Adieu, rendez-vous le plus tard possible.

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Hell
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Adieu, rendez-vous le plus tard possible.

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Pépé, toi qui nous a quitté, toi qui va tant nous manquer… Sans toi, nous ne serions pas ce que nous sommes aujourd'hui. Le respect, tu nous l’as inculqué, parfois dans le calme, parfois en élevant la voix face à nos conneries. Mais peu importe la manière, tu étais toujours là pour nous. Comment allons-nous faire sans toi maintenant ? Tu laisses en nous un vide énorme, et pourtant, les souvenirs que nous avons avec toi suffisent amplement à combler nos cœurs meurtris.

Aujourd’hui, nous avons perdu un grand père, mais face à la douleur, face à l’adversité, nous nous sommes tous retrouvés, forts et unis. Nous, tes petits enfants, sommes heureux de t’avoir eu comme grand père. Regarde ce que tu as réussi à construire en 50 ans. Une famille unie, soudée. Tous, nous sommes réunis pour te dire à quel point nous t’aimons. Il ne s’agit pas réellement d’un adieu, ni même d’un au revoir, car tu seras toujours présent à nos cotés, dans nos cœurs.

Pépé, dans ta vie, tu as su te faire aimer de tous. La preuve en est des personnes que tu as su réunir lors de ces derniers instants passés avec toi. Sache que cet amour te suivra partout où tu iras, dans ce monde ou au delà de ce que nous connaissons. Seul, tu ne le seras jamais. Ta fille, tes frères et sœurs t’ont précédés, ils t’attendent. Et un jour, tous, nous te rejoindrons, mais pas trop tôt. Avant cela, nous devons tenter de faire aussi bien que toi, fonder une famille, inculquer des valeurs à nos enfants, et réunir autour de nous autant d’amis fidèles, ainsi qu’une vraie famille, unie et indissociable, faisant face dans les moments difficiles.

Aujourd’hui, la vie t’a quitté, mais pas notre amour. L’image que nous garderons de toi est celle de notre grand père bien aimé, bon vivant, plein d’entrain et de bonne humeur. Tes derniers jours furent parsemés de souffrances dues à la maladie. Cette putain de saloperie de cancer, cette merde provoquée par l’erreur humaine, cette putain d’amiante qui souille nos vies… A cause de cela, nous te perdons trop tôt. Tu avais encore du temps devant toi, tes arrières petits enfants à connaitre, tes petits enfants à soutenir dans leur vie et tes enfants à aimer, tout simplement.

Pépé, les dernières images que j’ai de toi, même si elles m’ont déchiré le cœur, je ne veux les oublier. A quelques jours près, je n’aurais pu te dire au revoir, moi si loin de notre pays. A quelques heures près, je n’aurais pu être présent pour te faire un dernier baiser sur le front, moi sur la route du retour. A quelques secondes près, j’aurais été à tes cotés lors de ton dernier soupir.

Aujourd’hui, dans cette boite, tu reposes en paix. Je garde en moi cette image de toi, sur ce lit d’hôpital. Cette image, probablement la plus dure de toute, te voyant respirer avec peine, je n’aurai voulu la manquer pour rien au monde. Cette dernière image de toi en vie, même si elle est difficile, restera toujours l’un des meilleurs souvenirs en moi. Avoir pu arriver à temps pour te voir, respirant encore, conscient de notre présence, c’est tout ce que je désirais. Cette image fut la première à me tirer les larmes des yeux, larmes qui n’avaient pas coulées depuis plus de quinze ans. Quelques heures plus tard, tu nous quittais, dans le calme de ta chambre. Tu avais vu tous ceux que tu attendais à ton chevet, et lorsque la plupart furent partis, tu décida de nous laisser à notre désarroi lorsque ma sœur prononça peut être les derniers mots que tu souhaitais entendre… « Je t’aime Pépé ». Cette autre image de toi, reposé, libre, ne souffrant plus, fut celle qui nous accompagna trois jours durant. Tu semblais apaisé, libéré de toute souffrance, allongé sur ton lit de mort. Sous mes yeux à nouveau emplis de larmes, il me semblait voir ton thorax se soulever, la vie revenir à toi. Je n’étais pas le seul à avoir cette impression, cette envie. Malheureusement, tu es resté, immobile, le souffle coupé, malgré nos pleurs et nos appels. Cette seconde image, celle que je souhaite aujourd’hui graver dans mon cœur à jamais, je ne souhaite à personne de la contempler de ses propres yeux.

