Vadama

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Shan Delphyr
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Vadama

Message par Shan Delphyr »

L'îlot fleurit des contrées endormies somnole doucement. Les loups s'approchent en marchant doucement des villes assoupies. Suivent en criant les ombres déchirantes de la nuit. Vieillies par l'auguste soleil, les plantes ridées ferment leurs paupières pour assouvir leur désir d'être humaines. Les couleurs du ciel s'ouvrent en gémissant quand l'horizon s'éteint sous les derniers rayons de l'astre bienfaiteur.

Sous cet ardent ciel nocturne, git en silence le tombeau du soldat. Tombé à l'eau claire du matin, il s'endort lui aussi. L'éternité étreint son corps encore chaud, le froid pourtant le prend doucement. Il s'ennuie, il peut s'ennuyer, en a t-il réellement le temps ? Va t-il s'occuper à hanter nos consciences?

Peut-il seulement chanter encore cet air qu'il fredonnait sitôt qu'il en avait le temps? Peut-il encore cueillir dans les champs le coquelicot rebelle qui s'élevaient au dessus des autres? Que croit-il désormais sinon en un Dieu puisqu'il est mort? Comment ne pas y croire? Tout est fait pour que nous y croyions. Y crois-je?

C'était pourtant si simple de vivre encore un temps, encore une minute, le temps d'un adieu, le temps d'un sourire, le temps de perdre son temps. Que cela aurait été beau.

Mais un frelon d'acier est venu faucher dans son temps à lui la vie de ce brave soldat.

Comment comprendre qu'au moment même où le jour nouveau allume son cigare, que la fumée bleuie pour la première fois s'en échappe, la mort s'empare d'un individu serein, innocent, innocent de paix et d'amour.

Vain était sa quête, il n'avait de chance que d'être un autre que lui. Son alter ego. Sa chance s'était lui autre qu'il n'est.

Changer, terminer sa vie sur cette pointe glacée n'était pas ce qu'il voulait. Il voulait mourir comme un homme, comme un charme, à minuit, se transformer. Il voulait une princesse comme dans les contes que sa mère lui lisait.

Vilal avait 14 ans, il se battait alors dans la fleur de son âge contre le tyrannie des autres. Vilal avait 14 ans et déjà son corps semblait être celui d'un homme. Il avait 14 ans, dans 1 seconde il aura 15 ans, tout ce temps, c'est le temps que l'abeille de plomb mettra pour sectionné son âme, tranchant son cœur asservi d'un trait vivace. Libération ou condamnation? Le meurtrier s'en va, heureux de son devoir accompli, il partira gaiement et sans se conscience du drame qui venait de se jouer. Il venait de prendre la vie là où il aurait pu la donner. Il vient de prendre la vie d'un homme, son frère.
Dernière modification par Shan Delphyr le 21 févr. 2008, 23:41, modifié 1 fois.
Shan Delphyr
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Re: Vadama

Message par Shan Delphyr »

On entendait des rires au loin...

<<Arrête! Attend moi! Grand frère!! Arrête! Maman!!!!!! J'en ai marre!>>

Une voix féminine, puissante, douce, la voix d'une mère, un grain de sable chaud posé sur la joue...

<<Vadama! Attend ton frère! Et arrête de rigoler comme ca, c'est agaçant à la fin! Viens là Vilal! Arrête de pleurer. Ton frère est trop grand pour que tu joues avec lui. Il va te blesser. >>

L'enfant était triste, il était jeune, il était fougueux, il aimait son frère plus que tout. Il aurait voulu être lui.

<<Mais, maman...*une larme s'écrasa sur une pierre quelques centimètre à côté du genou du jeune homme, emportée par un vent frais*...j'aimerai bien jouer avec lui! Il a toujours des jeux marrants *un sourire s'esquissa doucement, sa tête baigné par la lumière du soleil de Vertan lui rendait une auréole angélique* Pourquoi j'ai jamais le droit de jouer avec lui? >>

Le jardin était encore endormi, ensommeillé par le givre hivernal, appauvri de toute ses feuilles. Le soleil enveloppait de ses bras les allées fleuris qui conduisaient à la grande maison aux moult fenêtres. Elle était plus grande que les arbres alentours, bien plus grande, un petit château, sans créneau, sans pont levis, majestueuse maison pour une enfance dorée.

Vadama et son frère Vilal n'avait jamais eu de soucis, jamais eu à s'inquiéter de quoi que ce soit. Ces enfants étaient tout deux relativement grand pour leurs âges, charmants de leurs yeux bruns et de leurs cheveux noirs les adultes qui les avaient élevés ainsi que les amis de leurs parents.

<<Tu sais que la dernière fois ca c'est mal fini! Tu as du aller au docteur te faire soigner. Tu te souviens? >>

La chaleur de cette voix rendait l'enfant heureux, il oubliait ses déboires, absorbait entièrement par la douce mélodie qui pénétrait ses oreilles.

<<Oui maman, tu as raison, je suis surement trop jeune, je dois encore devenir plus fort, plus grand!>>

La voix du petit Vilal était aussi douce que celle de sa mère, aussi douce que le son du merveilleux piano qu'il avait eu pour ses 10 ans, un son suave, qui caressait l'oreille.

Pendant ce temps, son frère s'amusait avec les autres enfants. Il riait aux éclats, toujours plein d'enthousiasme et de vigueur, jamais fatigué. Il était destiné à une carrière dans l'armée. Destiné à être un officier.

Il avait 15 ans, il avait connu l'amour, le corps d'une femme pour la première fois avant hier, personne n'en savait rien. Il avait aimé et c'était l'important pour lui. Sa maitresse était une femme jeune, 21 ans et il était beau, d'une constitution parfaite. Elle n'avait pas pu s'en empêcher. C'était pourtant interdit mais qu'est ce que l'interdit lorsque l'on a une pulsion si forte? Rien n'aurait pu l'arrêter.

Pourtant, comme son destin l'avait décidé, il devait s'en aller, mourir aujourd'hui et dans l'un de ses jeux enfantins, alors qu'il se demandait si un jour, dans le secret de sa première jouvence, de son amour vierge, il pourrait contempler à nouveau le magnifique corps nu de cette femme, une lueur argentée vint frapper l'absolu de sa vie dans l'éternelle vengeance du dessein cosmique, une pierre mortelle projetée en pleine tempe qui le tua sur le coup.

<<Vadama! Vadama! Vadama! Nooon! *Sa mère se précipita pourtant autour du corps du jeune que la vie avait décidé d'abandonner à cette heure, déjà son âme n'était plus de ce monde.* Mon amour! Reviens moi!>>

La terre ocre était désormais pourpre du sang qui s'écoulait du crane transpercé. La belle robe blanche de la mère s'épanchait du sang du mort. La faux universelle menait encore son arme et travaillait fortissimo à finir le travail du destin.

Vilal, lui, ne comprenait pas.
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