De la Protection de l'opprimé - Message aux légions
Publié : 02 nov. 2012, 14:24
J’ouvrais les yeux dans un brouhaha qui n’avait rien à envier aux grandes places commerçantes de la planète grise. D’un geste, je repoussais négligemment la tasse d’Earl-Grey encore fumante et lâchais une poignée de crédits. L’heure de la conférence approchait.
Une dizaine de minutes plus tard, je prenais place dans l’un de ces larges bureaux destinés aux négociations musclées, le postérieur posé sur un austère fauteuil d’acier aux reflets rougeoyants. Il ne restait plus qu’à attendre. Ma tasse de thé refoulée sur cette table du hall de la Corporation me revint à l’esprit.
Plus tard, encore. Ma patience avait des limites. Je démarrais le système de retransmission et m’éclaircissais la gorge.
Maitre de Ludolégion.
S’il est des hommes qui ne vous souhaitent pas tout le bonheur du monde, alors je me dois de plaider coupable et d’avouer mon infamie. J’ai ouïe dire que vous vous plaigniez qu’un inconnu eut l’audace de forcer vos défenses. Permettez-moi de me présenter. Je suis Andrew Leister, Amiral et Haut-Conseiller veesnien.
Alors que je prenais du bon temps sur les terrasses de l’arbre tout puissant, j’ai eu vent, par un heureux hasard, de vos exploits sur les faibles de ce monde. Ne voyez pas en moi la réincarnation du valeureux chevalier blanc, défenseur de l’opprimé, car je ne suis qu’un maitre d’arme éclairé, tueur de profession, avec son honneur douteux et ses humeurs. Dans un autre contexte, je n’aurai même pas levé le petit doigt pour sauver la marmaille de notre galaxie tant leur cause est insignifiante.
Néanmoins… Je marquais une courte pause, laissant l’intéressé dans une délicieuse expectative et repris d’un ton plus froid. Vous n’êtes pas sans savoir que nous traversons une redoutable crise de l’immobilier, si bien que nombre de gestionnaires de seconde zone se trouvent sans le sous, et donc sans terres à gouverner. Vos prétendues actions à l’intérêt douteux poussent ces petites gens à la faillite, tuant dans l’œuf nos greniers de demain. Et cela, je ne peux le tolérer.
Alors, tant que l’équilibre économique ne sera pas rétabli, tant que ces palais gouvernementaux n’auront pas trouvé acquéreur et que leurs cités n’auront pas prospéré, je me chargerai de corriger personnellement vos exactions. Si j’ai vent d’une nouvelle attaque à l’encontre d’un jeune gestionnaire, j’annihile votre palais. Si vous émettez ne serait-ce que l’ombre d’une menace à mon allié du Lysahk, j’annihile votre palais. Et si ces points ne vous conviennent pas, je suis prêt à vous remettre à votre place de la manière qui me semblera la plus juste possible.
Ah, et maintenant que j’y pense ; toute cette mascarade vous coûtera 250 000 crédits galacticain par gouverneur terrorisé et une tasse d’Earl-Grey, en réparation du temps que vous me faîtes perdre….
Fin de l’enregistrement. Soupir. Je posais mon révolver sur la table, prêt à négocier, et plongeai mes iris bleus-azurs dans l’immatérielle chute de lave que l’arbre venait de générer.
Une dizaine de minutes plus tard, je prenais place dans l’un de ces larges bureaux destinés aux négociations musclées, le postérieur posé sur un austère fauteuil d’acier aux reflets rougeoyants. Il ne restait plus qu’à attendre. Ma tasse de thé refoulée sur cette table du hall de la Corporation me revint à l’esprit.
Plus tard, encore. Ma patience avait des limites. Je démarrais le système de retransmission et m’éclaircissais la gorge.
Maitre de Ludolégion.
S’il est des hommes qui ne vous souhaitent pas tout le bonheur du monde, alors je me dois de plaider coupable et d’avouer mon infamie. J’ai ouïe dire que vous vous plaigniez qu’un inconnu eut l’audace de forcer vos défenses. Permettez-moi de me présenter. Je suis Andrew Leister, Amiral et Haut-Conseiller veesnien.
Alors que je prenais du bon temps sur les terrasses de l’arbre tout puissant, j’ai eu vent, par un heureux hasard, de vos exploits sur les faibles de ce monde. Ne voyez pas en moi la réincarnation du valeureux chevalier blanc, défenseur de l’opprimé, car je ne suis qu’un maitre d’arme éclairé, tueur de profession, avec son honneur douteux et ses humeurs. Dans un autre contexte, je n’aurai même pas levé le petit doigt pour sauver la marmaille de notre galaxie tant leur cause est insignifiante.
Néanmoins… Je marquais une courte pause, laissant l’intéressé dans une délicieuse expectative et repris d’un ton plus froid. Vous n’êtes pas sans savoir que nous traversons une redoutable crise de l’immobilier, si bien que nombre de gestionnaires de seconde zone se trouvent sans le sous, et donc sans terres à gouverner. Vos prétendues actions à l’intérêt douteux poussent ces petites gens à la faillite, tuant dans l’œuf nos greniers de demain. Et cela, je ne peux le tolérer.
Alors, tant que l’équilibre économique ne sera pas rétabli, tant que ces palais gouvernementaux n’auront pas trouvé acquéreur et que leurs cités n’auront pas prospéré, je me chargerai de corriger personnellement vos exactions. Si j’ai vent d’une nouvelle attaque à l’encontre d’un jeune gestionnaire, j’annihile votre palais. Si vous émettez ne serait-ce que l’ombre d’une menace à mon allié du Lysahk, j’annihile votre palais. Et si ces points ne vous conviennent pas, je suis prêt à vous remettre à votre place de la manière qui me semblera la plus juste possible.
Ah, et maintenant que j’y pense ; toute cette mascarade vous coûtera 250 000 crédits galacticain par gouverneur terrorisé et une tasse d’Earl-Grey, en réparation du temps que vous me faîtes perdre….
Fin de l’enregistrement. Soupir. Je posais mon révolver sur la table, prêt à négocier, et plongeai mes iris bleus-azurs dans l’immatérielle chute de lave que l’arbre venait de générer.