Pépé, les derniers instants avec toi, dans cette pièce froide et sombre, furent probablement les plus difficiles. Ce matin, nous pouvions te voir pour la dernière fois sur ce lit, te toucher, t’embrasser. Nous savions que bientôt, nous ne pourrions plus accèder à toi autrement que par nos pensées et nos prières. Puis vint le moment le plus horrible. Te voir, dans cette boite en bois fut le pire moment de ma vie. Je n’aurais jamais cru que le choc pouvait être si fort, si dur à supporter. Toi, aimant les grands espaces, ton jardin, ta terrasse, enfermé entre quatre planches, à l’étroit. Jamais mes larmes n’avaient coulé aussi abondamment. L’envie de t’embrasser, te serrer dans mes bras opposée à la crainte de ta froideur. La crainte l’emporta un moment. Je fus obligé de quitter la chambre funéraire, partagé entre la tristesse absolue et la terreur. Ne pouvant me contrôler, je partis dans un immense sanglot, accompagné de mes cousins, de mon frère et ma tante. La douleur était insupportable. Tu nous quittais, il s’agissait des derniers instants avec toi, du dernier adieu que nous pouvions te faire, et je restais terré, loin de toi, ne pouvant supporter cette image de mon grand père dans ce cercueil. Puis, dans un ultime effort qui finalement me libéra d’un poids énorme, je pu retourner te voir, te regarder et t’embrasser une dernière fois. Cette image, si dur soit-elle, hantera mes pensées, jour et nuit. Finalement, malgré le soutien de toute ma famille, l’envie de te voir une ultime fois, je ne fus pas capable de regarder ces hommes refermer le couvercle sur toi. Je ne pouvais et ne peut toujours pas me résoudre à te voir partir, nous quitter dans cette boite ignoble.

Aujourd’hui, nous t’avons dit adieu, tous réunis dans cette église. Ces derniers instants passés à tes cotés, je les ai bénis. Dans l’atmosphère apaisante de ce lieu de recueillement, j’ai pu te dire au revoir une dernière fois, en silence. Tous, nous avons prié le Seigneur de t’accueillir à ses cotés, nous l’avons prié pour que tu retrouves les êtres cher qui t’on précédé. Moi, le scientifique convaincu, celui qui ne jure que par les preuves et les démonstrations, je priais le Seigneur pour qu’il veille sur ton âme. J’ai attendu de voir un signe nous indiquant que tu allais bien la où tu te trouvais, que tu vivais au delà de la mort. Ce signe, je ne l’ai vu, mais je l’ai ressenti dans mon cœur. Je sais que tu reposes en paix, loin de tous les tracas de nos vies quotidiennes. Tu es libéré de ces broutilles pour mieux veiller sur nous. Je sais que chaque jour que Dieu fera, tu seras à nos cotés, nous félicitant à chaque réussite, nous guidant à chacun de nos choix, nous épaulant à chaque épreuve.

Pépé, c’est le cœur lourd de tristesse et les yeux pleins de larmes que je te dis adieu. Ta vie s’est arrêtée, mais la notre continue pour mieux te faire vivre dans nos cœurs et dans nos pensées. Aide nous à devenir meilleurs, à devenir aussi bon et généreux que tu l’étais. Si je deviens ne serait-ce que la moitié de celui que tu étais, alors je serais heureux. Au revoir, pépé, sache que jamais nous ne t’oublierons, nous, tes enfants, tes petits enfants, nous, ta famille qui t’aime a jamais.
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