

Un an, déjà, comment pouvait-il, même, supposer qu’elle avait pu oublier. La peur, les doutes que cette rencontre avait fait naitre en elle, ce trouble, cette méfiance qu’elle avait envers lui mais cette profonde inclination qui l’avait obligé à accepter son rendez-vous.
Oui, elle se souvenait de tout, chaque mot restait gravé dans sa mémoire, chaque geste, chaque instant, tous les sentiments qui avaient traversés son âme et son cœur cette nuit là.
La confiance qui montait en elle et qu’elle refoulait avec des mots et des reproches si durs.
Le trouble qu’elle ressentait en prenant conscience du sentiment nouve*u qui naissait en elle. Comment aurait-elle pu oublier la fin si douloureuse de leur rencontre ?


Mais, cela n’avait pas été une fin pour eux.
La vie continuait d’une façon qui pouvait paraitre immuable aux autres, un éternel recommencement fait de peine et de désespoir, mais pas pour eux.
Même quitter Aquablue lui avait paru facile puisqu’elle savait qu’il serait là et qu'il l'aiderait si le besoin s'en faisait sentir.

Bien sur, cette année avait vu plus de pensées que de caresse, plus de missives que de dialogue, mais chaque fois tant de bonheur quand, enfin, leurs doigts s’entrelaçaient, leurs yeux se fondaient les uns dans les autres …

Tous ces instants si rare, leur secret.

Précautionneusement, elle ouvrit les yeux pour découvrir sur le visage de Theran la réalité de ses pensées.

Mais la légère trace de sa hantise passée était absente, sa bouche souriait et ses yeux étaient paisibles.

Autour d’eux la nature s’éveillait sous ce soleil déjà chaud que seules ces contrées connaissent. Tout paraissait si calme, si reposant, comme si l’éternité avait décidé de poser ses valises en ce lieu.

« Mon ami, que j’aime vos surprises dont la rareté et la réalité renforcent la magie. »

Doucement, elle se dégagea et se dirigea vers une table couverte de fleurs, de fruits, de verres et de pichets d’argent.

« Un jus de fruit ? Il est un peu tôt pour le divin nectar … »

Elle servit deux verres si fins que leur matière ne semblait pas exister et revint près de Theran.

« Que me vaut la joie si rare de votre présence ? Puis-je espérer qu’il ne s’agisse de rien de sérieux, que nul politique ne vous a conduit en Mallartic ?

Passerez-vous cette journée avec moi ou serez-vous, encore, obligé de repartir au plus vite ?

Je sais que les temps sont agités mais ne le sont-ils pas toujours ? Et je dois bien avouer que plus le temps passe, plus cela m’indiffère.
Je n’ai envie de rien d’autre que d’être près de vous, d’oublier mes devoirs et les obligations de ma charge. »


Une ombre passa dans les yeux de Theran, mais la main de Lullaby, frolant doucement sa joue, fit s'envoler le voile.
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Dox
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Re: La Clareté de l'Aube

Message par Dox »

La douce ombre du doute. Celle qui s'empara de vos cinq sens, lorsque vous vous voyez alourdi d'une décision qui dépasse vos prévisions. Comme si, votre esprit aussi aguerri soit-il, devait remettre en doute, les plus pâles pensives qui parsèment ses souvenirs. Une simple syllabe souvent, suffit à vous envoyer dans cet état unique. Beaucoup appelle ça la subconscience, quand l'instinct, enfin, se lève en prend place. Il imprime alors jusque dans les tréfonds de votre âme le plus beaux rêves et plus terrifiants cauchemars.

Ce voile, ce nuage... Est souvent le témoin premier d'un sentiment insondable. Ici l'amour. Et au travers du sourire qu'elle tira aux lèvres de son bienaimé. Elle comprit, que lui aussi avait dores et déjà eu ce raisonnement. Cette réflexion à la fois éternelle et idyllique. Celle de placer cet amour fantastique dans un plan rationnel. Savoir enfin affronter les peurs qu'insurgent les craintes révélations de la réalité. Et sourire d'une victoire.

" Plus rien n'est impossible. " Il lui attrapa la main, la serra amoureusement. Lui faisant faire le chemin inverse, partant de sa nuque, jusque le haut de son épaule, sa clavicule sa joue... Sur laquelle il s'attarda, fermant les yeux, savourant la fraîche douceur d'un réveil chaud et coloré. Pour enfin la lui rendre. En la lâchant doucement, sans aucune offense ni même le moindre affront. Juste assez pour se pencher et attraper son verre de jus de fruit.

Juste assez pour qu'à l'instant où elle l'abandonne, sa douce paume, pour la laisser se reposer sous sa hanche... La main droite de l'archimage ne l'attrape au vol, avec toute la souplesse qui lui soit donnée, pour l'envelopper de ces longs doigts... Ceux d'un pianiste avisé.
Leurs regards ne se croisèrent qu'une fois la première gorgée goutée. Malin et amoureux, son sourire laissait à désirer, tant par la forme que par la détermination. Encore ce voile imperceptible qui incrustait dans chacun de ses mouvements une douce dose d'hésitation embrumant jusque sa volonté. A l'instar de la parfaite maîtrise de son corps et de son esprit, dont il se vantait habituellement, il était d'une maladresse qui le grossissait.

" Je serai là. Peu importe tes charges.

Pour ma part... Je n'ai plus rien. Je ne suis même de l'État-Major en Takalane. Et je dors toujours dans le Palais de l'Oubli, seul vestige encore levé du Nécrolia. Je ne suis au Takalane, que l'ombre de la bienveillance. Là-bas, les véritables propriétaires sont tout autre. Et bien qu'il m'arrive de les représenter tout et partout... Ce n'est que pour te voir. T'impressionner. Te prouver que je n'ai en aucun cas, perdu la main. Tout de mon existence, ne se fait plus qu'au fil de mes pensées. Pensées qui pour la première fois se laissent dompter par la beauté de ton regard, la tendresse de tes caresses... Et tout ce qui lie nos cœurs éprouvés. "


La vie éthérée d'un être humain désavoué. N'est-ce pas là la meilleure des passoires ? Que celle qui filtre indépendamment des sentiments, pour ne laisser que l'évidence ? Celle qui ne s'enlaidit pas d'infimes et immondes détails. Celle qui ne laisse, que la transparente vérité, la vérité du coeur.

Il posa son verre, après s'être aidé d'une nouvelle gorgée fraîche et fruitée pour avaler sa langue et laisser place aux sens. Car si ces mots étaient légers. Ces actes eux, avaient toujours été d'une détermination et d'une vérité qui les rendaient grands. Grands de par leur ampleur, mais aussi leur impact. Aujourd'hui, c'était sa plus grande entreprise. Celle d'offrir en bonne et due forme, son coeur, son corps, son âme et ses pensées à une seule et même entité.

Il la serra fort entre ses bras fins. Et sa peau pâle, fut inondée d'une étrange vague de chaleur. La chasseresse, le frissons qui d'une traite annihile tous les doutes.
Ouzine Lullazhar, Président élu des Euliadoux.

Khyrhyle, Magister des Naïadimes
Hidaï Lévi, Ingénieur en Chef Saharidiste.
Fondateur des Columna Creationis et éternel membre de la Pléiade.
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